Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

L'ensemble, hétérogène et remanié, est constitué de trois corps de bâtiment d'époques différentes : deux corps de logis au même alignement, orientés nord-sud, placés au fond de la cour (à l'est), présentent une mise en œuvre et une hauteur de toits différentes ; un troisième corps, formant retour à droite de la cour (au sud), est récent.

Le corps situé au sud remonte certainement au XVIIIe siècle, comme le suggère ses critères internes, notamment sa mise en œuvre : maçonnerie en moyen appareil de pierre de taille, porte en plein-cintre à extrados clavé en escalier, corniche moulurée, etc. Le corps de logis nord, très remanié, en moellon et couvert d'un toit à forte pente, est difficile à dater. Quoi qu'il en soit, ces deux corps ne formaient qu'une seule maison en 1813, qui appartenait à Joseph Bourgès, maître de bateaux, lors de l'établissement du plan cadastral ancien ; les Bourgès étaient des "trafiquants sur l'eau" et, à ce titre, ils y emmagasinaient leurs marchandises destinées à être vendues aux commerçants de la région. Le bâtiment était alors disposé entre cour (ouest) et jardin (est), mais ce dernier ne faisait alors pas partie de la même propriété. Il était accompagné d'un bâtiment carré, une écurie, au sud-ouest de la cour. Dix ans plus tard, le propriétaire, un certain "sieur Larchaud", vend l'ensemble pour 3 600 frs à la commune qui en fait le presbytère. Des travaux de réparations importants sont réalisés en 1849-1850 et en 1873. Malgré cela, en juillet 1883, le conseil municipal indique que le presbytère est dans un état "délabré et inhabitable qui appelle d’urgence une prompte réparation. Un pan de mur rougi par le sel se démolit et une grande partie de la toiture est à refaire, ainsi que plusieurs pièces à l’intérieur." De fait, le curé est obligé de loger ailleurs et les travaux à faire sont estimés à 1 500 francs : couverture d’ardoises à refaire, croupe comprise (partie nord) ; couverture en tuile creuse (partie sud) ; escalier et cheminée de la cuisine ; façade du jardin ; deux chambres à coucher à refaire ; une grande salle à refaire ; cloisons, papiers peints et châssis de fenêtre. La commune qui n’a pas de ressources pour cet usage, fait un emprunt à 5 %, le remboursement complet étant prévu en 1889. Ces travaux, réalisés en 1887, voient l'adjonction d'annexes comprenant buanderie, cave et chambre.

Au début du XXe siècle, sans doute au moment de la loi de séparation de l’Église et de l’État (9 décembre 1905), la propriété ne sert plus de presbytère mais est louée à un particulier, qui y installe un "café restaurant". Des travaux importants sont à nouveau réalisés en 1929-1930 pour transformer la partie nord du bâtiment en bureau de poste. Plus récemment, après de nouveaux travaux, les bâtiments accueillent la bibliothèque municipale, un lieu d'exposition et un "Point Info" (corps de bâtiment en retour au sud).