Église Saint-Martin

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Champniers

Les parties romanes de l´édifice sont limitées à l´abside et à la travée droite du chœur, ainsi qu´à une partie du mur nord de la nef. Elles pourraient dater du 12e siècle.

Placée sous le vocable de Saint-Martin, il est possible que l´église ait auparavant été placée sous le vocable de Saint-Pierre. Le taux du décime de 1383 mentionne CAPELLANUS DE CAMPO NIGRO, sans vocable, et le Grand Gauthier (folio 205 verso), en 1388, Saint-Pierre de Chamiers (Rédet, 1881, p. 87). Dans le Pouillé de 1782, le vocable est Saint-Martin.

À droite du portail, une inscription porte la date du 1er juin 1491 marquant la fin des travaux de reconstruction (transcription dans Longuemar, 1863, p. 253-254). Le décor peint a pu être réalisé lors de ces travaux ou peu de temps après. Dans le dossier d´étude réalisé par le laboratoire de recherche des monuments historiques, les peintures sont attribuées au 1er quart du 16e siècle, mais pourraient dater de cette campagne de travaux de la fin du 15e siècle et ont été mises en relation avec les peintures murales commandées par Jean de Moussy dans a vallée de la Gartempe pour la chapelle de son château de Boismorand et la chapelle adossée à l'église d'Antigny ainsi que dans la chapelle funéraire de Jouhet.

Quatre inscriptions portées sur les piliers de la troisième travée (protégées au titre des objets mobiliers) sont des donations ou des épitaphes datées respectivement de 1507, 1641, 1703 et 1706 (voir le détail en annexe 2).

Une cloche a été baptisée le 27 décembre 1716. Elle a probablement été fondue.

Avant 1790, la paroisse faisait partie de l'archiprêtré de Gençay et la cure était à la nomination de l'évêque de Poitiers (Beauchet-Filleau, 1868, p. 39 ; Rédet, 1881, p. 87).

Une nouvelle cloche est mise en place en 1805.

Sur le plan cadastral de 1830, un grand bâtiment, cadastré B39, se trouvait au sud de la chapelle adossée.

Les peintures murales sont découvertes avant 1865 (elles sont protégées au titre des objets mobiliers depuis 1913, voir plus bas).

Des travaux de restauration de l'église sont menés de 1874 à 1878 (toiture, reprise de la voûte et du dallage, de la maçonnerie du portail). Le 16 août 1874, la restauration des peintures murales est soumise au conseil de fabrique, qui délibère positivement le 7 octobre 1877. Les peintures du chœur et de l´abside sont alors « rafraîchies ».

En 1876, le curé propose aussi des travaux au clocher pour 4000 francs. Ces travaux sont réalisés en 1882-1883 sous la conduite de l´architecte diocésain J. de Mérandot. Ils portent sur la reconstruction du clocher et la réfection de la toiture.

La sacristie pourrait dater de cette campagne de travaux. Sur le cadastre de 1830, l´excroissance au nord, au niveau de la travée droite du chœur, pourrait correspondre à l´ancienne sacristie.

En mars 1892, un nouveau chemin de croix est bénit. En décembre de la même année, un nouveau plan de travaux est soumis au conseil de fabrique avec un devis de 5572 francs, refusé par le préfet.

Les peintures murales ont été dégagées par Pierre Amédée Brouillet (" ces peintures, que recouvraient plusieurs couches de chaux que j'ai eu la patience d'enlever, etc. ", 1865, p. 232, note 1). Décrites en annexe 1, elles ont fait l´objet d´une étude du laboratoire de recherche des monuments historiques qui a donné lieu à trois campagnes photographiques (Franscheti, 1949 ; Hurault, Charles, 1958 ; Prat, Thierry, 1981) et une campagne de relevés (Baillon de Wailly, Myrthée, 1958) ; elles sont conservées à la Médiathèque du patrimoine et permettent d´avoir un état avant restauration. Un plan et une coupe ont été dressés en 1969 par J. Semionoff (agence des bâtiments de France), en prévision d´un projet de drainage pour assainir les murs et protéger les peintures murales. Leur liste est donnée dans la documentation figurée ci-dessous. La restauration des peintures a été réalisée en 1978-1979.

En 1999, le contrefort sud-ouest a été restauré en vue de protéger les peintures murales.

Périodes

Principale : 12e siècle

Principale : 4e quart 15e siècle

Principale : 1er quart 16e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Dates

1491, porte la date

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

L´édifice est de plan allongé avec trois travées, une travée droite du chœur et une abside semi-circulaire orientée vers le sud-est. Seules la travée droite du chœur, l´abside et une partie du mur nord de la nef sont d´époque romane, sans aucun décor roman conservé.

D´après le dossier de protection monument historique, les dimensions de l´édifice sont les suivantes : longueur : 27,15 m ; largeur du chœur : 4,60 m ; largeur de la nef : 5,60 m ; largeur de la chapelle sud : 3,6 m.

La façade occidentale présente un pignon découvert, construit en grand appareil de calcaire. Elle est épaulée par deux contreforts d´angle carré à deux ressauts qui prennent appui à mi hauteur de l´élévation.

