Maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion

Au moins deux unités médiévales ont été repérées sur cette parcelle ; celle qui présente le plus de vestiges est située à l'est du côté de la rue de la Grande Fontaine, l'autre était adossée à la rupture de pente côté ouest et fera l'objet d'une seconde fiche (274 & 268). A l'intérieur de la construction la plus importante, subsistent des pans de murs appartenant à une ou deux unités romanes qui ont ensuite été englobées dans un édifice plus vaste. Les arrachements de plusieurs cheminées semblent indiquer une phase du 14e siècle dont il est impossible d'identifier l'emprise. Le plan et les élévations actuelles de l'édifice correspondent avant tout à une imposante bâtisse reconstruite, à la fin du 15e siècle ou durant les premières années du siècle suivant, avec sa tour d'escaliers dans l'oeuvre. Au 18e siècle puis au 19e siècle, d'importantes reprises ont concerné la façade sur rue et les gouttereaux ont été reconstruits si bien que de l'extérieur, le bâtiment ne présente aujourd'hui presque plus de vestiges médiévaux apparents.

Périodes

Principale : limite 12e siècle 13e siècle

Principale : 14e siècle

Principale : limite 15e siècle 16e siècle

Secondaire : 18e siècle

Secondaire : 19e siècle

Cette unité présente de nombreuses phases de constructions, dont plusieurs sont médiévales. L'état primitif étant très lacunaire, il n'est pas possible d'en déterminer avec certitude le plan, mais les éléments conservés plaident pour un plan barlong affrontant la rue de la Grande Fontaine. Dans son état actuel, le bâtiment présente un plan barlong divisé en trois parties d'égales dimensions et recoupées par un mur de refend d'axe est-ouest qui traverse l'édifice.

Au rez-de-chaussée, le tiers oriental, donnant sur la rue, a été presque intégralement remanié aux 18e et 19e siècles et ne permet plus de comprendre l'organisation primitive de la maison avec la rue. Une partie du mur de refend est-ouest, percé d'une porte en plein cintre, pourrait appartenir à la demeure de la fin du 15e siècle. C'est avant tout le tiers central qui conserve la majeure partie des vestiges médiévaux de cette maison. Le mur nord-sud qui partage l'édifice marque dans sa partie sud un léger décroché à l'emplacement de l'escalier dont on ne devine plus que le volume et les arrachements de la cage à l'intérieur. Ce mur présente en partie haute, sur ses deux faces, les restes d'une corniche en quart-de-rond à deux ressauts qui semble antérieure à l'implantation de la cage d'escaliers et qu'il faut probablement mettre en relation avec les anciennes cheminées de l'étage. Côté est, on accède à l'escalier par une porte couverte d'un linteau en accolade, couronné d'un fleuron, et dont les moulures, fortement mutilées, descendaient sur les piédroits. A l'arrière de l'escalier, le mur ouest de la pièce présente l'arrière-voussure segmentaire d'une porte en plein cintre qui ouvrait sur le tiers occidental du rez-de-chaussée aujourd'hui remblayé. Ce mur pourrait être, au moins pour partie, antérieur à l'édifice du 15e siècle mais l'encombrement actuel de la pièce ne permet pas de l'analyser avec précision. De part et d'autre de la porte, deux corbeaux en quart-de-rond portent la poutre de rive du plancher de l'étage. Le mur nord de cette pièce conserve le bouchage d'une porte en plein cintre au droit de laquelle apparait une nette suture séparant côté ouest, un mur probablement roman avec des assises en grand appareil (bien visibles depuis l'autre face), d'un autre mur aux assises légèrement moins hautes et qui sont, pour certaines, remontées, dont on ne sait trop à quelle(s) phase(s) le rattacher.

