Château Malescot-Saint-Exupéry

France > Nouvelle-Aquitaine > Margaux-Cantenac

Malescot doit son nom à Simon Malescot, procureur de la Cour au Parlement de Bordeaux, qui acquiert le domaine en 1697. En 1827, Malescot devient la propriété du comte Jean-Baptiste de Saint-Exupéry, arrière-grand-père de l'écrivain, qui le revend en 1853 à Henri Fourcade. Ce dernier accroit le domaine par des échanges de parcelles et améliore également l'encépagement privilégiant le cabernet sauvignon et le cabernet franc.

En 1868, Charles de Lorbac indique dans son ouvrage que le domaine s'étend sur 165 hectares dont 77 hectares de vigne. Il mentionne également les maisons de maître et les bâtiments ruraux, deux grands cuviers et six chais pouvant contenir, en sole, à peu près 500 barriques de vin.

Une photographie vers 1867 et une lithographie vers 1868 représentent le château Malescot, simple chartreuse à pavillon central encadrée de deux ailes en retour, ce qui correspond à la représentation qu'en donne le plan cadastral de 1826. Les matrices cadastrales indiquent en 1870 la démolition puis la construction nouvelle d'une maison. Dans l'édition de 1874 de l'ouvrage de Cocks et Féret, l'illustration consacrée à Malescot représente cette nouvelle demeure construite par l'architecte Louis-Michel Garros. Ces travaux furent réalisés à la demande de MM. de Boissac, Bernos, Couve et Deroulède, qui reprennent le domaine après la mort de Henri Fourcade en 1866.

Les plans de l'architecte conservés (mais non datés) concernent la demeure avec le plan de la façade prévue avec trois travées et réalisée finalement avec cinq. Les plans de distribution intérieure permettent de connaître la fonction d'origine des pièces. L'escalier intérieur réalisé semble correspondre au projet. Un pavillon était également prévu à côté de la maison mais ne paraît pas avoir été construit. L'écurie-grange devait être surmontée d'un toit en pavillon qui n'a finalement pas été édifié. On retrouve bien toutefois le système d'aération en bois prévu pour le fenil.

L'élévation du pignon du cuvier accompagne les plans de la demeure. Ce cuvier à étage, de type médocain, est construit à proximité de la demeure, peut-être à l'emplacement d'anciennes étables-granges. D'anciennes baies, visibles à l'intérieur dans la maçonnerie, témoignent de la reprise d'un ancien bâtiment, d'ailleurs visible sur la lithographie de 1868. Ce cuvier est cité en exemple dans l'ouvrage de P. Ferrouillat en 1896.

Dans l'édition de 1874 de l'ouvrage de Cocks et Féret, il est indiqué : "Son château placé au centre du bourg de Margaux et ses bâtiments d'exploitation situés à l'extrémité nord ont été construits sur les plans et sous la direction de M. L. Garros, architecte à Bordeaux". Les bâtiments mentionnés au nord du bourg correspondent au domaine de La Colonie acquis par H. Fourcade : un plan dressé par L. M. Garros en juillet 1869 donne un état des lieux des dépendances du domaine de La Colonie. Ce relevé précède la construction d'un cuvier dont le plan sur calque de l'élévation est conservé (non daté, non signé) : il s'agit également d'un cuvier médocain construit vers 1870.

Les plans d'une tonnellerie, d'une étable et de bâtiments abritant des fosses à purin ne sont peut-être restés qu'à l'état de projet. Un projet pour la grille donnant accès au château est dessiné par Louis-Michel Garros. Un plan de 1922 (signé JL? et conservé dans le fonds Minvielle aux Archives municipales de Bordeaux) en propose un remaniement avec l'adjonction du nom du château au-dessus du portail. Depuis 1955, le cru est la propriété de la famille Zuger. Le jardin a été aménagé dans la 2e moitié du 20e siècle par le rachat de parcelles de terre voisines. Un bâtiment de dépendance pastichant un ancien porche a été construit à la fin du 20e siècle et abrite bureaux et remises.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Principale : 4e quart 20e siècle

Dates

1903, porte la date

1870, daté par travaux historiques

Auteurs Auteur : Garros Louis-Michel

Louis-Michel Garros (1833-1911) est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris. Il installe son agence au 14 rue Lecoq à Bordeaux. Son fils Alexandre (1867-1953) prend sa suite, suivi par son propre fils Louis (1895-1956). Michel, fils de Louis, né en 1923, fait de même.

, architecte (attribution par source)

Situé au coeur de Margaux, le logis se compose d'un corps central rectangulaire à un étage carré et un étage de comble, flanqué de deux ailes latérales en rez-de-chaussée et toit terrasse avec balustrades. Surmontée d'une imposante lucarne à ailerons à volutes rentrantes, la travée centrale est délimitée par deux pilastres à bossage et percée d'une porte ornée d'un fronton courbe, reposant sur des consoles à volutes. Les autres baies sont également richement ornées : chambranle à crossettes, ailerons à volutes, guirlandes de fleurs, garde-corps à balustres, corniche à modillons à glyphes et feuille d'acanthe (ou quintefeuilles). De part et d'autre de la lucarne centrale, se trouvent deux œils-de-bœuf. L'accès s'effectue par un degré à pans. La façade sur jardin reprend la même composition et le même décor, tandis que les façades latérales composées de trois travées sont surmontées d'une imposante lucarne dont le fronton est orné d'une couronne comtale et qui est flanquée de deux souches de cheminée en pierre de taille. A l'est du château se trouve un bâtiment ayant probablement servi d'écurie : organisé selon cinq travées, il présente un pavillon central avec porte haute dotée d'un garde-corps et toit débordant avec aisseliers. Les ailes latérales comportent un comble à surcroît avec système d'aération en bois. Disposé perpendiculairement à l'écurie et formant ainsi une cour, le cuvier est percé sur sa façade latérale de neuf jours encadrés de pierre de taille et de brique, éclairant la partie haute du bâtiment : la travée centrale est ouverte par une large porte surmontée d'une porte haute. Le pignon donnant sur la rue est doté d'un toit débordant à aisseliers et porte l'inscription : CUVIER DE MALESCOT ST EXUPERY. Il est flanqué, au sud-est et légèrement en retrait, par les chais. A l'intérieur, le cuvier est organisé selon deux niveaux : le plancher en bois, soutenu par des poteaux en bois disposés sur des dés de pierre, permet d'accéder à la partie supérieure des cuves. On atteint ce niveau par un escalier en bois à double volée. Si les cuves en inox et en béton ont remplacé les foudres en bois d'origine, un pressoir a été conservé ainsi que le système de treuil qui permettait de charger la vendange par la porte haute et de la transvaser dans les cuves. Dans le prolongement du cuvier au sud se trouve la salle de dégustation. La porte située sous l'escalier à double volée permet de pénétrer dans le chai : cet espace est divisé en quatre chais, deux étant plus petits. Les deux grands chais, disposés parallèlement et séparés par une série d'arcades en pierre de taille, sont couverts d'une charpente en bois soutenue par des colonnes en fonte. Une rincerie permet de nettoyer les barriques.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise, tuile creuse
Étages

1 étage carré, étage de comble, comble à surcroît

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Type de couverture : terrasse

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

  3. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

Typologie
  1. cuvier médocain
État de conservation
  1. bon état
Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Margaux-Cantenac

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1826 B 221, 222, 2008 AD 213

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