Un portail de style gothique flamboyant s´ouvre sur ce pignon. Couvert en arc brisé, il est composé d´une voussure à deux rouleaux toriques qui retombent sur des chapiteaux ornés de feuillages. Le portail est encadré de chaque côté par deux fines colonnettes monolithes (l´une est fracturée) posées sur de hautes bases prismatiques. Le portail est encadré de deux pilastres à pinacles et surmonté d´un arc en accolade terminée par une feuille. Une fenêtre en plein cintre se trouve au-dessus du portail. Au sommet du pignon se trouve une croix en pierre.

Au sud, la travée droite du chœur est en partie masquée par la sacristie. Elle est construite en pierre de taille (à l´exception de quelques assises au sommet) et percée d´une fenêtre couverte en plein cintre à ouverture très étroite.

Le chevet est en partie masqué par l´ancien presbytère. Au sud cependant, près du contrefort plat roman, s´ouvre une petite fenêtre rectangulaire qui est murée à l´intérieur de l´édifice.

L´abside, plus étroite que la travée droite du chœur, construite en pierre de taille, est semi-circulaire. Deux petits contreforts plats peu saillants sont visibles du côté nord, l´élévation sud n´est pas visible depuis la voie publique. Une corniche à biseau est soutenue par des modillons non sculptés dans la partie visible. Deux assises en pierre de taille se trouvent au-dessus de la corniche, elle-même surmontée d´une élévation en moellons. Dans l´axe de l´édifice se trouve une fenêtre couverte en plein cintre. La travée droite est également un peu plus étroite que la nef.

Le mur nord de la nef est construit en moellon et maintenu par trois contreforts carrés très saillants à double biseau qui prennent appui aux deux tiers de l´élévation. Ils présentent deux légers retraits, un chaperon et un larmier. Un quatrième contrefort de même type se trouve au niveau de la travée droite du chœur.

La première travée est percée d´une fenêtre couverte en plein cintre ; les seconde et troisième travées sont aveugles ; la travée droite du chœur est percée d´une très étroite fenêtre couverte en plein cintre. Cette travée droite est construite en pierre de taille jusqu’à la limite supérieure de la fenêtre, en moellon au-dessus. Cette partie du mur est probablement romane.

L´église est couverte de tuiles creuses.

Un clocher mur, reconstruit dans le dernier quart du 19e siècle, se trouve à l´aplomb de la séparation de la troisième travée et de la travée droite du chœur. Il est percé d´une ouverture en plein cintre à l´intérieur de laquelle prend place une cloche. Il est surmonté d´une croix en pierre.

L´intérieur est composé d´une nef et de chapelles adossées du côté sud.

Les trois travées de la nef sont couvertes de voûtes d'arêtes et séparées par trois colonnes engagées semi-circulaires à chapiteaux ornés de chardon et de feuilles de chêne. Dans les angles, les nervures reposent sur consoles sculptées de figures humaines (visages et bustes, parfois grotesques).

La deuxième et la troisième travées sont séparées par une ogive doublée d´un arc doubleau brisé qui repose sur un pilier rectangulaire dans lequel sont engagées deux colonnettes.

Son sol est dallé et présente également trois dalles funéraires (voir ci-dessous les photographies 56 et 57 et Jean Sauvaget, 1983, p. 6-7). Devant l´autel saint Martin, l'une de ces dalles, sans nom ni épitaphe, porte une croix encadrée par un calice et une Bible : il s'agit de la tombe d'un prêtre ; une autre porte une croix dans un cercle.

La chapelle sud a été construite au niveau des première et deuxième travées ouvertes par de grandes arcades brisées. Elle est éclairée par deux fenêtres en plein cintre, l´une dans la première travée, l´autre sur le mur oriental. Chacune des deux travées est couverte de voûtes sur croisée d´ogive.

La travée droite du chœur et l´abside sont surélevées de trois marches par rapport à la nef. Elle en est séparée par un arc doubleau brisé repris avec des piliers très massifs pour accueillir la voûte d´arrête beaucoup plus large de la nef.

La travée droite étant un peu plus étroite que l´abside, la jonction est assurée par un arc doubleau légèrement brisé avec un ressaut qui porte des peintures murales.

La travée droite du chœur est éclairée par une fenêtre couverte en arc brisé au sud et une fenêtre en plein cintre à ébrasement important au nord. Sur l´élévation sud, une porte couverte en plein cintre a été percée pour accéder à la sacristie adossée à l´église. Une fenêtre en plein cintre est percée dans l´axe de l´abside semi-circulaire.

Le chœur est voûté en cul-de-four et la travée du chœur en berceau brisé.

Les murs de l´abside et de la travée droite du chœur (de construction romane), les murs nord et ouest de la nef (première et deuxième travées) et le mur sud de la chapelle adossée portent un décor peint de la fin du 15e ou du début du 16e siècle, fortement restauré au 19e siècle qui est décrit dans l´annexe 1.

Un puits d´aération de 7 m de profondeur se trouve à l´extrémité est de l´abside ; il est voûté dans sa partie supérieure et débouche dans un souterrain-refuge dont l´entrée se trouve dans le jardin près du chevet et du presbytère. Il est déjà mentionné dans Brouillet, 1866. Un second a été décrit par Coquillaud 1926 puis Proust, 1983-84.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan allongé

Couvrements
  1. cul-de-four voûte en berceau voûte d'arêtes
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe ronde

  3. Partie de toit : pignon découvert

Décors/Technique
  1. peinture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Champniers

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1830 B1 38, 1970 B 17, 2010 B 17

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