Château Gruaud-Larose

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Julien-Beychevelle

En 1725, l'abbé Gruaud acquiert 50 hectares de parcelles de vignes sur le plateau de Saint-Julien-Beychevelle. A sa mort en 1781, son neveu, Joseph Sébastien de Larose, président au présidial de Bordeaux et lieutenant général de la sénéchaussée de Guyenne, hérite du domaine et accroît la superficie de vignes plantées d'environ 80 hectares. Sa mort en 1795 ouvre une longue période d'incertitude avec ses trois enfants qui doivent se partager ce bien.

Finalement la cour d'appel de Bordeaux ordonne le partage des biens en indivision et la propriété est vendue aux enchères en 1812 à la maison de négoce Balguerie, Sarget et Cie. Suite à la dissociation de la maison de négoce, les vignes sont réparties en 1845 entre les Sarget et les descendants des Balguerie, Mme de Bethman et sa sœur Mme de Boisgérard.

A partir de 1863, une nouvelle étape dans la séparation du domaine est engagée : elle concerne cette fois les bâtiments. Les propriétaires auraient fait appel à l'architecte Duphot pour dresser les plans des constructions et des bâtiments. En 1867, le domaine est divisé entre le baron Sarget d'une part, et MM. Ed. et Ch. de Bethman et A. Faure d'autre part. Deux domaines (Gruaud Larose Sarget et Gruaud Larose Faure) se développent donc parallèlement et se partagent les bâtiments jusqu'en 1917, époque à laquelle Désiré Cordier devient propriétaire de Château Gruaud-Larose-Sarget. En 1935, il rachète Gruaud-Larose-Faure et reconstitue ainsi l'unité du domaine. Un plan du domaine dressé en 1823, montre les bâtiments organisés autour d'une cour plantée d'arbres. Des parterres sont reconnaissables à l'est du château, ainsi qu'un potager. Le plan cadastral de 1825 indique la même disposition des bâtiments. Plusieurs illustrations permettent de reconstituer l'évolution des bâtiments. En 1835, l'album de Gustave de Galard représente le château de Gruaud appartenant à M. Sarget et Me Carrier Balguerie : la demeure est une vaste chartreuse présentant une façade de 8 travées et encadrée de deux pavillons à étage carré, de deux travées, avec deux tourelles carrées. L'ouvrage d'Alfred Danflou en 1867 nous offre une photographie de ce même bâtiment, "Gruau Larose", appartenant alors au Baron Sarget, à de Bethman et à Faure ; vers 1868, c'est une photographie de Stoerk qui représente à nouveau le bâtiment.

L'édition de 1874 de l'ouvrage de Cocks atteste de la division du domaine en proposant deux illustrations : l'une du château Gruaud-Larose appartenant à Ed. et Ch. de Bethman et à Adrien Faure, représentant la partie gauche du château et l'autre du château Gruaud-Larose-Sarget appartenant au baron Sarget et représentant la partie droite du château. L'édition de 1881 propose à nouveau deux illustrations correspondant aux deux domaines. On retrouve la même représentation du château Gruaud-Larose-Bethman ; en revanche, le château Gruaud-Larose-Sarget a changé d'aspect : il a été reconstruit en 1879, comme l'indique la date portée sur la façade postérieure du château. Le nouveau château est également représenté sur un tableau de S. Coloma daté 1883 (conservé au château). L'édition de 1886 mentionne les chais, caveaux et cuviers construits en 1870. Les augmentations et diminutions des matrices cadastrales montrent effectivement plusieurs modifications dans les années 1870-1880. La partie du château Bethman et Faure semble avoir été entièrement détruite après la Seconde Guerre mondiale : les pierres du château auraient été utilisées pour construire la salle des fêtes de Beychevelle. L'illustration publiée dans l'ouvrage de Cocks et Féret en 1949 montre que le bâtiment existe encore à cette époque. Les chais ont été réaménagés en 1996 par le bureau d'architectes bordelais Mazières, avec l'aménagement notamment d'un chai souterrain en béton.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 20e siècle