La pièce située à l'arrière renferme les parties les plus anciennes de la maison. Ici, la partie centrale du gouttereau nord est formée d'assises de pierres de taille en grand appareil qui attestent sans doute possible d'une construction romane de la fin du 12e siècle ou du début du 13e siècle. A son extrémité occidentale, ce pan de mur semble conserver l'angle du bâtiment primitif avec l'arrachement d'un mur qui se développait vers le sud. Au-delà de cet ancien angle, le mur se prolonge vers l'ouest et présente le bouchage d'une porte moderne condamnée par le remblai de cette partie de la maison. A l'opposé, le mur oriental de la pièce vient s'appuyer à la fois contre le mur roman au nord et contre le mur de refend est-ouest au centre du bâtiment. Il est donc postérieur à ces deux murs, mais sa datation pose problème à défaut d'analyses plus approfondies. Son parement en pierre de taille avec certaines assises en grand appareil, de même que la ligne de corbeaux en quart-de-rond avec arrêtes chanfreinées pourraient appartenir à une construction médiévale mais la porte percée au centre, pourtant contemporaine de ce mur, parait plutôt moderne. Côté est, ce même mur dispose également de deux corbeaux, du même type que ceux décrits sur l'autre face, qui confirment que le bâtiment s'étendait vers l'est avant les remaniements du 18e siècle. Enfin, il faut mentionner de l'autre côté de la courette qui longe le gouttereau nord de la maison, l'existence d'un second mur en grand appareil dont on ne sait s'il appartenait primitivement à la même unité ou bien s'il formait le gouttereau sud d'une autre maison ; auquel cas la courette entre les deux ensembles pourrait être le vestige d'une ancienne ruelle desservant les bâtiments situés à l'arrière.

L'étage de la maison est aujourd'hui de plain-pied avec la cour située sur l'arrière. Il ne conserve presque plus d'éléments médiévaux apparents, exceptés le volume arrondi de la cage d'escaliers qui subsiste partiellement et l'appui d'une demi-croisée qui émerge de l'enduit ciment recouvrant le pignon occidental de la maison. La moulure de l'appui rattache cette baie à la phase de la fin du 15e siècle et confirme l'existence sur cette face d'un mur en pierre au niveau du rez-de-chaussée et de l'étage. A mentionner pour ce niveau, l'existence d'un étroit passage dans le gouttereau nord, accessible depuis l'extérieur, qui correspond peut-être à un couloir d'accès à une fosse de latrines pour en assurer la vidange et l'entretien.

C'est dans les combles de la maison qu'apparaissent aujourd'hui les vestiges les plus importants de l'étage primitif. Le mur occidental dont il vient d'être question était coiffé à ce niveau par un pignon à pan de bois conservé à l'arrière d'un mur moderne en pierre de taille. Cet ancien pignon dont il subsiste les éléments verticaux a été préservé car il forme le premier chevron de la charpente qui appartient probablement à la phase de la fin du 15e siècle et mériterait une étude plus détaillée. L'entrait du pignon est entaillé d'une série d'encoches qui accueillaient les solives du plafond de l'étage, alors d'une cinquantaine de centimètres plus haut qu'aujourd'hui. Dans ces combles apparaissent le sommet des hottes pyramidales de plusieurs cheminées datant probablement du 14e siècle (dans tous les cas, antérieures à la phase d'agrandissement de la fin du 15e siècle). On en repère ainsi une à l'extrémité occidentale du gouttereau nord. Au centre de l'édifice, le mur nord-sud qui partage le comble conserve également l'arrachement de la hotte d'une cheminée de grandes dimensions. Cette hotte en pierre de taille, soigneusement appareillée, est recoupée par la charpente, ce qui confirme son antériorité par rapport à cette dernière. De même, la cheminée, comme sa souche visible depuis la face orientale du mur, sont englobées dans un mur de moellons percé d'une porte couverte d'un arc en plein cintre composé de trois claveaux non extradossés et chanfreinés qui semblent appartenir à la campagne de la fin du 15e siècle ou du début du siècle suivant. Le percement de cette porte a nécessité la suppression de la hotte de la cheminée, ce qui fournit un élément de chronologie relative supplémentaire. Plus à l'est, un second mur, parallèle au précédent, conserve comme aux niveaux inférieurs, le négatif de la cage d'escaliers ainsi qu'une porte bouchée, du même type que celle décrite précédemment, qui ouvrait sur une pièce côté rue de la Grande Fontaine, à moins qu'il ne s'agisse d'un ancien accès à la toiture (l'actuelle toiture recoupe cette porte). Côté nord, ce même mur présente sur sa face occidentale les vestiges du rampant d'une ancienne toiture (antérieure aux surélévations de la fin du 15e siècle). Mais surtout, sur l'autre face, le tracé de la hotte pyramidale d'une troisième cheminée semblable aux deux précédentes prouve que le bâtiment s'étendait jusqu'à la rue avant la fin du 15e siècle.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moyen appareil

  2. Mise en oeuvre : grand appareil

  3. Matériau du gros oeuvre : bois

    Mise en oeuvre : pan de bois

Toits
Étages

1 étage carré

État de conservation
  1. vestiges

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 15 rue de la Grande-Fontaine

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: Ville basse

Cadastre: 1845 C 673, 2010 AP 274

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