Villa du Rocher

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Eaux-Bonnes

Relevant de la troisième vague de construction d'Eaux-Bonnes, la Villa du Rocher en est devenue une demeure emblématique de par sa silhouette pittoresque et son implantation à même la roche du plateau de l'Espérance. En 1885, la mairie envisage tout d'abord de concéder ce terrain communal, situé en surplomb de la Maison Courrèges - future Maison Minvielle - et à la croisée de la route thermale et de la rue de l'Espérance, au docteur Paul François, l'un des médecins exerçant au sein de la station.

Finalement édifiée en 1892 pour Édouard Cazaux, célèbre pharmacien local, cette demeure fut dédiée à la location saisonnière dès 1894, ce dont attestent les listes d'étrangers publiées dans la presse locale. Ainsi la Villa du Rocher accueille-t-elle en villégiature Mme Hachette, veuve du fameux éditeur, que la station s'enorgueillit de recevoir. Cette résidence prestigieuse est d'ailleurs signalée dans le Guide Joanne publié par les éditions Hachette en 1894, l'année même de ce séjour. La carte touristique en question, pourtant très schématique, la rend identifiable parmi toutes les constructions d'Eaux-Bonnes, avec son plan rectangulaire et sa tourelle d'angle circulaire.

De nos jours propriété privée, cette demeure constituant l'une des rares villas de la station, aux côtés de la Villa Meunier et de la Villa Excelsior, figure sur de nombreuses cartes postales anciennes pour sa dimension fantaisiste se démarquant de l'homogénéité et de la sobriété de l'urbanisme haussmannien local.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1892, daté par source

Auteurs Personnalite : Cazaux Edouard

Pharmacien aux Eaux-Bonnes.

, commanditaire (attribution par source)

Relevant de la vogue éclectique caractéristique de l'âge d'or de la villégiature entre le Second Empire et la Troisième république, la Villa du Rocher est implantée sur le plateau de l'Espérance en surplomb de la rue de la Cascade, et au sein d'une parcelle triangulaire circonscrite entre la route thermale et la place de l'Espérance - actuelle place Valéry-Meunier. L'architecte a su faire des contraintes topographiques, en particulier l'omniprésence de la roche, un atout décisif faisant la renommée de la villa.

Les fondations sont installées à même les rochers, que les fouilles n'ont pas permis de dégager complètement et où se trouve un niveau de soubassement optimisant les moindres espaces. Le rez-de-chaussée est accessible par un escalier extérieur et un porche latéral dissimulé derrière la végétation. En raison de l'implantation de l'édifice à la croisée de plusieurs voies publiques, chaque façade présente un intérêt particulier et une identité forte, la discrétion de l'entrée principale contribuant à l'enchantement et au mystère se dégageant de la construction. La façade sise à l'intersection de la route thermale et de la rue Valéry-Meunier est pensée en pleine cohérence avec l'angle aigu de la parcelle triangulaire, auquel un mur de soutènement surmonté d'une balustrade confère les allures d'une proue de navire. La façade afférente, la plus emblématique, s'élève au-dessus de cette proue fictive, avec un pignon à une travée auquel est adjointe la fameuse tourelle d'inspiration médiévale, elle-même coiffée d'une double toiture en poivrière, d'un lanternon et d'un épi de faîtage, courants dans les constructions néogothiques. L'élévation sur la rue Valéry-Meunier, littéralement posée sur le rocher, se veut plus ordinaire, quoique d'une facture tout aussi noble, avec ses trois travées et un pignon central percé d'une baie en plein-cintre.

A l'inspiration historiciste de la tourelle d'angle, répond la rusticité de la pierre de parement disposée en petit appareil et la modernité de la brique utilisée pour l'ensemble des encadrements de baie et des chaînages d'angle, ce qui en fait, avec la Source froide, l'une des rares constructions de la station à exploiter ce matériau dans une perspective à la fois structurelle et ornementale. En ce qui concerne les baies, contribuant malgré leur diversité formelle au caractère ordonnancé des façades, elles sont surmontées d'arcs surbaissés au rez-de-chaussée, fréquents dans l'architecture néogothique, tandis que celles de l'étage, en plein-cintre et renvoyant en ce sens au vocabulaire néoclassique, accueillent des garde-corps en fer forgé et des tympans aux formes végétales gothiques composant des ensembles aux allures de moucharabiehs orientalistes.

Du côté le plus large de la parcelle, se niche un jardin d'agrément situé en hauteur et dominant la Maison Minvielle, seule voisine directe. En cohérence avec le style éclectique de la bâtisse, ce jardin répondait au modèle irrégulier anglais répandu tout au long du 19e siècle, la Villa du Rocher brillant ainsi au cœur d'un écrin de pierre et de verdure.

Murs
  1. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : brique

Toits
  1. ardoise
Plans

plan carré régulier

Étages

1 étage carré, étage de comble, étage de soubassement

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Escaliers
  1. Emplacement : escalier isolé

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Eaux-Bonnes , 4 rue Valéry-Meunier

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2018 AN 111

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