Haut fourneau, affinerie, tréfilerie, laminoir dit Forges de la Rivière

France > Nouvelle-Aquitaine > Haute-Vienne > Champagnac-la-Rivière

La forge de La Rivière est probablement édifiée au début du 17e siècle, peu après la construction du château conduite entre 1598 et 1604. Au 18e siècle, la forge semble être en sommeil, avant que François Judde fasse reconstruire un haut fourneau en 1793. En 1797, sa fonderie est choisie pour alimenter en acier les manufactures d'armes de Bergerac et de Limoges. En 1808, le préfet de la Haute-Vienne écrit que les forges de La Rivière "sont les plus intéressantes par le nombre d’ouvriers qu’elles emploient et par la qualité du fer qui en provient. Elles sont au nombre de trois ; la forge haute, la forge basse et la forge de Moudoux". À la mort de François, son fils Léonard lui succède en 1815. En 1828, la forge de la Rivière se compose "d'un haut fourneau et de quatre feux d'affineries allant au charbon de bois".

En 1837, la forge est vendue aux Bouillon père et fils. Ces derniers, originaires de Thiviers, sont des ingénieurs-mécaniciens renommés. Pierre (1781-1853) et ses fils Jules (1817-1875) et Édouard (1821-1900), débutent en déposant des brevets de machines diverses, destinées aux industries textiles et au monde agricole. En novembre 1837, ils forment la première société en commandite de Haute-Vienne afin de transformer l’ancienne forge à haut fourneau en tréfilerie.  Une première tréfilerie est édifiée en 1842. Cinq ans plus tard, les Bouillons dressent eux-mêmes les plans d’une nouvelle usine. Celle-ci se compose d'un haut fourneau et quatre affineries, de trois fours à réverbères, d'un train de laminoir cingleur et finisseur, d'une tréfilerie à seize bobines et enfin d'une fabrique de pointes. Entre 1851 et 1856, l'usine est dotée de machines à vapeur pour éviter le chômage du aux basses eaux de l’été. En 1857, un nouveau bâtiment est construit au sud du bâtiment principal. Dans le même temps, quinze maisons ouvrières sont édifiées. La tréfilerie emploie plus de 400 personnes. Au milieu du 19e siècle, les Bouillon approvisionnent la Rivière avec de la fonte des forges de Firbeix dont ils sont aussi propriétaires. En 1860, ils font construire deux hauts-fourneaux sur le site du moulin de Laroche à Corgnac-sur-l'Isle (24).

En 1865, Jules Bouillon fait bâtir le château et son parc au dessus de l'usine, laissant l’ancien château au directeur de la tréfilerie. À partir des années 1870, les Bouillon délèguent la gestion à Auguste Barthe, directeur de la puissante Société Métallurgique du Périgord (SMP), dont le siège est aux grandes forges de Fumel (24). En 1880, Pierre Bouillon, conseiller général, fait relier son usine à la voie ferrée via la gare de Champagnac.

En 1920, la Rivière est intégrée à la Société des Forges, tréfileries et pointeries de Creil (Oise) puis, à la seconde Guerre Mondiale, elle intègre l'entreprise métallurgique Les petits-fils de François Wendel et Cie. Après-guerre, les deux bâtiments du 19e siècle e siècle sont modifiés et unifiés. Vers 1967, l'étang est réduit au quart de sa superficie pour laisser place à des bâtiments à sheds. L'activité de tréfilerie est poursuivie après le rachat du site par la société EPI en 1974. En 2001, la cessation d'activité est prononcée et l'ensemble des machines est vendu. De juin 2001 à novembre 2009, une partie du site est occupé par une société spécialisée dans la fabrication et le conditionnement de détergents et produits de nettoyage. Après plusieurs années de friche, l'usine a été rachetée en 2016. Deux entreprises spécialisées dans la maintenance de machines pour l'aéronautique occupent une partie du site.

 

Périodes

Principale : 1er quart 17e siècle

Secondaire : 2e quart 19e siècle

Dates

1849, daté par source

Auteurs Auteur : Bouillon Pierre

Les Bouillon, originaires de Thiviers, forment une famille d'artiste et d'ingénieurs-mécaniciens renommés. Ils déposent des brevets de machines destinées aux industries textiles et au monde agricole. En novembre 1837, ils forment l'une des premières sociétés en commandite de Haute-Vienne pour les forges de la Rivière.

, ingénieur (attribution par source)

Le site de la Rivière se compose d'une usine métallurgique en partie désaffectée, qui a été autrefois alimentée par le cours de la Tardoire, d'une habitation seigneuriale avec ses jardins, ses dépendances et d'une partie agricole (deux granges-étables).

L'usine couvre environ 1500 mètres carrés de surface et la partie ancienne est en partie occupée par une entreprise. L'ensemble est composé d'une succession de bâtiments désaffectés, à structure métallique, shed et ciment-amiante en couverture. Les parties de l'ancienne tréfilerie sont visibles, notamment la série de 15 fenêtres (représentées sur un plan de 1843 et sur une carte postale) de l'étage qui se retrouve, bien que modifiée, à l'intérieur et à l'extérieur. Un réseau de canalisation recouvert par une chape de béton sillonne encore les dessous de l'usine des trois roues hydrauliques, est recouvert par hydrauliques de huit mètres de diamètres.

Derrière ces bâtiments, les vestiges d'un étang (à sec) sont encore visibles avec notamment les parements et vannages en état. Sur l'une des pelles, la date de 1953. Cette pelle ouvre la voie à l'ancien canal moteur des roues du haut fourneau.

Le haut fourneau est un massif quadrangulaire d'environ 7 mètres de côté dont la base est percée de trois ouvertures ou embrasures ; il est chemisé par un bâtiment ou halle (sauf au sud-est) dont la façade est percée de plusieurs fenêtres et oculi en brique. À l'intérieur, l'espace est cloisonné en plusieurs pièces : au rez-de-chaussée, des bureaux et remises, ainsi que les dégagements pour la coulée ; à l'étage des pièces planchéiées abritant des casiers à pointes.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : gneiss

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

  2. Mise en oeuvre : brique et pierre

Toits
  1. ciment amiante en couverture
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

1 étage carré

Couvrements
  1. charpente métallique apparente
Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : shed

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier droit

    Structure : en charpente

Énergies
  1. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

    Machine : roue hydraulique verticale

État de conservation
  1. envahi par la végétation

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Haute-Vienne , Champagnac-la-Rivière

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: la Rivière

Cadastre: 1839 B 2 34-36, 1969 B 59-64, 2017 B 02 629-630

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