Moulin de Comporté, moulin à farine puis minoterie, puis chamoiserie

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Niort

Le moulin à eau de Comporté était utilisé à la fois pour moudre le blé et fouler les peaux. Il est mentionné pour la première fois en 1475 et 1481. Jehan Gentillot, moulinier, le tient alors à rente de l'abbaye de Saint-Liguaire, avec droit de pêche et de navigation sur la Sèvre par autorisation du prieur de Notre-Dame de Niort. Le moulin est de nouveau cité en 1502 et 1537. En 1730, propriété de Louis Crenelier et Thomas Champanois, marchands, il comprend quatre roues à blé (deux moulins dits blancs et deux dits bruns), un moulin à chamois et un moulin à draps. En 1742, il est détenu par Thérèse Savarit, épouse de Philippe Biraud, sieur de la Ferté, Marie-Thérèse Biraud sa fille, Jean Delavault, marchand, et Jacques Chantecaille, marchand. En 1779 enfin, le moulin appartient à Louis Jourdain, chevalier, seigneur de la Roche, de Crissé et autres lieux, et est affermé à François Morisset, meunier.

Le moulin figure sur les plans cadastraux de 1809 et 1846. A cette dernière date, il appartient à Jules Bouchet de Martigny, de Niort qui le fait reconstruire en 1852, selon le cadastre. Le corps de bâtiment central, moulin à trois étages et un surcroît, remonte probablement à cette période. En 1854 y sont mentionnés un moulin à farine monté selon le système à l'anglaise et une huilerie. Le propriétaire du moulin, M. Bouchet de Martigny, le loue alors à Pingenaud : le bâtiment est estimé à 15000 F, le matériel à 10000 F et la chute d'eau à 12000 F. L'huilerie fonctionne à l'aide d'une roue hydraulique et d'une machine à vapeur.

En 1871, Comporté ne forme plus qu'un établissement à moudre le blé. Son fermier est M. Girard et sa valeur vénale est évaluée à 137000F. Deux roues à aubes mettent en mouvement sept paires de meules. Une machine à vapeur d'une puissance de 20 chevaux fonctionne durant la période d'étiage.

Pierre Bouchet de Martigny, également en possession du moulin de Bouzon, reste le propriétaire de Comporté jusque dans les années 1880, lorsque les deux établissements passent aux mains de Victor-Emmanuel Noiret. Un corps de bâtiment est bâti au nord-est de l'huilerie dans les années 1880. Il semble que le moulin soit transformé en minoterie vers 1885, avec notamment la construction d'un immense silo à l'ouest du site, mais assez vite cette activité cesse au profit de celle de chamoiserie. L'usine est louée à la société "les fils de Th. Boinot" (chamoiseries Boinot, sur le port de Niort) jusque dans les années 1950. En 1906, la chamoiserie Boinot déclare un moteur à gaz pauvre de 6 ch., un moteur à vapeur de 45 ch. et une puissance hydraulique de 36 ch. Une turbine hydraulique subsiste de nos jours dans l'établissement.

L'ancienne usine, désaffectée, est achetée par la Ville de Niort dans les années 1980, puis revendue partiellement à un particulier vers 2015.

Périodes

Principale : milieu 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Tous les bâtiments sont en moellon enduit. La minoterie (milieu du 19e siècle) est dotée de trois étages carrés et d'un comble à surcroît avec un toit à longs pans en tuile creuse. L'affectation du corps de bâtiment des années 1880 (réaménagé en transformateur) est inconnue ; son architecture est soignée avec notamment quatre larges baies en plein cintre fermées par un châssis fixe à petit-fer et tympan en éventail. Son toit à croupes en ardoise souligne et reprend le plan très légèrement en U. Le silo possède cinq étages de soubassement et un étage carré avec toit à longs pans en ardoise. Le logement à un étage carré et comble à surcroît est couvert d'un toit en tuile creuse en appentis ; une passerelle installée au niveau du comble permettait l'accès au 3e étage de soubassement du silo, situé en face. L'ancienne huilerie, à deux étages carrés, est couverte d'un toit en tuile mécanique.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, ardoise, tuile mécanique
Étages

5 étages de soubassement, 3 étages carrés, comble à surcroît

Couvrements
  1. charpente en bois apparente
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

  2. Forme de la couverture : appentis

Énergies
  1. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

    Machine : turbine hydraulique

État de conservation
  1. établissement industriel désaffecté
  2. menacé

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Niort , chemin du Moulin de Comporté

Milieu d'implantation: bâti lâche

Lieu-dit/quartier: Comporté

Cadastre: 1809 F 443, 1846 C 1381, 1846 D 32, 33, 34, 2000 BC 228, 231, 257, 2016 BC 352, 360, 442

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