Port
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Martin-de-Ré
Historique
Formé de deux langues de terre d'environ 230 mètres formant une pince de crabe autour d'un chenal, le port de Saint-Martin est creusé et pourvu de modestes quais en fascines et terre au cours du Haut Moyen Age. Le 16 juin 1589, la première pierre des nouveaux quais maçonnés est posée. Les quais sont réalisés avec les pierres de l'église de Saint-Martin en partie détruite par les guerres de Religion. Les maisons construites sur le port, près du moulin de la Crapoudière, datent de 1600. La plus ancienne mention de moulin à marée est fournie par le notaire Herpin dans son Mémorial dans lequel il écrit : « En 1604, M. de Brancey a fait faire le moulin à eau de l’écluse du havre de Saint-Martin ». En 1633, une jetée est construite.
Après la construction du nouvel arsenal de Rochefort en 1666, le roi décide de fortifier l'île de Ré et en priorité les ports. En 1670, La Favolière présente à Louis XIV un projet de construction d'une vaste enceinte entourant la ville de Saint-Martin et d'un vaste port artificiel présentant de longs quais rectilignes et protégés par deux digues bastionnées. Mais ce projet ne sera pas retenu, il est jugé trop ambitieux et trop coûteux.
Ce sera le projet de l'ingénieur Vauban qui sera réalisé une dizaine d'années plus tard. L'avant-port, formé par les fortifications, est aménagé vers 1681-1685. Le revêtement du pourtour du havre est entrepris par les sieurs Pierre André Bouyer, Jean et Charles Lezeau par un arrêté du conseil d'Etat en date du 6 juillet 1685. En contrepartie, ces messieurs obtiennent la propriété à perpétuité des quais et cales avec privilèges et taxes et droits fixés par un tarif et pour la perception desquels ces entrepreneurs furent autorisés à établir une chaîne de fermeture. Pendant longtemps les quais et les cales ont appartenu à des particuliers qui avaient la charge de les entretenir. La surface de la retenue d’eau est largement agrandie. Il n’est plus fait mention d’un moulin à marée mais une écluse est établie au fond du port permettant d’alimenter la retenue d’eau qui peut aussi être nourrie par un canal situé sous le rempart côté mer. L'entrée du port est protégée par un éperon et deux corps de garde, dont un abrite le mécanisme de la chaîne tendue la nuit pour empêcher toute intrusion. Le parc de la barbette est aménagé à l'est pour protéger l'entrée du port par le tir des canons.
En 1700, il est projeté de rétablir le moulin à marée. Le 22 janvier 1716, le sieur Michel Marchand est autorisé par lettres patentes du Roi à construire deux moulins à eau en amont de l’écluse. Les travaux sont achevés en 1719 et le moulin est vendu à Jean Masseau, seigneur de la baronnie de l’isle de Ré. En 1732, Masseau projette de transformer ces deux moulins en créant trois passages pour l’eau : un large au centre avec deux portes d’écluse qui ne s’ouvrent qu’à marée haute pour alimenter le réservoir ; de part et d’autre deux conduits étroits souterrains reçoivent l’eau de l’éclusage et animent les roues des moulins. En 1743, la baronnie est saisie au profit de Madame de Tencin, chanoinesse de Neuville et baronne de l’isle de Ré, qui décide de vendre les moulins et l’éclusage au Sieur Etienne Chesneau-Aubry pour 300 livres le 3 décembre 1746. L’acte de vente stipule que Chesneau-Aubry est tenu de démolir ces ouvrages qui sont alors en ruine. La Direction des fortifications projetait depuis 1738 de les remplacer par deux écluses. Cependant, à la Révolution, le moulin existe toujours et est dit « ruiné ».
Entre les XVIIe et XVIIIe siècles, le port de Saint-Martin s'ouvre au commerce international.
En décembre 1790, le port devient propriété de l'Etat. La loi du 10 Vendémiaire An IV (2 octobre 1795) place les ports de commerce dans les attributions du département de la Marine. Un projet d’amélioration et d’agrandissement du port par la construction d’un bassin à flot rectangulaire à l’ouest, fermé par une porte écluse, est envisagé en 1806. De 1807 à 1808, les murs des quais sont reconstruits, les cales et les pigoulières sont rétablies, les bornes et les organeaux d'amarrage sont placés, les quais les plus fréquentés sont pavés. Les travaux ne peuvent être poursuivis et le port se dégrade. Le vieux pont en pierre sur l’aqueduc de chasse pour la communication des deux quartiers du port est en mauvais état en 1812. Le projet non réalisé de bassin à flot est repris en 1822 avec l’ajout d’un second bassin à angle droit fermé par un barrage avec une porte écluse et pont tournant donnant sur le bassin d’échouage. Les travaux commencent en 1834, le bassin à flot de Saint-Martin est ainsi creusé à partir de l’éclusage du moulin à marée ; il se compose d'un pont tournant de communication entre les quais, une cale de carénage et un chantier de construction. Les travaux se poursuivent jusqu’en 1847
De 1839 à 1842, une partie des quais est reconstruite. Les anciens quais étaient construits avec mortier de chaux, rejointés en ciment. La tourelle du feu du port (quai Job Foran) est exécutée en 1843, elle signalait l'entrée du port par un feu fixe rouge. Le phare de la Barbette (13 mètres de haut) est réalisé en 1867. La cale d’abattage en carène est construite de 1860 à 1862, le mur de quai établi à la suite de cette cale est réalisé entre 1875 et 1876, le quai Est en 1871. Le chantier naval de Louis Michon, au nord du bassin à flot, profite de la construction d'une pigoulière et d'un gril de carénage en 1873. Un décret du 15 juin 1879 déclare d’utilité publique la construction dans l’avant-port d’un pan coupé en remplacement d’un angle des fortifications qui gênait les manœuvres des navires ; l’établissement d’un éperon pour abriter l’avant-port côté Est (1879-1880); la construction d’une nouvelle écluse d’entrée au bassin à flot facilitant la communication directe avec l'entrée du port.
Description
Le port de Saint-Martin, situé sur la côte nord de l’île, est le plus important du territoire. Il comprend un avant-port, un havre d’échouage et un bassin à flot. L’avant-port est abrité au nord par un môle de 135 mètres qui fait partie des fortifications. Le havre d’échouage communique avec l’avant-port par une ouverture de 18 mètres ménagée dans les fortifications. Il s’étend sur une longueur de 200 mètres et une largeur moyenne de 50 mètres entre des murs de quai. Tous les murs de quai sont construits avec mortier de chaux hydraulique au milieu, protégé par une chemise avec mortier de ciment. Le bassin à flot communique avec le port d’échouage par une écluse de 10 mètres de large. La profondeur du port est entretenue par des
chasses données au moyen de vannages ménagés par les portes du bassin à flot.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA00043214 |
Dossier réalisé par |
Aoustin Agathe
Chargée de mission Inventaire. Communauté de communes de l'Ile de Ré (2013- 2020) |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Île de Ré |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
1986 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes de l'Île de Ré |
Citer ce contenu |
Port, Dossier réalisé par Aoustin Agathe, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes de l'Île de Ré, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/23581b43-dd52-4dad-8299-b75d8fab4d3f |
Titre courant |
Port |
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Dénomination |
port |
Statut |
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Protection |
Site, secteur ou zone de protection : site inscrit |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Martin-de-Ré , quai des Torpilleurs
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 2014 AH, AI, AK, AL