Dates

1740, porte la date

1879, porte la date

Auteurs Auteur : Mazières Bernard

L’Atelier des Architectes Mazières a été fondé en 1975. Il est structuré autour de Bernard et Jean-Marie Mazières.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Duphot Théodore Henri, architecte (attribution par travaux historiques)

Le château présente sa façade principale à l'est et donne sur un jardin composé de parterres et de quelques arbres. Les bâtiments de dépendance sont situés au nord, à l'ouest et à l'est de la demeure.

Composée d'un étage carré et coiffée d'un toit à croupes en ardoise, la demeure est dotée d'une façade à 8 travées, les deux travées centrales formant un léger ressaut, délimitées par des chaînes d'angle à bossage et surmontées d'un fronton triangulaire bordé de modillons et sculpté d'un cuir découpé portant l'initiale S du baron Sarget. Les baies du rez-de-chaussée sont à chambranle mouluré et surmontées de tables décoratives. Celles de l'étage présentent une agrafe et sont surmontées d'une corniche à denticules, tandis que les allèges sont agrémentées de balustres. La façade est encadrée de pilastres à bossage au rez-de-chaussée et de pilastres à chapiteaux ioniques à l'étage. Une corniche à modillons règne sur toute la façade et est surmontée d'une balustrade d'attique.

La façade postérieure occidentale reprend le même ordonnancement : seul le fronton sculpté n'a pas été répété. L'angle nord-ouest de cette façade porte la date 1879.

La façade latérale sud est composée de 4 travées, le rez-de-chaussée étant entièrement aveugle. Des jambes à bossage encadrent les deux travées centrales. Les baies sont dotées de corniches et d'appuis saillants soutenus par des consoles. Une rampe donne accès à une cave.

La façade latérale nord est également composée de quatre travées : elle bénéficie d'un traitement soigné avec notamment la présence d'un porche soutenu par trois colonnes à chapiteaux ioniques, supportant une terrasse avec balustrade. Ce déséquilibre dans le traitement des deux façades latérales s'explique sans doute par la présence du château Gruaud-Larose-Faure au sud, la séparation des domaines ayant entraîné une orientation des bâtiments vers l'est et le nord.

L'intérieur de la demeure conserve des éléments de décor portant les initiales du baron Sarget (trumeaux de cheminée). La distribution s'organise autour de pièces en enfilade (salon, petit salon, salle à manger) côté est, l'escalier, la cuisine et un bureau se trouvant de l'autre côté d'un couloir traversant à l'ouest. A l'étage se trouvent les chambres qui ont été en partie modifiées.

Au nord-ouest de la demeure, la tour de plan carré et à 2 étages est accolée à un bâtiment en rez-de-chaussée couvert en ardoise. La baie orientale du rez-de-chaussée est ornée d'un écu portant l'initiale S du baron Sarget et surmonté d'une couronne. La baie du 1er étage est surmontée d'une table décorative sculptée et d'une corniche. Enfin, le 2e étage est ouvert d'un oculus orné d'une guirlande de feuilles de chêne et d'un ruban. Un escalier intérieur surmonté d'un dôme en pierre donne accès à la terrasse sommitale délimitée par une balustrade et dotée d'une cloche.

Les anciens chais et cuviers sont abrités dans deux longs bâtiments disposés parallèlement au nord du château. Ils ont subi de nombreux remaniements comme le laissent supposer les portes et arcades aujourd'hui murées. Un nouveau chai a été installé à l'ouest de la demeure, avec notamment un chai souterrain en béton. Bureaux, logements pour le personnel et bâtiments de stockage et d'expédition complètent l'ensemble.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

1 étage carré

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Julien-Beychevelle

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Château Gruaud-Larose

Cadastre: 1825 D2 174 à 184, 2011 D3 189

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