Maison Leydier

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Bergerac

Le terrain sur lequel se trouve la maison est donné par la famille noble des Durfort à Charles Petit, ancien régisseur de leur domaine de Cour-de-Pile près de Bergerac, en 1756. Mais c'est sans doute dans les années 1770 ou au début de la décennie suivante que celui-ci, devenu « bourgeois » de Bergerac, troisième consul de la ville et directeur des Postes aux Lettres, y fait bâtir une maison neuve : un plan de la rue Neuve d'Argenson, certifié, signé et daté par Charles Petit lui-même du 10 février 1785 et qui la représente, nous fournit un terminus ante quem à la construction. Charles Petit est inhumé le 28 novembre 1791. À partir de mentions textuelles et de la représentation en élévation datée de 1785, on comprend que la maison se composait à l'origine uniquement d'un rez-de-chaussée surélevé.

Marié à l'aînée des filles de Charles Petit, Marie-Jeanne (parfois appelée Laurence dans certains actes), Jean-Baptiste Gouzot hérite donc de la propriété à la mort de son beau-père en 1791. Il meurt à Bergerac le 19 juillet 1822, après avoir été président du Tribunal de Bergerac et maire de Paleyrac. Le 19 novembre 1830, sa veuve fait une donation des biens à leurs enfants : la propriété est divisée, la maison et une partie du jardin restant entre les mains de la veuve et de ses filles, la partie nord avec le jardin de ce côté revenant au fils aîné du couple, Jean-Charles-Joseph Gouzot. C'est cette situation qu'enregistrent le plan cadastral ancien et l'état de section respectivement datés de 1831 et 1833.

C'est sans doute à Jean-Charles-Joseph Gouzot, après avoir hérité de sa mère en 1833, que l'on doit une seconde phase de travaux importante. Là encore, deux documents fournissent le terminus ante quem aux travaux : selon les matrices cadastrales, la maison, qui présentait auparavant quatorze ouvertures (portes et fenêtres), en compte vingt-six en 1858 ; la preuve en est également donnée par la Vue panoramique de Bergerac d'Auguste Faisandier, de 1856, qui figure la maison surélevée d'un étage-attique. Un autre document fournit par ailleurs le terminus post quem à cette transformation : les balcons en fonte de fer de l'étage-attique sortent des forges de J.P.V. André, maître de forge à Paris, comme l'atteste une planche de leur catalogue paru vers 1836-1840. La fourchette chronologique de l'intervention est donc comprise entre 1836 et 1856.

Par alliances, la propriété passe ensuite entre les mains des familles Du Summier, Meslon et enfin Leydier. Abandonnée depuis une vingtaine d'années, elle s'est lentement dégradée : attaque de termites dans les bois, infiltrations des eaux de pluies qui ont éventré les parquets (principalement dans la partie nord), etc. La maison a finalement été acquise par la municipalité de Bergerac en 2019.

Périodes

Principale : 3e quart 18e siècle, 4e quart 18e siècle (incertitude)

Principale : 2e quart 19e siècle, 3e quart 19e siècle (incertitude)

Auteurs Personnalite : Petit Charles

Né dans le Lot, ancien régisseur du domaine de Cour-de-Pile près de Bergerac en 1757, Charles Petit épouse Rose Montaigne, la fille du directeur des Postes à Bergerac, en 1763. En 1766, « Charles Petit, bourgeois de Bergerac », obtient une commission pour travailler au bureau des Aides en qualité de surnuméraire. Il fait une demande de bourgeoisie en 1769. Le 17 juillet 1776, par ordre de sa majesté donné à Marly, le 30 juin, ont été installés par Mr le maire de Bergerac, dans les charges de 3e et 4e consul, respectivement Charles Petit, directeur de la Poste, et Mr Cossé fils, avocat (AD 24, ms. Anonymes déposés aux Archives ; AM, 5 BB 1.4). il occupe cette fonction de 1777 à 1790 (selon M. Combet). Il meurt au cours de l'année 1791 et est inhumé le 28 novembre.

, commanditaire, propriétaire (attribution par travaux historiques (incertitude))
Personnalite : Gouzot Jean-Charles-Joseph

Officier de cavalerie, Garde du corps du roi. Mort à l'âge de 78 ans.

