Château Gironville

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Macau

Le toponyme Gironville, dérivé de villa, évoquerait une implantation humaine remontant à l'époque gallo-romaine.

Les premières conclusions des fouilles entreprises en 2009 confirment cette hypothèse et précisent une occupation, d'après la verrerie, les éléments mobiliers et immobiliers retrouvés, des 1er et 2e siècles après J.-C. La mise au jour d'une aire, de bases de cloisonnement et d'une canalisation à l'ouest du site témoigne de l'existence d'un site majeur, composé d'un ensemble thermal (?).

La découverte d'une bute arasée révèlerait la présence soit d'un moulin, soit d'une ancienne motte médiévale. Le toponyme Petit Castéra (petit château), mentionné pour ce site dans des documents d'archives, pourrait valider la seconde hypothèse et une occupation à l'époque médiévale. Un acte de 1235 évoque le castera de Macau (AD33, H522) sans précision géographique mais indiquant la présence d'une fortification dans la sauveté ou à proximité.

En 1639, François de la Cornière, écuyer, puis en 1651 son fils Pierre rendent aveu à l'abbé de Sainte-Croix pour la maison noble de Gironville comprenant "bassecour, cuvier, chay, jardin, coudrée et vignes". Le logis bas actuel aurait été construit durant cette période comme en témoignent les encadrements de fenêtres à bossage harpé et allèges à canaux verticaux (visibles également aux châteaux d'Issan à Cantenac et de Sénéjac, datés de la première moitié du 17e siècle). Toutefois, le ressaut de la corniche, ornée de denticules au niveau d'une des fenêtres côté cour, est visible à Bordeaux sur une demeure du 18e siècle (71, rue des Faures). L'organisation du logis était sans doute prévue à l'origine avec l'aile en retour actuelle, construite sur une base plus ancienne : la cave en soubassement porte l'aile sur toute sa longueur et conserve une ouverture en arc brisé à longs claveaux (15e siècle ?) menant vers une glacière (?). On y produisait et stockait du vin probablement dès cette période.

Au 18e siècle, les cartes (Masse, Belleyme) montre l'emplacement stratégique des bâtiments, dominant une forte dépression avant le rivage de la Garonne plus à l'est. L'abbé Baurein mentionne une ancienne maison noble qui appartient à M. Duffour, secrétaire du Roi avant la Révolution. C'est à cette époque que sont construits les bâtiments de dépendances rejetés au nord, organisés autour de deux cours, et peut-être une partie du logis. Le portail des communs et d'autres ouvertures à linteau délardé en arc segmentaires sont présentes dans plusieurs maçonneries.

Dans la première moitié du 19e siècle, Lodi-Martin Duffour-Dubergier (1797-1860), maire de Bordeaux, président de la Chambre de Commerce puis maire de Macau, succède à son aïeul. Les plans cadastraux de 1810 et 1843 indiquent une emprise identique des bâtiments ; les états de section précisent que le bâtiment nord-ouest est dit "du vigneron", celui en retour sur la cour "du métayer". Les constructions pourraient dater de cette époque.

En 1849, un dessin de Henri Maignan montre un long corps de logis bas surmonté d'un pavillon.

Au début du 20e siècle, le logis est rehaussé d'un étage avec toiture en ardoise et terrasse puis prolongé au nord d'un corps de bâtiment long, bâti sur les anciens chais, accueillant des logements.

Au cours du 20e siècle, le domaine perd sa fonction viticole et agricole ; il est partagé entre plusieurs propriétaires.

En 2009, la construction d'un nouveau quartier résidentiel le long de l'ancienne ferme permet la mise au jour de vestiges gallo-romains mais entraîne également la dégradation du sous-sol et la dénaturation des abords.

Périodes

Principale : 1ère moitié 17e siècle (incertitude)

Principale : 2e moitié 18e siècle

Principale : 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Auteurs Personnalite : Duffour-Dubergier Lodi-Martin, habitant célèbre (attribution par travaux historiques)

Le domaine se situe au nord du village, en retrait à l'est de la route de Macau à Labarde.

Les bâtiments se composent de la partie habitation au sud et d'un ensemble de deux cours agricoles au nord.

Le corps de logis à un étage percé de cinq travées. Il est prolongé au sud-ouest d'une partie formant décrochement qui accueille un auvent portant terrasse, et au nord d'une aile en rez-de-chaussée, bâtie en brique avec des encadrements de pierre. La partie sud du logis est couverte d'un toit en pavillon en ardoise. Une corniche à modillons règne sur la façade et une partie de l'extension sud. Des massacres surmontent les deux portes d'accès à la cour.

Les bâtiments agricoles, situés au nord, sont composés d'un ancien cuvier transformé en écurie, d'un ancien chai et d'une partie habitation (aile ouest) portée par une grande cave, le tout organisé autour d'une première cour ; plus au nord, une seconde cour rassemble une grange à foin, une écurie (?) et un logement (bâtiment est). Les deux cours sont séparées par une allée ouverte à l'ouest par un porche en arc surbaissé délardé ; un pilier droit d'un portail à cannelures est visible dans le prolongement ouest du porche.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : brique

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Étages

1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit en pavillon

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  3. Forme de la couverture : toit à un pan

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Macau , 36 rue du 8 mai 1945

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Gironville

Cadastre: 1810 A2 159, 1843 A1 55-58, 2013 AA 14

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