Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le cimetière était à l'origine réservé à la communauté protestante. Ce premier cimetière protestant existait peut-être dès le 17e siècle, avant la révocation de l'édit de Nantes, en 1685 ; ou bien fut-il établi au 18e siècle, notamment après l'édit de tolérance de 1787. Quoi qu'il en soit, le conseil municipal du 28 mai 1805 interdit à quiconque de faire paître des bestiaux sur "le terrain hors le bourg comme pour avoir servi anciennement aux sépultures des protestants", tout comme "dans la vieille église affectée aux sépultures de ceux des citoyens du culte romain". Le 1er mai 1810, le conseil décide de transférer le cimetière catholique en dehors du bourg, conformément à la décision impériale de 1804 sur les cimetières. Il indique que "le terrain qui servait anciennement à la sépulture de ceux du culte réformé, sera rendu à sa primitive destination". Il est aussi décidé qu'une partie de ce cimetière sera dévolue aux sépultures catholiques, selon une division proportionnelle en superficie à la répartition de la population entre catholiques et protestants (en 1812, 300 des 355 habitants sont protestants). Pour ce faire, le cimetière doit être agrandi grâce à un don de terrain proposé par Pierre Antoine Gautier. En 1812, le conseil municipal réitère sa décision, précisant qu'aucune sépulture n'a été faite dans l'ancien cimetière protestant depuis le décès d'un certain Foucher, environ vingt-cinq ans plus tôt. Le 9 mai 1813, les différents propriétaires du cimetière protestant, dont Pierre Antoine Gautier, confirment la donation du terrain à la commune pour en faire le cimetière communal. Les réticences religieuses semblent toutefois l'emporter et le transfert du cimetière catholique vers une partie de l'ancien cimetière protestant n'est finalement pas réalisé, dans l'immédiat du moins. Le cimetière protestant, lui, est bien rouvert avec statut de cimetière communal.

En 1833, la nécessité de transférer le cimetière catholique est de nouveau soulignée par le conseil municipal (à majorité protestante). En attendant, le cimetière communal protestant se remplissant rapidement, la municipalité interdit dorénavant l'inhumation de personnes étrangères à la commune, notamment des protestants de Saint-Palais et Saint-Augustin. Quant au transfert du cimetière catholique, il faut attendre les premières années du 20e siècle pour le voir réalisé. En février 1902, l'architecte Jules Bureau, par ailleurs employé par la commune pour la construction de l'école de filles, établit un plan du cimetière communal en vue de son extension : à la partie protestante, au sud, sera ajoutée une autre partie, au nord, pour les catholiques, sur un terrain acheté à Magdeleine Fayolle, veuve Lamolle. Le nouveau mur de clôture, en moellons, avec chaînages en pierre de taille de Sainte-Même-les-Carrières, est construit à partir d'avril 1904 par Jean Béraud, entrepreneur de maçonnerie aux Mathes.