Chemin de croix

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Pimbo

Le modèle de ce chemin de croix, dû au peintre Louis Beau, a été commercialisé dès le Second Empire par plusieurs maisons parisiennes du quartier Saint-Sulpice, parmi lesquelles celle de Lucien Chovet (1833-1902), dont la marque ("L.C. et Cie à Paris") est peinte au bas de la station VII, comme sur l'exemplaire offert par Napoléon III à l'église de Bourriot-Bergonce (réf. IM40002352) et sur celui de Laluque. Le cadre correspond, dans le catalogue de la maison (14e édition, 1914), au modèle "série 7, style roman, forme cintrée, 4e taille, "tout doré or fin", vendu 825 francs. Le modèle apparaît aussi au catalogue de Biais fils aîné et Rondelet (numéro 260 du catalogue de 1877). D'autres exemplaires, non signés, sont conservés à Gabarret (réf. IM40003350), Hagetmau (réf. IM40003801), Saint-Vincent-de-Paul, Saint-Pandelon et Bahus-Juzan à Montsoué. De nombreuses autres séries, de qualité et de format variables, ont été repérées dans toute la France (par exemple à Saint-Louis de La-Roche-sur-Yon, Saint-Jacques de Pouzauges, L'Île-d'Elle [acquis en 1883], Ménestreau-en-Villette [acquis en 1865-1868], Mutzig [1900] ou Saint-Thomas-la-Garde) ainsi qu'au Canada.

La série de Pimbo est mentionnée sous le n° 80 dans l'inventaire de mars 1906 : "quatorze tableaux du chemin de la croix revendiqués par M. le chanoine Duluc". Ce dernier - peut-être un descendant de l'ancien maire Luc Dulucq (1817-1826) - revendiqua à la même occasion un "lustre en verre pour bougies" (n° 50).

Périodes

Principale : 2e moitié 19e siècle

Stade de création oeuvre de série
Auteurs Auteur : Chovet Louis Désiré

Louis Désiré Chovet, fabricant-marchand, peintre, sculpteur et émailleur. Né le 25 décembre 1830 à Beaurieux (Aisne) et mort à Paris 15e (30, rue Dutot) le 1er mai 1910 (état civil de Paris, 15D 226), fils de Jean Louis Chovet (1805-1881), charcutier, et de Marie Élisabeth Florentine Lombard (1808-1865), il épouse à Paris 6e, le 9 avril 1863, Hortense Désirée Mercier (Poissy, Yvelines, 24 novembre 1826 - avant 1910), fille de Félix Marie Mercier, rentier, et de Marie Désirée Plessis, et veuve de Jean Baptiste Édouard Warée, mort à Saint-Maurice (Seine) le 5 octobre 1854 (Archives de Paris, V4E 670). Chovet est qualifié de "fabricant d'ornements d'église demeurant rue de Madame, n° 19" dans l'acte de son mariage. Selon certaines sources, il aurait été naturalisé suisse peu avant sa mort. Il adopta par jugement de 1907 Louise Alice Cardon (née de parents inconnus à Deuil, Val-d'Oise, en 1878), mariée en 1899 à Alexis Jean Marie Leclézio (futurs grands-parents maternels de l'écrivain Jean-Marie Le Clézio).

