Château fort dit Ruines de Crozant

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Crozant

Il n'existe pas de documents précis sur l'origine et la fondation de la forteresse de Crozant mais certains auteurs avancent que les rois Visigoths l'auraient fait bâtir vers le 6e siècle. Charlemagne, Louis Le Pieux et Henri IV notamment auraient séjourné dans ce château fort. L'un des documents les plus anciens mentionnant la seigneurie de Crozant est l'acte de donation à l'abbaye de Saint Martial de Limoges, fait sous le règne du roi Robert entre 997 et 1018 par Gérald de Crozant, seigneur de Bridiers. Au début du 11e siècle, Crozant était donc un fief attesté et d'importance puisque lié à la seigneurie de Bridiers. Une motte castrale existait probablement sur l'éperon qui a accueilli la forteresse deux siècles plus tard. Au 13e siècle, la famille de la Marche en est devenue la détentrice et plusieurs comtes y ont habité temporairement. Hugues X de Lusignan, sous l'impulsion de son épouse Isabeau d'Angoulême (veuve de Jean Sans Terre), aurait été le commanditaire de la fortification du site dont il a doublé la force et l'importance. En 1327, le château fort est passé aux mains des Bourdons avec le comté de la Marche. Le site est longtemps demeuré réputé imprenable, et le Prince Noir n'a pu en venir à bout en 1356. En 1436, le transfert du comté de la Marche par les Bourdons aux Armagnacs a engendré la remise en état du château par Charles VII après les dégâts occasionnés par les Anglais. Trahi par Jacques d'Armagnac qu'il a condamné à mort en 1477, le roi Louis XI a rendu le comté aux Bourdons. Dès 1527, la trahison du Connétable a provoqué une nouvelle confiscation du comté. Ce dernier est demeuré possession royale jusqu'à sa vente en 1640 par Louis XIII à Henri Foucaud de Saint-Germain Beaupré, contre 20 000 livres initialement, puis 20 000 livres supplémentaires six ans plus tard suite à une manoeuvre habile d'un rival, son cousin le seigneur de La Chapelle-Baloue Jean Tiercelin de Rancé. En 1640, l'enquête du trésorier de France, le sieur de Beauvais, a conclu avant cette vente que la châtellenie de Crozant avait perdu son prestige : la suzeraineté était oubliée, les droits féodaux impayés, ses quatre moulins démolis et sa justice ne fonctionnait plus (il n'y avait plus ni siège, ni prison, ni bourreau). L'acte de vente stipulait que les bâtiments étaient d'ores et déjà ruinés : la forteresse aurait souffert des combats des guerres de Religion mais surtout du tremblement de terre de 1606. Garante du titre de comte de Crozant mais pas rentable économiquement, la châtellenie intéressait si peu le successeur d'Henri Foucault, Louis, qu'il a tenté sans succès de la revendre au Roi. Aimé-Nicolas Doublet de Persan a pris possession du château en 1768, avant de le vendre en 1786 au comte Sylvain de la Marche, seigneur de Pierre-Folle, Beauregard, Saint-Plantaire et autres lieux. La Révolution ne lui a pas permis de profiter longtemps des seigneuries de Crozant et des places qu'il possédait : il a émigré et ses biens ont été confisqués. En 1858, son petit-fils Attale de la Marche est redevenu propriétaire des ruines. Dans les années 1940, Firmin Brigand, hôtelier à Crozant dans l'hôtel des Ruines situé au pied de la forteresse, est devenu propriétaire du site. Plusieurs fois revendu, la commune en a fait l'acquisition en 1994. Les vestiges de la forteresse se dressent au sommet d'un éperon rocheux, promontoire formé par la Creuse et la Sédelle et dont l'intérêt défensif a contribué largement à l'occupation humaine à partir du néolithique. Le château s'étendait sur 380 mètres de long pour 25 à 75 mètres de largeur. La cour était protégée par près de 1000 mètres de remparts, dotés de dix tours (six du côté de la Creuse, quatre du côté de la Sédelle). Cette enceinte était accompagnée d'un fossé profond de 8 mètres et d'un pont-levis dont les vestiges de piles sont encore visibles. Derrière les remparts, il n'y avait pas une cour unique mais une avant-cour puis deux cours successives.