, commanditaire, propriétaire (attribution par travaux historiques (incertitude))
Personnalite : Gouzot Jean Camille

Maire de Bergerac de 1871 à 1875 (COMBET M. (dir.), Histoire de Bergerac, p. 417).

, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : Leydier Jean

Président au tribunal de Commerce de Bergerac. Une rue de Bergerac porte son nom.

, propriétaire (attribution par source)

La propriété est composée d'une maison orientée nord-sud implantée sur la rue Neuve d'Argenson, face à la place de Doublet, d'une aile de dépendances en retour d'équerre sur l'arrière (au sud), sur un ancien jardin, et d'un petit pavillon en grande partie détruit (au sud-est), à l'extrémité de l'aile de dépendances, sur la rue Candillac ; un mur de clôture en moellon et chaînes en pierre de taille fait séparation avec la propriété au nord (n° 23 rue Neuve d'Argenson). Des garages contemporains complètent l'ensemble.

De plan massé double en profondeur, la maison est bâtie sur trois niveaux : un niveau de soubassement semi-enterré abritant deux caves à l'ouest et deux pièces de service à l'est, desservies par un vestibule central ; un rez-de-chaussée surélevé accueillant les anciennes pièces de réception et des bureaux, eux aussi desservis par un vestibule central ; et un étage-attique destinés aux chambres. La façade principale sur rue (ouest), symétrique, en pierre de taille, présente sept travées avec porte d'accès centrale surmontée d'un fronton en arc plein-cintre à décor de vélum ; les fenêtres du rez-de-chaussée, couvertes en arc segmentaire, possèdent un chambranle lisse continu en partie basse sur l'allège, avec appui mouluré en saillie. Côté jardin, la façade (est) est ouverte par six travées de fenêtres, la septième étant occultée par un petit pavillon carré disposé en retour d'équerre. Elle présente une maçonnerie de briques recouverte d'un enduit, seules les parties vives (le cadre des baies) étant en pierre de taille ; un perron en pierre de taille à volées convergentes permet de descendre au jardin. Le toit est couvert en tuile creuse.

À l'intérieur, la porte d'entrée débouche dans la cage d'un escalier en bois à jour central qui dessert tous les niveaux. Le niveau de soubassement comprend encore des lambris d'appui et des chambranles moulurés (cannelures) aux portes des pièces de service. Un décor peint au pochoir (une frise végétale et florale) court au-dessus du lambris sur l'enduit couvrant le reste du mur. Au rez-de-chaussée surélevé, le vestibule central possède encore deux grandes portes en plein-cintre à trumeau vitré : il dessert les pièces de réception et les bureaux du niveau, et permet de sortir directement au jardin par le perron extérieur. Le bureau (une ancienne pièce de réception) sud-ouest a conservé une grande partie de son décor intérieur : un plafond en stuc mouluré avec son porte-luminaire orné, une cheminée à manteau en marbre et hotte décorée – dans un registre amoureux : un couple d'oiseaux, une torchère embrasée, un arc et une flèche, un carquois et des branches de laurier. Le bureau d'origine, au nord-ouest, conserve un grand meuble d'attache en bois (une bibliothèque et placards fermés par des portes) recreusé d'une grande arcade centrale qui abritait probablement un cabinet ; tous les murs accueillaient des tableaux (leurs empreintes subsistent sur le textile de couvrement) ; la cheminée est à manteau en marbre et hotte décorée de chapiteaux néo-Renaissance et frise de grappes et feuilles de vigne alternées dans l'entablement.

Au sud, l'aile de dépendances (écurie, chai) se développe tout au long de l'ancien jardin ; des portes et fenêtres l'ouvrent de ce côté. À l'extrémité orientale de celle-ci subsiste un pavillon aujourd'hui en ruine ; il présente encore un fronton-pignon triangulaire et une fenêtre (murée) au nord, ainsi qu'une grande arcade à claveaux en pierre de taille à l'est.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : brique

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

rez-de-chaussée surélevé, étage de soubassement, 1 étage carré

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : suspendu

  2. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier droit

    Structure : sur voûte

État de conservation
  1. désaffecté
  2. menacé
  3. mauvais état

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Bergerac , 21 rue Neuve d'Argenson

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2021 DM 118, 1831 H2 1613 et 1612 (Parcelle 1613 (maison), parcelle 1612 (jardin))

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...