Minoterie Parias, actuellement maisons | Suire Yannis
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Minoterie Parias, actuellement maisons

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Mortagne-sur-Gironde

Aucun bâtiment n'apparaît à cet endroit sur le plan cadastral de 1832. Le lieu est alors occupé par des prés, à quelques mètres du chenal et en aval des maisons et entrepôts du port. Dans les années 1840, l'Etat procède à l'aménagement du port. Le chantier prend place sur la rive droite, là où s'étendra la place Parias. A partir de 1840, l'Etat vend par lots les terrains qu'il possède en aval, répondant au projet de certains d'établir de nouvelles constructions (habitations et magasins) entre les anciennes et l'embarcadère. Un de ces terrains (à l'emplacement de l'actuel 36 quai de l'Estuaire) est acheté par une famille de marins, les Caboy, venus quelques années auparavant de Plassac, en amont de Blaye, dont François et son fils Jean.

Ce dernier y fait construire une maison, en 1846, selon le cadastre, puis une seconde, en 1856. Son épouse, Magdeleine Milh tient un cabaret dans une de ces maisons, bénéficiant de la proximité du chantier d'aménagement du port. Dans l'autre maison vivent la fille des époux Caboy, Magdeleine et leur gendre, Jean Lucazeau. Ce dernier, devenu constructeur de navires, aménage de son côté un magasin, tout en multipliant les achats de terrains à proximité. Son chantier naval est installé non loin de là, par transfert depuis la rive gauche du port en raison du creusement du bassin.

Pendant ce temps, Jacques Seguinaud (1806-1879), forgeron dans le bourg, fait construire sa propre maison, peu avant 1844, sur le côté nord de la place. Elle y figure, seule, sur un plan du port en 1844 (à l'emplacement de l'atelier de fabrication de l'ancienne minoterie, récemment modernisé en logements). En 1865, Jacques Seguinaud installe là une première minoterie, en remplaçant probablement la maison par l'atelier de fabrication, et en y ajoutant, à sa gauche, un magasin. A sa mort, en 1879, ses biens passent à son gendre, Victorin Parias (1838-1899), négociant en blés, qui a par ailleurs acquis trois ans plus tôt les biens de Jean Lucazeau, par un échange de propriétés. Aussitôt, Parias établit là une nouvelle minoterie dont les bâtiments ne cessent de s'agrandir au cours des années suivantes : le cadastre indique la construction d'un magasin en 1884 et un premier agrandissement de la minoterie en 1895. La même année, la maison autrefois achetée à Jean Lucazeau fait place à une nouvelle demeure patronale.

L'oeuvre est poursuivie après la mort de Victorin Parias, en 1899, par ses deux fils, Gustave et Jules. Le cadastre mentionne un agrandissement du magasin et de l'atelier de nettoyage en 1904, un nouvel agrandissement de la minoterie en 1909, et la construction en 1910 de silos en béton et d'une vis sans fin à leur sommet. Dès 1904, la minoterie est équipée d'une machine à vapeur de 64 chevaux. En 1904 également, deux maisons sont construites à droite de l'atelier de fabrication (5 et 7 place Parias), l'une pour abriter les bureaux de la société, l'autre pour servir de logement à Gustave Parias, tandis que son frère Jules et sa nombreuse famille habitent la demeure patronale. De nouveaux travaux d'agrandissement ont lieu entre 1928 (construction d'une salle des machines) et 1937. En 1936, la minoterie possède un moteur à gaz pauvre fabriqué à Vierzon, d'une puissance de 130 chevaux. Cette énergie peut être complétée en cas de besoin par celle de 50 chevaux d'un moteur à gasoil Ruston Horneby. L'équipement est alors de 5 broyeurs, 5 convertisseurs, 1 paire de meules, 4 plansichters et 1 bluterie centrifuge.

Considérablement amoindrie par la Première Guerre mondiale et par la concurrence des Grands Moulins de Bordeaux, l'activité de la minoterie Parias cesse en 1940. Ses bâtiments sont plus tard vendus en plusieurs parties. L'ancien atelier de fabrication est transformé en résidence dans les années 2000. De leur côté, le logement patronal, le magasin (qui sert un temps de lieu de stockage du vin dans dix grands fûts en chêne, avant d'être muré) et les silos font l'objet à partir de 2007 d'une importante restauration, encore en cours (par exemple, des logements sont en voie d'aménagement dans les silos en béton, dont la structure est toutefois conservée).

