Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Lieu de conservation : Archives municipales, Lurbe-Saint-Christau

ISBD/Commentaire :

Dossier Guerre 1914-1918. Sergent Presle du Plessis Armand.

Mention : Presle du Plessis, Armand, matricule 1094.

Lieu de conservation : Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, Pau

Côte : 1 R 859

ISBD/Commentaire :

Registres de recrutement militaire de 1878 à 1921.

Mention : Presle du Plessis, Armand : J 110753 R.

Lieu de conservation : Ministère des Armées

ISBD/Commentaire :

Base des morts pour la France de la Première Guerre mondiale.

Mention : Presle du Plessis, Armand : A320794R, A320794V, A480419R.

Lieu de conservation : Ministère des Armées

ISBD/Commentaire :

Base des personnels de l'aéronautique militaire.

ISBD/Commentaire :

SCHULZ Janpol. Robert Sexé au pays des Soviets. Reporter, motocycliste, photographe. Les Éditions du Vieux Château, 1996.

Arrière-petit-fils du comte de Barraute qui remania la station sous le Second Empire, fils de Maria de Bachoué de Barraute et d'Henry Presle du Plessis - directeur des haras de Pau -, Armand Presle du Plessis est né le 1er février 1893 à Pau. Ces parents héritent du domaine de Saint-Christau en 1898.

Après avoir été élève au lycée Saint-Louis à Paris, du Plessis suit ses études supérieures à l'École des arts et métiers d'Angers-Cluny où il obtient son diplôme d'ingénieur en 1910. Il fait ensuite ses classes en 1913 à Pau. Bien qu'étant ajourné à deux reprises pour "faiblesse", son dossier indique en date du 30 novembre 1914 qu'il réalise un "très bon service militaire". Le document fait également état d'un jeune homme de haute stature, mesurant 1,78 m, châtain aux yeux "jaune verdâtre" et au nez rectiligne sinueux.

Mobilisé au début de la Première Guerre mondiale, le 15 décembre 1914, au sein du 1er groupe d'aviation, il officie comme mécanicien jusqu'au 22 décembre 1916 où il obtient son brevet de pilote. En 1915, il rencontre le motard voyageur Robert Sexé qui, lors de son périple, passe par le camp d'aviation de Longvic. Du Plessis y est visiblement membre de la communauté des motards militaires lorsqu'il ne vole pas. Le 17 mai 1916, il intègre le 2e Groupe d'aviation (escadrille N-97) en tant que sergent. Tout au long de son engagement, il sert à Pau, Dijon et Cazaux, puis il est affecté dans l'Aisne le 14 mars 1917 où il prend part aux combats.

Promu caporal le 10 janvier 1917, il est décrit, notamment dans le Journal Officiel, comme un "excellent pilote, plein d'entrain et de courage" qui a abattu un avion ennemi à la suite d'un long combat en juillet 1917. Mais le 26 août de la même année, il est gravement blessé de deux balles à bord de son Nieuport 24 - type d'avion de chasse moderne mis en service depuis juin 1917 seulement - alors qu'il affronte deux avions dans le ciel de Laon. Bien qu'il réussisse à se poser, il décède des suites de ses blessures dans l'ambulance militaire 5/52 à Soissons à 6h du matin, à l'âge de 24 ans. C'est sa sœur, Renée, résidant rue de Liège à Paris avec son époux, le marquis d'Ozenay, qui, en raison de la disparition de leurs parents juste avant-guerre, devait être prévenue du décès, dont l'acte mentionne qu'il est "mort pour la France". Une note crayonnée dans son dossier indique que son corps est d'abord "revenu comme inconnu" le 2 février 1918 et fut envoyé à Bron avant d'être remis à sa famille en 1918. Il avait été récompensé de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre avec Palmes et de trois citations. Sans cette fin tragique et prématurée, il était destiné à hériter de la station de Saint-Christau et à la diriger comme ses aînés.

Née en 1891, Renée Maravillas Presle du Plessis était la petite-fille du comte de Barraute qui impulsa une dynamique décisive à la station thermale de Saint-Christau sous le Second Empire. Sa grand-mère, Catalina Krassowski, était issue de la noblesse russe qui se plaisait à séjourner en villégiature en Béarn et en Pays basque et qui, selon certains témoignages locaux à confirmer, serait à l'origine du fameux gâteau russe d'Oloron. Le 9 octobre 1910, Renée Presle du Plessis épouse Philibert de la Barge de Certeau, marquis d'Ozenay, en la station de Saint-Christau.

En raison des décès de leurs parents, son frère cadet, Armand Presle du Plessis, l'avait indiquée comme personne à prévenir en cas d'accident lors de sa mobilisation durant la Première Guerre mondiale. Ainsi est-elle avisée du décès de son frère suite à un combat aérien le 26 août 1917 à Soissons alors qu'elle réside encore rue de Liège à Paris et que son époux est lui-même mobilisé en tant que brancardier.

Ce dernier devient administrateur provisoire des biens des successeurs d'Henry Presle du Plessis et de Maria de Barraute, tous deux décédés en 1913 respectivement à Paris et à Téhéran, en vertu d'une ordonnance de référé prononcée par le tribunal civil de première instance d'Oloron le 13 avril 1914. Suite au décès prématuré d'Armand Presle du Plessis, les époux d'Ozenay deviennent les propriétaires uniques des établissements de Saint-Christau, qu'ils s'emploient à rénover durant les années 1920, en particulier le pavillon Bénard et les hôtels du Mogol et de la Poste dont les plans par l'architecte Albert Grenier portent leurs deux signatures.

Décédée en 1929 à l'âge de 38 ans, Renée Presle du Plessis, marquise d'Ozenay, est inhumée aux côtés de son frère au cimetière de Lurbe-Saint-Christau, commune où réside encore son époux à l'époque.