Abattoirs (détruits)

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Aubusson

Les abattoirs d'Aubusson se trouvaient dans le faubourg Vaveix, qui prolongeait la ville en aval, en suivant la Creuse sur sa rive droite. Au 19e siècle, ce quartier industriel, traversé par la route 142 de Guéret à Poitiers, est très actif économiquement. D'après les archives communales, l'abattoir fut construit en 1834 par une société d'actionnaires, sur la base d'une mise en commun de leur capital financier, qui s'élevait alors à 25 000 francs. Les plans en furent donnés par l'architecte Grellet-Dumont. Dans le même temps, le 7 juillet 1835, une ordonnance royale, inquiète de l'hygiène publique, préconisa l'établissement d'un abattoir à Aubusson : aussi le nouveau bâtiment fut-il cédé à la commune, qui en reprit la gestion pour faire respecter la loi. En 1888, le logement du préposé d'octroi fut agrandi par l'architecte Berjaud. Diverses réfections de l'édifice eurent lieu : en 1898, puis en 1912 (pavage des écuries). En 1942 s'engagea au sein de la commune une réflexion sur l'opportunité de moderniser l'abattoir d'Aubusson et même de changer sa localisation en bord de Creuse. Il fut convenu avec les services vétérinaires du département que toute refonte de l'établissement se ferait sur le site, à cause de la nécessité de préserver sa proximité avec la voie ferrée, dans un quartier où il ne constituerait pas un obstacle à la croissance urbaine. Paul Pinlon, l'architecte de la ville, travailla à un projet, qui, tout en conservant les anciens murs, devait comprendre un nouveau hall d'abattage pour les bœufs, les veaux et les moutons et une tuerie spéciale pour les porcs, avec épilage par échaudage. Les deux salles auraient été mises en relation par des rails suspendus et une resserre réfrigérée. Pinlon avait prévu de faciliter la décharge du bétail par la construction d'un quai avec une rampe d'accès et de mettre le complexe à l'abri des inondations en en relevant la hauteur des murs. Si le projet avait été réalisé, il aurait entraîné la réédification de la maison du préposé, sous la forme d'un petit pavillon à tourelle d'angle, sous une toiture en bâtière. Mais la Seconde Guerre Mondiale provoqua un long atermoiement : la décision d'agrandir et de moderniser l'abattoir d'Aubusson ne refit surface qu'en 1950. A cette date, Pinlon revit ses propositions. Il partit du constat que "l'abattoir d'Aubusson, malgré quelques améliorations de détail, [était] resté, dans son ensemble, ce qu'il était à son origine : un vaste hall encombré par des poteaux de bois plus ou moins pourris à la base, au sol inégal retenant une partie de l'eau polluée, qui [coulait] vers un caniveau central, mal éclairé, aux murs d'une propreté suspecte". Pour remédier à cette situation, Pinlon suggéra une réorganisation d'ensemble, permettant un travail plus facile, dans de meilleures conditions d'hygiène. Son projet refondu comprit : - le relèvement général du sol, dans un triple but : mettre définitivement les installations à l'abri des inondations, faciliter l'accès en réduisant la différence de niveau avec la route, permettre le traitement des eaux de lavage avant leur rejet dans la Creuse - l'achèvement de la rampe d'accès déjà commencée en 1942, complétée par un portail élargi - la création d'une resserre en prolongement du hall d'abattage, avec une cour permettant aux voitures de manœuvrer - une installation frigorifique - l'exhaussement du bâtiment - le déplacement du poste de transformation - la construction d'un pavillon renfermant le logement du préposé, son bureau et celui du vétérinaire - l'aménagement d'un local pour les viandes saisies - l'établissement d'une station de clarification des eaux de lavage avant leur rejet dans la Creuse. Pinlon exclut de cette construction le bois, pour éviter les incendies. Les murs devaient être recouverts de silexore blanc pour diffuser la lumière. Cet abattoir rénové fonctionna jusqu'en 1974. Il n'en subsiste plus aucun vestige aujourd'hui.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 1er quart 20e siècle

Secondaire : 2e quart 20e siècle

Dates

1834, daté par source

1888, daté par source

1898, daté par source

1912, daté par source

1942, daté par source

1950, daté par source

Auteurs Auteur : Grellet-Dumont, architecte (attribution par source)
Auteur : Berjaud, architecte (attribution par source)
Auteur : Pinlon Paul, architecte (attribution par source)

Selon le témoignage des cartes postales, l'abattoir présentait seulement un rez-de-chaussée accessible par de grandes portes en plein-cintre. Il comportait un étage de comble éclairé dans les murs gouttereaux par des lucarnes et dans les murs pignons par une série de fenêtres en demi-cercle, sous un toit à longs pans. Les murs gouttereaux étaient percés de simples baies rectangulaires ; chambranles et chaînages d'angle se distinguaient par l'usage de la brique. Le bâtiment des abattoirs se développait perpendiculairement à la Creuse, dans la longueur de la parcelle, au milieu d'une cour ceinte de hauts murs du côté du fleuve et bordée d'appentis couverts de tôle.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : pierre de taille

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile
Plans

plan régulier

Étages

1 étage carré, étage de comble

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

État de conservation
  1. détruit

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , rue Vaveix

Milieu d'implantation: en ville

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