Célébrons l'Amour
Dès le Moyen-Âge, des amoureux enlacés ont été sculptés sur les frises et chapiteaux en pierre des églises romanes picto-charentaises. Aux 17e et 18e siècles, les peintres cartonniers et lissiers d'Aubusson s'emparaient du sujet dans leurs tapisseries. Des statues et de nombreux tableaux de la Renaissance à nos jours représentent aussi des scènes amoureuses, que ce soit de manière pudique ou sous des formes plus dénudées. Plus sages, les vitraux d'églises arborent des scènes de mariage issues du Nouveau Testament.
Enfin, nous avons ajouté à cette sélection une série de coeurs, sculptés sur le grès rouge ou le calcaire de linteaux de maisons à Collonges-la-Rouge et Ligneyrac au 19e siècle et début du 20e.
Album
Publié le 14 février 2025
# Nouvelle-Aquitaine
# Plusieurs opération d'inventaire
# Sculpture, peinture, tapisserie, vitrail
# du 12e siècle au 21e siècle
Album patrimoine Saint-Valentin
Zoom sur le tombeau des époux Weiller, un monument à l'amour
Voici une histoire d'amour que la mort a interrompu trop tôt. Lazare et Jeanne Weiller se rencontrent en 1872 à Angoulême. Ils tombent amoureux et se marient dix ans plus tard. Mais la jeune épouse meurt en décembre 1883, quelques mois après avoir mis au monde leur fils Léopold-Jean. Désespéré par cette perte, Lazare souhaite donner à sa femme une sépulture digne de l'amour qu'il lui portait. Il lui fait ériger une chapelle funéraire dans le cimetière de Bardine, à Angoulême. Pour son ornement, il contacte Raoul Verlet, fils du concierge du cimetière, qui étudie la sculpture à Bordeaux, et lui commande une oeuvre exceptionnelle, hautement chargée d'émotion, nourrie par le talent et la passion.
Cette sculpture en pierre blanche de Vilhonneur représente les deux jeunes gens, Lazare et Jeanne, enlacés, endormis sur un lit aux draps froissés.
Le tombeau choque la société de l'époque, mais Lazare persiste et fait inscrire sur les murs de la chapelle funéraire des vers de Victor Hugo : "Oh Être couchés côte à côte dans le même tombeau, la main dans la main..." "A vous qui pleurez, pleurez. A vous qui aimez, aimez plus encore. Mourir d'amour, c'est en vivre."
Bien que remarié par la suite, Lazare n'a jamais oublié Jeanne, son premier grand amour. C'est auprès d'elle qu'il s'est fait inhumer à sa mort en 1928, dans la chapelle funéraire du couple Weiller, qui symbolise à jamais leur amour.