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : limite 19e siècle 20e siècle
Dates

1865, daté par source

1899, daté par travaux historiques
Auteurs Auteur : auteur inconnu
,

L'ancienne minoterie occupe les côtés ouest et nord de la place Parias. A l'ouest se trouve la maison patronale, une demeure de plan carré située en retrait par rapport à la voie, avec un jardin à l'avant et une cour à l'arrière. La maison est couverte d'un toit à longs pans brisés et à croupes, en ardoise, ponctué de hautes cheminées en pierre de taille. Les angles du toit sont marqués par des antéfixes en métal. La façade, orientée au sud-est, face au port, se distingue par sa relative sévérité et son ordonnancement. L'axe de symétrie est créé par un ensemble de trois travées d'ouvertures, entourées par un bossage à joints continus, et réunies sous un fronton en arc segmentaire brisé, interrompu par une lucarne à fronton triangulaire. De part et d'autre de cet ensemble, prennent place deux autres travées d'ouvertures, constituées de baies jumelles au rez-de-chaussée et à l'étage, et d'une lucarne à fronton triangulaire. Les baies du rez-de-chaussée et de l'étage possèdent une agrafe en guise de clé de linteau, ainsi qu'un bandeau d'appui mouluré et, pour celles du rez-de-chaussée, une corniche. La porte est en arc déprimé. L'intérieur de la maison s'organise autour d'une cage d'escalier qui abrite un escalier tournant, à jour et en noyer. Les pièces se répartissent tout autour, notamment les chambres à l'étage. Au rez-de-chaussée se trouvent notamment la cuisine et l'ancien bureau du patron de la minoterie.

Le côté nord de la place Parias est occupé par les anciens bâtiments industriels de la minoterie, soit, de gauche à droite, le magasin de stockage de la farine, l'atelier de fabrication, les bureaux et une maison. Le magasin est un long bâtiment à un étage, couvert d'un toit à longs pans en tuile creuse. Sa façade, couronnée par une génosie double, est percée de portes et de fenêtres en plein cintre pour la plupart. Au rez-de-chaussée à gauche, une large ouvertures était destinée au passage de la voie ferrée qui amenait les blés depuis les quais du port. Le magasin est prolongé à gauche par une extension en brique, avec ouvertures en arc segmentaire et balcon en ferronnerie à l'étage. Derrière se trouvait autrefois un lavoir. Acheminés par rail, les blés étaient répartis dans six grands silos en béton, de 5 mètres sur 5, accolés à l'arrière du magasin, et couverts d'un toit à longs pans brisés. Le remplissage se faisait à l'aide d'une vis sans fin et d'un ascenseur à godets.

A droite du magasin et des silos, l'ancien atelier de fabrication, devenu une résidence, est un grand bâtiment à trois étages, couvert d'un toit à longs pans en tuile plate. Sa façade présente encore cinq travées d'ouvertures, en plein cintre pour les deux niveaux inférieurs, en arc segmentaire pour les autres. A l'origine, le toit n'était pas percé de lucarnes. Une des baies du dernier étage était toutefois passante.

Situé à droite de l'atelier de fabrication, l'ancien bâtiment de bureau se distingue par sa façade en pierre de taille à trois travées d'ouvertures, ornée de pilastres ioniques, de bandeaux moulurés et d'une corniche à modillons. Dans son prolongement à droite, le logement construit en 1904 pour l'un des fils Parias possède lui aussi une façade en pierre de taille, traitée en bossage à joints continus, et davantage encore ornée de motifs sculptés. Les baies du rez-de-chaussée (dont l'une est triple) sont encadrées par des pilastres à feuillages, sous une corniche et un linteau à agrafe feuillagée. Les fenêtres de l'étage présentent un encadrement mouluré. Celle de gauche est encadrée à la base par des volutes végétales.

Murs

  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille
Toits
  1. tuile plate, tuile mécanique, ardoise
Étages

3 étages carrés, étage de comble

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures

  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans brisés

  3. Partie de toit : pignon couvert

  4. Partie de toit : demi-croupe
Énergies

  1. Nature : énergie thermique

    Origine : produite sur place

  2. Nature : énergie électrique

    Origine : achetée
Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Mortagne-sur-Gironde , 3, 5 et 7 place Parias

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: la Rive

Cadastre: 1832 E 2040, 2009 AD 7, 9, 338, 353

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