Maison Pommé

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Eaux-Bonnes

Relevant de la première vague de construction de la station et voisin immédiat de l'établissement thermal, cet édifice compte parmi les plus anciens et les plus grands gîtes de la station. Les documents iconographiques, notamment les lithographies de Monthelier et de Jacottet, permettent d'établir la date de construction d'un vaste édifice primitif au début des années 1830 pour l'influente famille Pommé. Le bâtiment figure ensuite sur le plan géométrique de 1841.

C'est entre 1845 et 1849 que cette pension pour voyageurs se rapproche de sa physionomie définitive à l'initiative de Jean Victor Pommé, qui la reconstruit puis lui ajoute une extension. L'édifice comportant alors 79 ouvertures recensées par le cadastre compte parmi les constructions les plus onéreuses de la station, avec une valeur locative estimée à plus de 13.000 francs. Cela n'empêche pas Jean Victor Pommé de continuer les agrandissements notables, entre 1855 et mai 1856, puis entre 1857 et 1858, si bien que l'édifice atteint au tournant des années 1860 une envergure exceptionnelle au regard de l'ensemble urbain d'Eaux-Bonnes. Personnage influent, Pommé construit en outre un lavoir sur la rive gauche du Valentin en amont du village et en collaboration avec l'architecte de l'établissement thermal en 1851.

Cette vaste pension pour voyageurs est mentionnée dans l'ensemble des guides contemporains, en particulier le Guide Jam en 1869 mais aussi le Guide Joanne qui le fait figurer sur sa carte touristique de 1894. Dans le local commercial situé au rez-de-chaussée de ce vaste complexe architectural, la pharmacie de la famille Cazaux, abondamment représentée dans les cartes postales anciennes, est installée durant de longues années, depuis au moins 1860 jusqu'à l'entre-deux-guerres. Dans les années 1920, la Maison Pommé n'appartient plus à la famille éponyme mais à un dénommé Dayné, qui y met également à disposition une écurie et un garage.

L'imposante bâtisse est rachetée par la commune d'Eaux-Bonnes au début des années 1980 dans le cadre d'une politique de développement touristique visant à accroître sa capacité d'accueil et s'appuyant sur la station de ski de Gourette, présente sur son territoire. La toiture a été refaite et les lucarnes supprimées à cette époque. L'édifice est désaffecté depuis plusieurs années.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1830, daté par source

1845, daté par source

1849, daté par source

1855, daté par source

1857, daté par source

Située à côté de l'établissement thermal, la maison Pommé occupe une position stratégique entre le cœur de la station à vocation sanitaire et le jardin Darralde tout proche. Cet édifice se distingue des autres en raison de sa manifeste inspiration néoclassique, qui correspond au style des premières constructions d'Eaux-Bonnes et s'harmonise ainsi avec le bâtiment des thermes, relevant d'une esthétique similaire.

Son plan globalement rectangulaire permet d'identifier les agrandissements successifs. Suivant les caractéristiques de l'architecture néoclassique, l'élévation principale est ordonnancée. Autour d'un pavillon central de trois travées, surmonté d'un fronton rectangulaire, lui-même percé d'un oculus, se déploient deux ailes respectivement composées de cinq travées. S'adaptant à l'inclinaison naturelle du terrain, l'aile située à gauche est dotée d'un niveau de soubassement, absent des deux autres corps de bâtiment. C'est là que se trouve le local commercial qui accueillait autrefois la pharmacie des frères Cazaux. La devanture, originellement en bois peint et sculpté, a été remplacée par une installation moderne de série dans les années 1970-1980. L'entrée principale de l'édifice, au niveau du pavillon central, est accessible depuis un perron à double volées en pierre locale.

A l'instar de nombreuses constructions de la station, la façade est couverte d'enduit blanc, tout en laissant apparaître la modénature en pierre d'Arudy. Si les lucarnes en chien-assis n'existent plus, l'élévation principale emprunte toutefois à l'architecture vernaculaire ossaloise la couverture de tuiles pyrénéennes et les volets en bois gris de sa quarantaine de baies. Sur la façade latérale perpendiculaire à l'hôtel Richelieu attenant, les deux travées accueillaient les enseignes de la Maison Pommé et de la pharmacie Cazaux durant l'entre-deux-guerres.

Comme les constructions urbaines, et notamment haussmanniennes, du 19e siècle, on observe un contraste entre la façade principale, destinée à l'apparat, et la façade arrière, nettement moins soignée, d'autant que l'élévation postérieure se trouve quasiment à flanc de montagne et n'est en partie visible que depuis la promenade de l'Impératrice.

Murs
  1. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

2 étages carrés, étage de comble, étage de soubassement

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

État de conservation
  1. menacé

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Eaux-Bonnes , 37 rue Louis-Barthou

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2018 AN 126

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