Le granite utilisé pour la construction du château ne provient pas de l´éperon lui-même mais de carrières voisines.

Une opération de cristallisation des ruines a débutée en 2000. La restauration de la tour du Renard a permis la découverte d´une cheminée avec deux culots sculptés qui soutenaient la hotte, de coussièges situées dans l´embrasure des baies et des latrines. La deuxième phase de restauration permit le dégagement de l´escalier, de la salle basse, de la porte d´entrée et de la salle du premier étage. Les murs ont été consolidés par cristallisation et l'escalier remis en état. La voûte de la salle basse a été renforcée par la pose d´une étanchéité multicouche, et un pavement en pierre a été posé au premier étage. Un second étage peut être deviné, mais sa fonction demeure inconnue (salle d´habitation ou chemin de ronde ?). La première phase dans la tour de la Chapelle a mis au jour plusieurs pierres sculptées dont un modillon représentant une tête humaine (déposé à la mairie). Les meurtrières ont par ailleurs été restituées.

Périodes

Principale : 13e siècle (daté par source)

Secondaire : 15e siècle (daté par source)

Auteurs Personnalite : De Lusignan Hugues X, commanditaire (attribution par travaux historiques)
Personnalite : D'Angouleme Isabeau, propriétaire (attribution par travaux historiques)
Personnalite : De Bourdon Jacques II, propriétaire (attribution par travaux historiques)
Personnalite : D'Armagnac Bernard, propriétaire (attribution par travaux historiques)
Personnalite : D'Armagnac Jacques, propriétaire (attribution par travaux historiques)
Personnalite : Doublet de Persan Aimé-Nicolas, propriétaire (attribution par travaux historiques)
Personnalite : De La Marche Sylvain, propriétaire (attribution par travaux historiques)
Personnalite : De La Marche Attale, propriétaire (attribution par travaux historiques)
Personnalite : Brigand Firmin, propriétaire (attribution par travaux historiques)

Les vestiges de la puissante forteresse se dressent au sommet de l'éperon rocheux, promontoire formé par la Creuse et la Sédelle et dont l'intérêt défensif a contribué largement à l'occupation humaine à partir du néolithique. Le château s'étendait sur 380 mètres de long pour 25 à 75 mètres de largeur. La cour était protégée par près de 1000 mètres de remparts, dotés de dix tours (six du côté de la Creuse, quatre du côté de la Sédelle). Cette enceinte était accompagnée d'un fossé profond de 8 mètres et d'un pont-levis dont les vestiges de piles sont encore visibles. Derrière les remparts, il n'y avait pas une cour unique mais une avant-cour puis deux cours successives. Le granite utilisé pour la construction du château ne provient pas de l´éperon lui-même mais de carrières voisines. La restauration de la tour du Renard en 2000 a permis la découverte d´une cheminée avec deux culots sculptés qui soutenaient la hotte, de coussièges situées dans l´embrasure des baies et des latrines. La deuxième phase de restauration permit le dégagement de l´escalier, de la salle basse, de la porte d´entrée et de la salle du premier étage. Les murs ont été consolidés par cristallisation et l'escalier remis en état. La voûte de la salle basse a été renforcée par la pose d´une étanchéité multicouche, et un pavement en pierre a été posé au premier étage. Un second étage peut être deviné, mais sa fonction demeure inconnue (salle d´habitation ou chemin de ronde ?). La première phase dans la tour de la Chapelle a mis au jour plusieurs pierres sculptées dont un modillon représentant une tête humaine (déposé à la mairie). Les meurtrières ont par ailleurs été restituées.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

Toits
Typologie
  1. château fort

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Crozant

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1825 B non cadastré, 2008 B 1047

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