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Manoir dit le logis de la Grassière (partie est)
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Thomas-de-Conac
Historique
Le domaine de la Grassière se compose aujourd'hui de deux parties correspondant à trois époques de construction : un logis datant probablement de la seconde moitié du 17e siècle et étendu vers l'est en 1862 selon le cadastre (parcelle 461), et un logis construit au 18e siècle (parcelle 459 ; voir dossier documentaire correspondant).
Le fief de la Grassière est mentionné au 16e siècle comme propriété de la famille de Coumargue. En 1591, Jacqueline de Coumargue, dame de la Grassière, épouse Jean II de Ciret, seigneur de Saint-Fort, et lui apporte la Grassière. Le domaine passe ensuite par héritage à Henri de Bonnefoy, marié en 1664 à Benigne-Judith d´Aulnis. A la fin du 17e siècle ou au début du 18e, Barthélémy de Boudon, écuyer, seigneur de la Combe, militaire, s´en porte acquéreur. En 1764, son descendant, Félix Boudon de la Combe, époux de Marie-Thérèse de Boucher de Saint-Ciers, rend hommage au comte de Cônac pour sa seigneurie de la Grassière. C´est peut-être à lui que l´on doit la construction du logis ouest. A la Révolution, le fief est supprimé et le domaine est partagé en deux : le logis est, datant du 17e siècle, appartient en 1818, selon le cadastre, à Jean Baillarge, tandis que le logis ouest est conservé par la famille Boudon de la Combe. Le cadastre indique qu'après Jean Baillarge, le logis est passé en 1850 à Jean Joyaux (1785-1858) époux de Marie Baillarge, puis, en 1862, à leur fils Jean Joyaux et à leur gendre Pierre Seguin, qui ont réalisé l'extension est.
Le logis du 17e siècle présente plusieurs éléments datant de cette période (décor de la porte, même si celle-ci a été récemment démontée puis remontée à l'identique, escalier en pierre, portes en plein cintre et chanfreinées, cheminée autrefois placée dans la pièce à gauche en entrant) et d'autres du 18e siècle (larges ouvertures en biseau, appuis de fenêtres moulurés). L'interruption de l'escalier indique que le bâtiment devait être plus élevé et qu'il a été arrasé. Son mur nord présente par ailleurs les traces de plusieurs remaniements et remplois de différentes époques.Des pierres inscrites ou sculptées (armoiries, élément de chapiteau de colonne) datant des 17e et 18e siècles ont été remployées dans les murs de l'extension du 19e siècle du logis et dans ceux de maisons voisines. Dans l'extension du logis également, une des deux cheminées, celle au décor de cartomancie, remonte probablement au 18e siècle. Enfin, une porte en plein cintre, murée, est visible dans l'étable : datant sans doute du 17e siècle, elle permettait de communiquer avec le logis du 18e siècle et a probablement été condamnée avant le début du 19e siècle, période où les deux propriétés étaient déjà distinctes.
Description
Le logis du 17e siècle se distingue par sa porte encadrée par deux pilastres qui soutiennent une double corniche et un fronton tringulaire mouluré. Au-dessus se trouve une ancienne et large fenêtre avec appui mouluré, en grande partie murée et remplacée par une baie plus petite et par deux boulins ou trous à pigeons. La porte donne accès à une entrée couverte d'une voûte d'ogives. A gauche, par une porte cintrée et chanfreinée, on accède à une vaste pièce où se trouvait une imposante cheminée du 17e siècle à hotte moulurée et à linteau surmonté d'une corniche (elle a été vendue et est connue par une photographie). Après l'entrée, un large escalier en pierre mène à l'étage. A gauche, une porte en plein cintre ouvre sur une pièce où on observe un arrachement de cheminée et une large ouverture biseautée et murée. Au niveau du comble, on remarque l'arrasement des murs, signe que le bâtiment devait être plus élevé. Un corbeau en pierre soutient une poutre ponctuée d'encoches (peut-être un élément d'ailes de moulin). Sur le côté nord du logis, un appentis aujourd'hui détruit abritait une cheminée à montants obliques et à linteau et hotte moulurés. A proximité se trouverait le départ d'un souterrain.
L'extension du logis réalisée au 19e siècle présente en façade quatre travées d'ouvertures, et est rythmée par des bandeaux d'appui et une corniche. On observe des pierres d'arrachements sur le côté droit, signe d'une autre extension disparue ou bien prévue mais jamais réalisée. A l'intérieur, on remarque deux cheminées à décor mouluré. Dans la partie basse qui prolonge le logis à droite, se trouvait autrefois un pressoir.
Parmi les dépendances, un fournil avec son four à pain jouxte le logis du 17e siècle, en retour d'équerre, puis vient une étable et grange à foin. Deux boulins ou trous à pigeons sont compris dans le mur extérieur. A l'intérieur se trouvent des mangeoires en pierre et en bois et la porte en plein cintre murée communiquant avec la proprété voisine. En face de cette dépendance, de l'autre côté de la cour, le long de la rue, se trouvent un hangar en partie ruiné et un toit à cochons.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 étage carré |
Couvertures |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : La porte du logis du 17e siècle porte au centre de son fronton une fleur à six pétales placée sur un disque. Dans l'escalier en pierre du logis, plusieurs pierres sont gravées de graffitis qui représentent des bateaux. Les cheminées à l'intérieur de la partie 19e siècle du logis sont ornées de mouluration et d'éléments végétaux et floraux. L'une présente sur son linteau un losange végétal et des fleurs. La seconde possède une hotte plus élancée, ornée à son sommet des symboles des quatre couleurs de la cartomancie (carreau, coeur, trèfle et pique). Parmi les armoiries remployées dans des maisons voisines de la Grassière, les unes représentent deux lions entourant un chêne, les autres deux blasons dont l'un porte une croix. Une autre pierre également remployée dans une maison voisine est un morceau de chapiteau de colonne. |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17043717 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2010 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Manoir dit le logis de la Grassière (partie est), Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/14c51e52-4fa8-4edb-b308-b52c5f7e30f6 |
Titre courant |
Manoir dit le logis de la Grassière (partie est) |
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Dénomination |
manoir |
Parties constituantes non étudiées |
cour hangar étable toit à porcs |
Statut |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Thomas-de-Conac
Milieu d'implantation: en écart
Lieu-dit/quartier: la Grassière
Cadastre: 1818 A 57, 59, 60, 2009 A 461