Ancien repaire noble de Mouney

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Montignac

Le toponyme Mones (ou Monnès, Monneix, Monneyx, Mouney) semble attesté dès 1288. Le lieu tire sans doute son nom de la famille de Mones, lignage qui est probablement originaire de la châtellenie d'Hautefort et dont une branche semble être installée à Montignac dès le XIIIe siècle. Le moulin dépendant de ce fief fut probablement construit au moment de la création de la dérivation du Laurence sur laquelle il se trouve, au plus tard au milieu du XIVe siècle. En 1452, Galiot Aramande est dit "domicellus, domine de Mones". En 1464, le détenteur de l' "hostel de Moneys" doit rendre l'hommage lige au seigneur-châtelain de Montignac. Au début du XVIe siècle, la famille de Royère, en la personne d'Arnaud, "seigneur de Monnès", rend hommage pour sa "maison noble" au comte de Périgord et seigneur-châtelain de Montignac Alain d'Albret dont il dépend ; c'est lui qui est encore désigné dans un mémoire de 1502 comme tenant "une metayrie [sic pour une seigneurie] franche de guet, de commun et de chevance", dont dépendent deux métairies, la Remynye et le Loux, assises en la paroisse de Saint-Pierre. C'est peut-être à ce gentilhomme qu'il faut attribuer la construction de deux corps de logis au début du XVIe siècle : la rupture de pente des toits, les anciennes chaines d'angle en pierre aujourd'hui visibles dans la maçonnerie des murs gouttereaux, ainsi que les ouvertures primitives murées ou modifiées permettent de les distinguer. L'un est à l'est, l'autre est à l'ouest, les deux étant dotés dans leurs murs nord, ouest et sud de croisées et demi-croisées (encore intactes ou maintenant bûchées). Un autre Arnaud de Royère, sans doute le fils du premier, rend hommage pour la maison noble de Mouney en 1541 ; en janvier 1550, il paye 7 livres 10 sols pour son domaine au titre des gentilshommes taxés en Périgord. Avant la fin de ce siècle, le domaine passe par le mariage (1586) de l'unique héritière de la branche, Elisabeth de Royère, à Jean de Rochefort de Saint-Angel : lui et ses descendants au siècle suivant obtiennent des châtelains de Montignac de nouveaux droits pour leur seigneurie, notamment de haute, moyenne et basse justice (par Henri IV, en 1598), puis l'érection en baronnie (avant 1631). Selon toute vraisemblance, la demeure est agrandie au même rythme que s'accroissent les droits du fief dont elle est le siège, au point, d'ailleurs, que dans les années 1660 on ne parle plus de la simple "maison noble" mais du "château de Mounes". Celui-ci est alors la résidence principale du marquis de Théobon, Charles de Rochefort de Saint-Angel, qui fut sans doute le commanditaire des derniers travaux d'importance à Mouney : ils ont donné à la demeure sa physionomie actuelle. Cette hypothèse est étayée par la présence d'une couronne marquisale (au-dessus d'écus jumelés, bûchés) placée à la clef des portes cochères ouvrant la cour à l'est et à l'ouest. La grande campagne de travaux que l'on peut placer au milieu du XVIIe siècle a consisté à réunir les deux logis du début du XVIe siècle par la construction d'un bâtiment central (où se trouve un escalier et des dégagements) et à l'uniformisation de la composition sur cour. Les ouvertures ont été harmonisées (elles se caractérisent désormais par une plate-bande clavée droite) et un axe de symétrie a été créé par la construction d'un perron extérieur à degré convexes menant à une terrasse ; celle-ci donne accès à la porte d'entrée, percée au centre, mise en valeur par un cadre de pilastre d'ordre toscan, avec, de chaque côté, un oculus ovale (celui de gauche s'inscrit dans une fenêtre antérieure en partie murée). Enfin, la composition est encadrée par les deux dépendances disposées en retour d'équerre et plus basses pour créer un effet d'étagement des volumes. La partie occidentale du bâtiment abrite une cave haute dans un étage de soubassement (les chais) éclairé par deux jours barlongs. Peu avant 1732, Joseph de Bouilhac, avocat au parlement et juge de la ville et comté de Montignac, rend hommage au marquis d'Hautefort pour l'acquisition qu'il a faite de la seigneurie de Mouney. Mais dès 1733, le domaine a à nouveau changé de propriétaire, puisqu'un certain Pierre Abel rend à son tour aveu pour Mouney. En 1768, le domaine figure comme "Pavillon" ou "fief" sur la carte de Belleyme. En 1789, le domaine est alors entre les mains de "haut et puissant seigneur messire Charles du Verdier, seigneur de Mouneix, la Fiolie, Martignac, la Chapelle-Aubareil et autres places". En 1813, le domaine et son moulin appartiennent à François Mounaud.

Périodes

Principale : 1er quart 16e siècle (incertitude)

Principale : milieu 17e siècle (incertitude)

Situé au nord du bourg, sur un coteau dominant la vallée du Laurence, l'ancien manoir de Mouney se compose encore d'un long et grand corps de logis rectangulaire bordant le côté sud d'une cour. Deux bâtiments agricoles disposés en retour d'équerre terminent la composition en fermant la cour à l'est et à l'ouest, tandis que le côté nord s'ouvre largement sur la vallée que domine la demeure. Ces deux bâtiments, qui abritent une grange, une étable et des écuries, sont ouverts chacun en leur centre d'un passage cocher dont les arcs extérieurs en plein cintre sont dotés d'armoiries d'alliance bûchées, surmontées d'une couronne de marquis.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. ardoise
Étages

1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Montignac

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Mouney

Cadastre: 1813 C 607, 2011 AL 48

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