Chovet fonde en 1863 la Société L. Chovet et Compagnie à Paris, au 19, rue Madame dans le quartier Saint-Sulpice, où il succède à l'éditeur-graveur Pierre-Alexandre Gaspard ; cette société, qui a "pour objet l'exploitation d'une maison de commerce de tableaux religieux, estampes religieuses et ornements d'église", doit commencer le 25 mars 1863 et prendre fin le 25 mars 1878 (Gazette nationale ou le Moniteur universel, 19 mars 1863) - en réalité, elle sera dissoute dès 1865 (Gazette des tribunaux : journal de jurisprudence et des débats judiciaires, 15 septembre 1865). En 1863, Chovet et Compagnie participe à l'exposition des arts industriels au Palais de l'industrie (L'Illustration : journal universel, 10 octobre 1863) : il commercialise alors un modèle de chemin de croix d'après le peintre Alfred Colin (1838-1916) et une série de quinze toiles des Mystères du Rosaire d'après Hippolyte Lazerges (1817-1887). L'Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration de l'année 1864 signale, à l'article des "chasubliers" : "Chovet L., successeur de Gaspard, fourniss[eur] brev[eté] de l'Empereur, CHEMIN DE LA CROIX, tableaux d'église, d'estampes et de photographies religieuses, sculpture et statues religieuses, rue Madame, 19". Dans un autre annuaire de 1870, postérieur à la dissolution de la société, il est qualifié de "peintre et sculpteur" (Annuaire publié par le gazette des beaux-arts : ouvrage contenant tous les renseignements indispensables aux artistes et aux amateurs, 1870, p. 47). Chovet déménage en 1879 au 12, rue du Vieux-Colombier, où il fonde le 23 septembre une nouvelle société avec un certain Lenoir "pour la fabrication des chemins de croix et articles religieux" sous la même raison sociale de "L. Chovet et Cie" (Le Moniteur des faillites et des liquidations de France et de l'étranger, 24 septembre 1879). Un annuaire de 1883 le signale toujours à cette adresse et détaille ses spécialités et les récompenses reçues : "CHOVET et Cie, spécialité de chemins de croix : 1° en peinture sur toile, bois, tôle de Limoges, cuivre et faïence ; 2° en émail et imitation ; 3° en sculpture sur bois et pierre ; plâtre durci, carton-pierre, terre cuite avec encadrements et décorations de tous styles ; tableaux, statues, autels, médaille d'or de N.S.P. le pape, 9 médailles à diverses expositions universelles, spécialité pour le commerce et l'exportation" (Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration, 1883). Il déménage encore une fois au 76, rue de Rennes et s'associe à Lucien Victor Beau (1845-1918), demeurant 11, rue Rougemont, toujours pour "l'édition des chemins de croix". La société, constituée par acte sous seing privé le 28 août 1890, est dissoute le 1er septembre 1893 (La Loi, 26 novembre 1893, p. 4). Lucien Beau rachète alors l'entreprise et l'exploite pour son compte, toujours sous la raison sociale Chovet, mais en signant ses productions de son nom, "L. Beau".

[Renseignements fournis par M. Patrick Delarue, 2 rue des Pervenches, 89000 Auxerre (novembre 2025).]

Bibliographie : Isabelle Saint-Martin, Mobilier et objets religieux. Catalogues commerciaux des XIXe et XXe siècles. Pauline Carminati, Le Paradis en boutique. L'édition de sculptures religieuses au XIXe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2024, p. 311-318.

, fabricant marchand (signature)
Auteur : Beau Victor Lucien

Victor Lucien (ou Lucien Victor) Beau, né à Paris 2e le 28 novembre 1845 et mort à Tours le 20 mai 1918), fils de Jules Nicolas Beau (1821-1874), commerçant originaire de l'Yonne, et de Céline Françoise Euphrasie Angrand (1825-1850), épousa à Paris, le 20 août 1874, Aline Christine Joriaux (Paris, 27 juillet 1850 - Neuilly-sur-Seine, 4 février 1913), fille de Louis Édouard François Joriaux (1815-1877) et de Marie Françoise Virginie Balezeaux (1822-1857). Le couple eut cinq enfants : Marcel Jules Marie (1875-1939), avoué, Jacques Édouard Marie (1877-1946), Geneviève Marie (1879-1881), Germaine Marie Jeanne (1880-1885) et Marie-Thérèse (1885-1968), en 1909 Mme Isidore Henri Hüe. Source : Geneanet (Victor Lucien BEAU : Family tree by Brigitte HUE (bique) - Geneanet).

