L’activité bordelaise de Victor Louis ne se limite pas au Grand Théâtre et à l’îlot Louis.
Grâce au « Plan général des bâtiments construits à Bordeaux par M. Louis, architecte », nous connaissons ses autres réalisations.
L’armateur Paul Nairac a commandé à Victor Louis les plans de son hôtel particulier en janvier 1775. La construction est achevée en 1777. L’hôtel figure sur le « Plan général ». La demeure a subi d’importants remaniements aux XIXe et XXe siècles. Si la façade sur cour a conservé ses proportions d’origine et son décor austère, la façade sur jardin a subi des adjonctions. L’ensemble du décor architectural apparaît très sobre.
Victor Louis avait imaginé dès le départ un corps de logis double en profondeur, avec des pièces d’habitation et de réception organisées autour du vestibule d’où partent les volées de l’escalier monumental toujours existant.
Victor Louis a donné à cet immeuble un rôle à la fois urbanistique – premier jalon d’une perspective partant de la place de la Comédie – et de mise en valeur de son « chef d’œuvre » qu’est le Grand Théâtre. L’édification de l’immense maison de plan triangulaire, aux angles adoucis et aux « 365 fenêtres », commence en 1786. Elle reste l’unique réalisation d’un projet d’aménagement des terrains du château Trompette. Louis supervise les travaux depuis Paris, laissant à son collaborateur Gabriel-Joseph Durand la conduite du chantier. Le commanditaire Thibault-Joseph de Gobineau, conseiller au Parlement, peut y habiter dès 1789. Au début du XIXe siècle, l’architecte Jean-Baptiste Dufart intègre la maison Gobineau dans son projet urbain de distribution des terrains du château Trompette. Les étages de comble sont dus à un exhaussement postérieur.
Victor Louis entend maîtriser l’environnement urbain en face et autour du Grand Théâtre afin de le mettre en valeur. Les demeures du riche propriétaire Sacriste de Rolly (actuel Grand Hôtel de Bordeaux) ferment le côté ouest de la place de la Comédie. En fait, seule la partie droite du bâtiment aurait été construite pour Rolly. Le « Plan général » montre l’édifice avec seulement un prolongement de la façade vers la gauche (pointillé rouge sur le plan) indiquant que Louis en est l’auteur. Cette partie de la demeure aurait été édifiée quelques années après la maison Rolly pour son gendre le sieur de Gombault par les architectes Laclotte.
Ces deux demeures ne conservent cependant rien de leur plan d’origine. Les ferronneries du garde-corps de l’étage noble montrent, peut-être, la limite des deux habitations aujourd’hui réunies.
Textes : Bertrand Charneau, Christophe Rambert – Région Nouvelle-Aquitaine, service du patrimoine et de l’Inventaire Photographies : Adrienne Barroche, Éric Cron, Michel Dubau – Région Nouvelle-Aquitaine, service du patrimoine et de l’Inventaire Relecture : Alain Beschi, Claude Laroche, Jean-Philippe Maisonnave, Xavier Pagazani – Région Nouvelle-Aquitaine, service du patrimoine et de l’Inventaire Conception et graphisme : la fabrique à décors Conception numérique, programmation, web : Pierre Planté
Les Archives municipales de Bordeaux, la Bibliothèque municipale de Bordeaux, le Musée d’Aquitaine, l’Opéra national de Bordeaux, les services de l’Inventaire du Centre et de Franche-Comté, la Drac de la Région Centre et Api-Photo qui ont fourni ou permis la reproduction de documents. Les propriétaires publics ou privés (Banque de France, BNP Paribas, CCI de Bordeaux, Cour administrative d’appel de Bordeaux, Office de tourisme de Bordeaux, Ordre des architectes, 20 Minutes, Grand Hôtel de Bordeaux, CIVB, syndics et résidents des hôtels Saige et Boyer-Fonfrède, Urbanis) qui ont facilité l’accès dans différents immeubles et hôtels.