Église paroissiale Saint-Gervais-et-Saint-Protais

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Champagné-Saint-Hilaire

Champagné, " Campaniacus ", est cité dans un diplôme du 30 décembre 889 par lequel le roi Eudes confirme un partage de terres suite à un don fait aux chanoines de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers ; Campiniacus apparaît comme dépendance du chapitre poitevin (Beauchet-Filleau, p. 230).

La paroisse " De Campigniaco ", mentionnée dans le Pouillé du diocèse de Poitiers du début du 14e siècle, forme, avec celle de Romagne, le territoire d'une châtellenie appartenant au chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, à l'exception des terres dépendant de la seigneurie de la Millière. La cure était à la nomination du chapitre de Saint-Hilaire.

À l'époque romane est édifiée l'actuelle église Saint-Gervais-et-Saint-Protais dont il subsiste au moins la façade occidentale et son portail sculpté. Deux autres établissements religieux sont attestés sur le territoire de la paroisse : l'abbaye bénédictine Notre-Dame des Moreaux (qui aurait été fondée au début du 12e siècle) et le prieuré Sainte-Catherine de la Millière, prieuré de l'ordre de Saint-Augustin dépendant de l'abbaye de Saint-Séverin (Rédet, p. 264). Les deux monastères, et peut-être l'église paroissiale, sont dévastés pendant la guerre de Cent Ans et, au 16e siècle, lors des guerres de religion.

Une campagne de travaux est effectuée dans les années 1580 (registre des actes du chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand).

Le Pouillé de 1782, qui fait état de 800 communiants dans la paroisse, signale l'existence, dans l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais, de deux chapelles dédiées à Sainte-Catherine et à Notre-Dame de la Compassion, et d'une troisième dite d'Aymard Nepveu. En revanche, la chapelle des chantres de Saint-Hilaire, attestée en 1648, n'est pas citée (Beauchet-Filleau, p. 231).

Le clocher a été édifié à l´époque moderne sur le flanc nord et la sacristie sur le flanc sud. La cloche la plus ancienne, Gervaise, date de 1728.

Jusqu'en 1789, la paroisse de Champagné-Saint-Hilaire fait partie de l'archiprêtré de Gençay, de la sénéchaussée et de l'élection de Poitiers (Rédet, p. 86). La paroisse devient, en 1789, la commune de Champagne-St-Hilaire. En 1794, sous la Terreur, elle prend provisoirement le nom de Champagné-la-Montagne.

Après le Concordat de 1801, l'église paroissiale devient une succursale. Le 17 avril 1898 sont baptisées deux cloches, sorties des ateliers de M. Vauthier, fondeur à Saint-Émilion. Louise, la plus petite, a été cassée le 8 mai 1945 et refondue en 1970.

En 1925, le portail de l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais est inscrit sur la liste supplémentaire des monuments historiques. Cinq ans plus tard, les vestiges de la façade occidentale de l'église ruinée de l'abbaye des Moreaux sont également protégés au titre des monuments historiques.

Au début des années 2000, l'église a bénéficié de travaux de réfection (toiture, chevet extérieur, peintures intérieures, enduits extérieurs). En 2007, la façade occidentale est restaurée (nettoyage, traitement algicide de la végétation, remplacement des pierres de taille).

Périodes

Principale : 12e siècle

Principale : 16e siècle

Principale : 19e siècle

Secondaire : 1er quart 21e siècle

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

L´église, de plan allongé, est dédiée aux saints Gervais et Protais. Elle est située dans le bourg, sur une butte qui culmine à 178 m.

La façade occidentale présente deux niveaux séparés par une corniche à modillons.

Le portail central est encadré de deux arcades aveugles, hautes et sans décor. La voussure à deux rouleaux est décorée de feuillages en S sur le rouleau interne et de quadrupèdes et de griffons assis ou cabrés, disposés claveau par claveau, sur le rouleau externe. Le tout est cerné par une archivolte portant un décor de palmettes doubles. Des claveaux en surnombre ont été insérés dans l´arcature aveugle sud (pour plus de détails, voir l´annexe 1).

Les chapiteaux du portail sont sculptés, à gauche, de deux lions affrontés dont la tête unique a disparu et à droite d´un griffon affronté à un dragon ailé à deux têtes opposées (amphisbène).

La corniche est soutenue par douze modillons sculptés.

Au-dessus, une baie est encadrée de colonnettes à chapiteaux sculptés.

Les rampants du pignon et la croix antéfixe sont modernes.

Le chevet est plat et rythmé par deux contreforts à la jonction de la nef et des chapelles latérales.

Le chœur originel était éclairé par un triplet remplacé par une baie unique. Les anciennes baies nord et sud de ce triplet, murées, sont visibles à l´extérieur.

Les chapelles latérales, dédiées l´une à la Vierge, l´autre à saint Nicolas, ont été ajoutées postérieurement à l´édifice roman et sont éclairées par des baies gothiques. Elles sont adossées et couvertes d´un toit à un pan en tuile creuse. Deux puissants contreforts ont été construits à l´est à la jonction des chapelles et de l´ancien chevet. Chacune des chapelles est également contrebutée par un contrefort dans l´angle oriental.

La nef est couverte d´un toit à longs pans à pente assez faible.

Le clocher a été édifié à l´époque moderne sur le flanc nord. Il est de plan carré et couvert d´une flèche carrée en ardoise. Chaque face est éclairée par deux baies en plein cintre.

La nef unique est voûtée de croisées d´ogives. Elle est prolongée par un chœur légèrement surélevé qui comporte deux séries de stalles en chêne. La chapelle nord comprend deux travées. Elle a conservé ses arcs pénétrants élégamment dans les supports sans chapiteaux.

La sacristie est adossée à l´élévation sud.

Brouillet (1865) signale juste les deux rouleaux du portail ornés de palmettes et de quadripèdes ailés, ainsi que la corniche avec des modillons historiés.

Pour de Longuemar (Les anciennes fresques . . ., 1884, p. 47), la façade romane présente une porte à deux archivoltes à feuillages retombant sur des corniches et des chapiteaux ornés de griffons ; elle est encadrée de deux arcades aveugles en plein cintre. Un cordon à modillons ornés d'un bestiaire sépare cette triple arcature d'une « fenêtre romane d'un bon style ».

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Plans

plan allongé

Couvrements
  1. voûte d'arêtes
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : flèche carrée

  3. Forme de la couverture : toit à un pan

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement animal

  2. Representations : ornement végétal

  3. Representations : ornement figuré

  4. Representations : animal fantastique


Précision sur la représentation :

Voir annexe 1 : le décor roman de la façade occidentale.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Champagné-Saint-Hilaire

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1812 I2 418, 2010 AB 68

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