Lucien Beau vécut son enfance parisienne rue Montmartre, puis s'installa boulevard de Sébastopol (son père y décède en 1875) ; il y est dit "négociant" (comme ses frères Albert François et Eugène Louis), puis "employé de commerce" (Le Droit, 26 juillet 1874, p. 6). Il résida ensuite boulevard Poissonnière (1875-1879), puis à Pierrefitte-sur-Seine (1880). Le 28 août 1890, il s'associa, par acte signé sous seing privé, avec le fabricant de chemins de croix et d'ornements religieux Louis Désiré Chovet (1830-1910). Leur société fut dissoute le 1er septembre 1893 (La Loi, 26 novembre 1893, p. 4). Lucien Beau racheta alors l'entreprise et l'exploita pour son compte, toujours sous la raison sociale Chovet et Compagnie, mais en signant désormais ses productions de son nom, "L. Beau". Domicilié en 1888 au 13, rue de Rougemont à Paris, il déménagea avant 1909 au 12, rue de Constantinople. Il est dit "industriel" dans les actes de mariage de ses enfants Marie Thérèse et Marcel (1909 et 1910) et dans celui du décès de sa femme (1913). Son second fils, Jacques (mort à Courbevoie en 1946), d'abord commis d'agent de change, lui succéda à la tête de son entreprise vers 1914 et était encore actif en 1934.

[Renseignements fournis par M. Patrick Delarue, 2 rue des Pervenches, 89000 Auxerre (novembre 2025).]

Sources : Isabelle Saint-Martin, Mobilier et objets religieux. Catalogues commerciaux des XIXe et XXe siècles. Pauline Carminati, Le Paradis en boutique. L’édition de sculptures religieuses au XIXe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2024, p. 311-318.

, peintre, auteur du modèle (attribution par travaux historiques)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Toile à tissage serré et régulier, sans préparation ; cadres en plein cintre, en bois peint en beige et doré à la mixtion, avec croix sommitale emboitée.

Catégories

peinture, menuiserie

Structures
  1. , rectangulaire vertical
Matériaux
  1. Matériau principal : toile

    Mise en oeuvre : support, en un seul lé

    Techniques : peinture à l'huile

  2. Matériau principal : bois blanc

    Techniques : mouluré, décor en ronde bosse, décor rapporté, doré à la feuille d'or à l'huile

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 85

    Précision sur la mesure : hauteur des cadres sans la croix sommitale

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 57

    Précision sur la mesure : largeur des cadres

Iconographie
  1. Caractère général : cycle narratif

    Thèmes : Passion

  2. Caractère général : ornementation

    Thèmes : croix tréflée


Précision sur l'iconographie :

Croix tréflée au sommet des cadres.

Inscriptions et marques
  • signature, peint, sur l'oeuvre
  • inscription concernant le titre, peint

Signature (peinte en rouge en bas à gauche de la toile de la station VII) : L.C. ET Cie A PARIS / PROPRIÉTÉ.

Titre de chaque station (peint en noir sur la traverse inférieure du cadre) : Jésus es[t condamné à mort] ; Jésus est chargé de sa croix ; Jésus tombe pour la 1re fois ; Jésus rencontr[e sa Ste mère] ; Jésus aidé par le Cyrénéen ; Jésus essuyé par Ste Véronique ; Jésus tombe pour la IIe fois ; Jésus console les filles de Jérusalem ; Jésus tombe pour le IIIe fois ; Jésus dépouillé de ses vêtements ; Jésus cloué sur la croix ; Jésus meurt sur la croix ; Jésus descendu de la croix ; Jésus est mis au tombeau.

État de conservation

Les stations II, V, VIII, IX, X, XI et XIII sont en bon état. Station I : toile détruite sur le bord inférieur, lacunes de la couche picturale en partie médiane (dos du soldat à la gauche du Christ), cadre brisé en haut à droite, dorure et inscription disparues sur la partie droite de la traverse inférieure. Station III : bord inférieur de la toile détruit, recouvert par une bande de papier adhésif couleur faux bois, à demi détachée. Station IV : bord inférieur de la toile détruit, dorure du cadre et inscription du cartel détruites dans la partie droite. Station VI : écaillement de la couche picturale en bas à gauche et au centre. Station VII : un accroc dans le quart supérieur gauche de la toile, bord inférieur de la toile effiloché, taches de fiente. Station XII : moisissures sur le côté droit du cadre. Station XIV : accroc en bas à droite de la toile, choc sur la dorure du cadre dans l'angle inférieur gauche.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Pimbo

Milieu d'implantation: en village

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