Redoute dite Fort du Martray

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Ars-en-Ré

Un premier fort est construit en 1626 en même temps que la citadelle de Saint-Martin-de-Ré et le fort La Prée à La Flotte, à la demande de Jean de Saint-Bonnet, seigneur de Toiras et gouverneur de l'île de Ré. Ce fort devait permettre d’interdire le passage obligé entre les deux parties de l'île mais il ne semble pas avoir été terminé et n'a joué aucun rôle militaire lors des évènements de 1627.

Le fort doit être reconstruit en 1674. Il se compose alors de l'ancienne redoute carrée à fossé revêtu, qui subsiste, et d'une enceinte-enveloppe à deux petits fronts bastionnés (dits front d'Ars et front de La Couarde ou du Moulin), barrant l'isthme de part et d'autre de la redoute. L'enceinte est rasée en 1683. L'ouvrage, réparé régulièrement, conservera la même disposition jusqu'en 1942 : redoute carrée avec une cour de 24m de côté dans laquelle se trouvent un bâtiment carré à deux niveaux, servant de corps de garde et de logement, et dans les angles un dépôt de poudre, un four, un magasin aux palissades et une écurie. L'entrée est constituée d'une porte, percée au milieu de la façade ouest, et protégée par un pont-levis à flèches, qui donne accès à une galerie voûtée traversant le rempart et débouchant dans la cour centrale. L'ouvrage est entouré d'un fossé de 10m de large à contrescarpe et d'un chemin couvert avec parapet soutenu par un mur en maçonnerie raccordé au terrain naturel par un glacis en pente douce. Vers 1700, le chemin couvert qui faisait saillie sur la plage a été rongé par la mer et a du être rectifié en pan coupé.

Un projet de construction d'un éperon à la place du mur construit en pan coupé a été exécuté avant 1706.

Pendant la période révolutionnaire, plusieurs projets de construction d'un magasin à poudre permettant de conserver celle-ci à l'abri de l'humidité ont été pensés. Les écuries sont démolies.

En 1826, la proposition d'augmenter la capacité de logement au moyen de casemates n'a pas été suivie d'effet. Entre 1846 et 1870, d'autres projets, non réalisés, prévoyaient de renforcer l'ouvrage (voir Dossier Inventaire, 1970).

En 1942, les Allemands transforment la redoute en point d'appui d'infanterie baptisé du nom de code "Ilse" : démolition partielle du terre-plein du rempart des faces nord-ouest et nord-est pour agrandir la cour; démolition du bâtiment central ; élargissement de la porte d'entrée ; construction de quatre emplacements de guet et de tir type "tobrouk" aux quatre saillants de la redoute et de deux autres aux saillants nord et ouest du chemin couvert ; construction à l'intérieur et en retrait de la face sud-ouest d'un bloc type 642 tirant à droite à travers une entaille de l'escarpe et flanquant la plage et la digue littorale vers l'ouest ; l'escarpe de l'ouvrage est raccordée au bloc par des murs en maçonnerie rétablissant la continuité de l'obstacle ; aménagement d'un petit emplacement de tir en cuve (casemate) dans le terre-plein du rempart au milieu de la face sud-est. Les constructions, qui n'ont jamais été attaquées, ont été rendues lors de la capitulation du 8 mai 1945.

La casemate, implantée au sud-est, a été transformée en habitation.

Périodes

Principale : 2e quart 17e siècle (daté par source)

Principale : 3e quart 17e siècle (daté par source)

Principale : 2e quart 20e siècle (daté par source)

Dates

1626, daté par source

1674, daté par source

1942, daté par source

Auteurs Auteur : auteur inconnu, maître d'oeuvre inconnu

Implantée sur une levée de terre dite "isthme du Martray" reliant les trois communes occidentales au reste de l'île, la redoute est bordée au nord par le Fier d'Ars et au sud par l'anse du Martray. Construite de manière à interrompre les communications entre les deux parties de l'île, elle est bordée au nord par la RN 735 et au sud par la mer qui a rongé une partie de l'enceinte.

L'ensemble est constitué par des levées de terre avec revêtement de l'escarpe en pierre calcaire, les faces nord-est, nord-ouest et sud-ouest sont en pierre de taille de moyen appareil, la face sud-est est en moellon et les angles en gros appareil. A l'intérieur, les murs apparents sont en moellon.

L'ouvrage, de plan carré, est entouré d'un fossé avec contrescarpe soutenue à l'extérieur par un mur en maçonnerie. La face sud-ouest de la redoute a été entaillée de manière à établir un bloc allemand. A l'intérieur, les terre-pleins nord-ouest et nord-est ont été supprimés pour agrandir la cour, mettant à nu la maçonnerie, et un corps de bâtiment moderne a été construit contre le mur nord-est. A l'est, un escalier en équerre permet d'accéder au terre-plein sud-est et un autre, droit, à l'ouest, conduit au terre-plein sud-ouest. A chaque angle de la redoute, se trouve un emplacement de guet et de tir.

Côté escarpe, les murs de la redoute sont talutés et couronnés par un bandeau. Dans la face nord-ouest, s'ouvre une porte couronnée par un linteau en fer et surmontée par des entailles qui sont l'ancien logement des flèches et du pont-levis. Au revers, la porte est surmontée d'un arc en plein-cintre.

La redoute du Martray est très représentative d'un type d'ouvrages que l'on rencontre aussi bien aux frontières maritimes qu'aux frontières terrestres, soit isolément, soit faisant fonction d'ouvrage avancé à mission ponctuelle d'interdiction (redoutes de Sablanceaux ou des Portes, du Conquet près de Brest, de l'île Madame, etc.). Malgré sa position géographique, elle ne peut pas être considérée comme un ouvrage spécifique de défense des côtes, mais plutôt comme un ouvrage de fortification terrestre employé à l'interdiction d'un passage obligé.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Mise en oeuvre : moellon

  3. Matériau du gros oeuvre : terre

Toits
Plans

plan régulier

État de conservation
  1. vestiges

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Ars-en-Ré

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: le Martray

Cadastre: 1969 AL 382-383, 2014 AL 382, 1828 F 461

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