Laiterie coopérative de Coulon

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Coulon

Cette laiterie est édifiée en 1891 pour la société de beurrerie coopérative de Coulon, sur un terrain jusqu'ici vierge de construction. Celui-ci, doté d'un puits, est surtout situé non loin de la Sèvre Niortaise où s'écouleront les eaux usées et par laquelle on pourra acheminer le lait par bateau. Une autorisation préfectorale, datée du 3 août 1891, permet l'exploitation de cette beurrerie et d'une porcherie, et les statuts de la société sont déposés le 8 octobre. Le bâtiment nouvellement construit comprend au rez-de-chaussée : le logement du porcher (une porcherie est en effet associée à la laiterie), un bureau, la salle du moteur, la salle d'écrémage, un hangar pour la réception du lait et une salle de débarras ; à l'étage, la salle des délibérations, celle des bassins à eau froide et à eau chaude, et un magasin. Le matériel est acheté à M. Duvert, mécanicien à Niort, et les 50 bidons de 20 litres sont fournis par Joseph Subertat, ferblantier à Coulon (5 rue d'Autremont). L'équipement consiste en une machine semi-fixe de 7 chevaux, trois écrémeuses, une baratte de marque Chapellier, un malaxeur et un treuil pour bidons. La production commence le 8 novembre 1892.

En 1895, 2,8 millions de litres de lait collectés dans les environs, sont traités par la laiterie de Coulon. En 1900, la société compte 800 membres, possédant 2600 vaches laitières. La laiterie embauche six nouveaux laitiers, dont deux circulant en barque. En novembre 1901 cependant, la laiterie est victime d'un incendie criminel qui détruit une partie de ses bâtiments. Reconstruite, la laiterie traite en 1908 3,1 millions de litres de lait et produit 156.784 kg de beurre. Son fonctionnement nécessite certains aménagements, par exemple une alimentation en eau depuis la Sèvre Niortaise, à travers la prairie de l'Autremont, pour pouvoir nettoyer les bidons de lait en temps de sécheresse. Ce tuyau, dont l'installation est autorisée en 1907, servira aussi à évacuer dans la Sèvre l'eau provenant de la machine à vapeur. La fabrication de caséine débute en 1910, au moment où une partie du matériel est renouvelé et qu'une machine frigorifique et une chambre froide sont installées. L'établissement reprend la laiterie d'Epannes en 1919.

En 1949 est mise en service l'une des toutes premières unités de fabrication de poudre de lait de la région, selon la méthode Spray, dans un grand corps de bâtiment à deux étages, en fond de cour, largement transformé à cet effet. Dans les années 1960 sont construits un bâtiment abritant des bureaux, le long de la rue, et un nouveau laboratoire, tandis que le quai de réception du lait, à droite de la cour, est transformé. Les entrepôts remontent vraisemblablement aussi à cette période. Le ramassage du lait par bateau cesse en 1957, remplacé par le ramassage en camions.

En 1965, Coulon s'associe avec les laiteries de Frontenay-Rohan-Rohan, Usseau, Maillezais, Le Gué et Nieul-sur-l'Autize sous le nom de l'Union des laiteries coopératives du Marais. A partir de 1985, regroupée avec Maillezais, l'établissement prend le nom d'Union de la Venise-Verte. En 2002 encore, l'établissement emploie une dizaine de personnes, et le beurre est vendu à des boulangers-pâtissiers industriels, comme la poudre de lait, dont une grande partie est exportée.

La laiterie ferme toutefois ses portes le 27 mars 2004, et l'essentiel de la production est transféré à la laiterie de Maillezais. Plusieurs bâtiments disparaissent : l'essentiel des bâtiments de stockage, la porcherie. Laissé à l'état de friche industrielle quelques années, le site est réhabilité par le Parc naturel interrégional du Marais poitevin et accueille de nouvelles activités : une conserverie en 2006, le Conservatoire des plantes et races animales locales (puis Conservatoire des Ressources Génétiques du Centre-Ouest - CREGEN) en 2009, une brasserie "Tête de Mule" en 2011, une biscuiterie-chocolaterie en 2012.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Principale : 2e quart 20e siècle

Principale : 3e quart 20e siècle

Dates

1891, daté par source, daté par travaux historiques, daté par tradition orale

Les bâtiments anciens sont en moellon enduit. Le logement du directeur est à un étage carré avec couverture en tuile creuse, comme le bâtiment de la beurrerie. La chaufferie semble être partiellement en moellon enduit et en parpaing de béton ; la couverture est en tuile mécanique. L'atelier de fabrication de poudre de lait, en moellon enduit, possède deux étages carrés et son toit est couvert d'ardoise. Les entrepôts en pan de métal et tôle en essentage sont couverts de ciment amiante. La cheminée circulaire en brique mesurait sans doute entre 25 et 30 m avant son arasement. La cheminée métallique qui se dresse non loin d'elle paraît mesurer 25 m. La porcherie, en pan de béton et parpaing, est couverte de tuile creuse. Il semble, d'après les témoignages, que la porcherie, bâtie en même temps que la beurrerie, était couverte à l'origine de roseaux. Les bureaux sont en parpaing de béton et couverts d'un toit à longs pans caché par la partie haute des murs.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : parpaing de béton

  3. Matériau du gros oeuvre : métal

    Mise en oeuvre : pan de métal

Toits
  1. ardoise, tuile creuse, tuile mécanique, ciment amiante en couverture
Étages

2 étages carrés

Couvrements
  1. charpente en bois apparente charpente métallique apparente
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Énergies
  1. Nature : énergie thermique

    Origine : produite sur place

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Coulon , 2 rue du Port-de-Brouillac

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1833 D 1068, 2024 AL 81

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