Couvent Notre-Dame de Montuzet

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Plassac

La réédition de 1818 des statuts de la confrérie de Notre-Dame de Montuzet reprend dans son introduction la tradition selon laquelle la chapelle aurait été fondée par Charlemagne en remerciement à la Vierge d'une victoire sur les Sarrasins. "Fidèle à la reconnaissance et à son vœu, il fait bâtir sur le champ même de la bataille, formant aujourd'hui une partie du territoire de la commune de Plassac, une chapelle en l´honneur de la Mère de Dieu, qui est dédiée sous le nom de Notre-Dame de Montuzet." Les premières mentions écrites attestant de l’existence d’une chapelle remontent au milieu du 14e siècle. Une confrérie se constitue et s’établit d’abord sur place pour le service de la chapelle. Prenant de plus en plus d’ampleur, elle est transférée à Bordeaux dans l’église Notre-Dame de Puy Paulin. Celle-ci étant à son tour devenue insuffisante, la confrérie est alors transférée dans deux églises de Bordeaux : Saint-Rémi et Saint-Michel. Le roi Louis XI met un terme au dédoublement de la confrérie royale et la fixe définitivement dans l’église Saint-Michel. Par là-même, il instaure que tous les habitants de Bordeaux qui désireront entrer dans le service de la marine ou de la navigation intérieure, devront être membres de cette confrérie. Accordant des privilèges à la confrérie, il établit également que les rois et ses successeurs devront se rendre à Notre-Dame de Montuzet pour accomplir le vœu de Charlemagne, son fondateur supposé.

Autour de 1680, la Congrégation de la Mission s'implante à Montuzet. Le couvent est alors occupé par 4 prêtres lazaristes. Les sources plus nombreuses à partir du 17e siècle apportent des précisions sur le bâti. D’après les différentes visites pastorales du 17e siècle, la chapelle n’est pas un bâtiment orphelin. Il fait parti d’un ensemble comprenant un logis pour les prêtres, des dépendances, un jardin et des vignes. Le bon état général de l’établissement et "le beau jardin et le beau domaine" sont soulignés. Des éléments relatifs à l’aménagement de la chapelle y sont également consignés, comme la nef lambrissée, le voûtement et l’ornement de la chapelle dédiée à saint Jean, l'existence d'un autel dédié à la Trinité, ainsi qu'une sacristie.

Les plans du projet de construction d’un nouveau logis, non datés mais probablement du 18e siècle, témoignent de l’organisation du domaine à cette époque. Ceint par un mur, le couvent est accessible par une porte d’entrée percée au sud et débouchant sur un parloir. L’enclos est divisé en deux parties par un mur séparant les bâtiments du jardin et des vignes. Dans ce mur, une entrée est aménagée et donne accès au jardin, et un portail s’ouvrant sur ce qui pourrait être un verger. Cette entrée est encadrée par deux claires-voies et s’ouvre sur une allée au bout de laquelle un petit cabinet est établi. Côté jardin, de part et d’autre de l’entrée, deux parterres puis probablement des parcelles sont réservées pour le potager. Le reste étant complanté en vigne.

Les bâtiments installés au sud de l’enclos comprennent la chapelle puis la maison et ses dépendances. Au sud-ouest, la chapelle, orientée, est disposée en saillie du mur, permettant son accès depuis l’extérieur de l’enclos. Ces deux portes sont abritées sous un appentis. Le plan révèle sa disposition intérieure : une nef de deux vaisseaux de trois travées, dotée de deux autels. Au sud-est, le bâtiment comprend la partie logis avec une salle, un vestibule, un escalier menant à un étage, un réfectoire, une cuisine puis les dépendances constituées d’un cuvier, d’un chai et d’une grange. Un puits vient compléter ces dépendances.

Une pierre probablement en remploi, portant l’inscription : "SANCTA / MARIA / SUCCURRE / MISERIS" et la date 1[7]56, semble témoigner de travaux réalisés à cette époque.

Le couvent est saisi comme Bien national durant la Révolution puis vendu le 26 février 1793 à John Lemoal. Dans le procès-verbal de la vente, sont concernés les bâtiments et terrains, à l’exception du linge et de la bibliothèque. La statue de la Vierge de Montuzet, du 17e siècle, est déplacée à cette occasion dans l´église paroissiale de Plassac.

La vigne était cultivée et du vin produit dans le couvent. Au début du 19e siècle, l’ensemble du domaine appartient à la famille Papin de Lagaucherie. Deux plans topographiques de 1825 et 1853 du domaine viticole montrent que la chapelle est totalement démolie et qu’il ne reste plus que les dépendances, le puits et les vignes. Le cadastre de 1832 montre également que des jardins subsistent encore.

Aujourd’hui, les vestiges du couvent se cantonnent à l’emprise de l'enclos, à des ruines de murs de clôture et à l'inscription en remploi dans un bâtiment élevé à partir d'anciennes dépendances. Quelques pierres sont probablement réutilisées pour les murets de jardins des maisons avoisinantes.

Malgré la disparition du couvent, le culte à Notre-Dame de Montuzet est maintenu avec l’édification d’une Vierge à l’Enfant sur un promontoire dominant le bourg autour de 1870.

Périodes

Principale : 9e siècle (incertitude)

Principale : 14e siècle

Principale : 3e quart 18e siècle

Dates

1756, porte la date

L’ancien couvent est situé dans le hameau de Montuzet. Il s’organisait dans un enclos avec vignes et jardin au nord séparés des bâtiments par un mur. Les bâtiments comprenaient au sud-ouest de l’enclos une chapelle et au sud-est le logis avec une salle, un vestibule, un réfectoire et une cuisine puis les dépendances comprenant un cuvier, un chai et une grange.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

    (incertitude)

Toits
État de conservation
  1. détruit

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Plassac

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Montuzet

Cadastre: 1832 B2, 2017 B2 764, 765, 1154, 1156

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