Fort Terron, puis usine de produits explosifs, dite Pyrotechnie du Vergeroux

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Vergeroux

La pyrotechnie occupe un endroit dédié depuis la deuxième moitié du 17e siècle à la protection de Rochefort d'une incursion par le fleuve, mais également par les terres depuis la baie d'Yves. Ce promontoire, qui domine la Charente sur la rive droite et les marais du côté nord, est en effet choisi pour l'installation de deux batteries en 1673, puis un campement en 1674 ; l'ensemble est alors appelé Fort Terron. D'après Michel Bégon en 1698, ce fort, armé de 44 pièces de canons, contrôle une estacade, ou chaîne, qui traverse la rivière. Un petit port existe à proximité.

Une redoute y est aménagée en 1759 puis, à l'extérieur de cette dernière, un magasin servant au stockage des poudres de l'arsenal de Rochefort y est construit par Onésime Augias, ingénieur de la Marine, entre 1771 et 1774. Le réduit, à l'intérieur de la redoute, abrite les logements pour 40 hommes, le chef de poste et le gardien de batterie, un magasin à poudre pour 5250 kilogrammes et les magasins nécessaires pour l'artillerie et les vivres. Une fontaine, située près de la redoute, est destinée à alimenter la garnison. En 1812, l'ouvrage est armé de seize canons de 18.

En 1844, la Marine construit, en vis à vis du magasin aux poudres, un bâtiment dit magasin d'apprêté, pour la préparation des gargousses (sacs de toile renfermant la poudre noire), complété, en 1850, par deux magasins à munitions, formant ainsi un quadrilatère.

A partir de 1880, la poudrerie devient une usine de produits explosifs avec, notamment, la construction d'un grand magasin à explosifs construit hors les murs et des ateliers établis en bordure du fleuve, ainsi que sa desserte par chemin de fer. De nombreux ateliers et magasins sont édifiés entre 1890 et 1900, et la superficie de l'établissement augmente encore jusqu'en 1910.

La pyrotechnie relève des services de l'artillerie à Rochefort qui est chargée des travaux relatifs à la défense des côtes : l'entretien et la réparation du matériel d'artillerie, ainsi que la visite des munitions. En 1923, 10 000 tonnes environ de munitions y sont stockées. L'établissement est chargé d'assurer la surveillance technique, l'entretien, la réparation ou la démolition des munitions qui sont emmagasinées sur place ou dans les ouvrages de côte situé entre la Loire et l'Espagne. A la fermeture de l'arsenal de Rochefort en 1927, le Parc d'artillerie navale subsiste, ainsi que son annexe la pyrotechnie.

Lorsque l'ancienne redoute est cédée par le ministère de la Guerre à la Marine, en 1932, elle est dérasée et cinq nouveaux magasins y sont implantés. Une nouvelle enceinte est édifiée en 1933. La pyrotechnie de Vergeroux est classée par un décret du 27 septembre 1937 et un polygone d'isolement autour de son emprise est créé.

Après 1948 et jusqu'à sa fermeture en 1993, la Pyrotechnie du Vergeroux est toujours dévolue à la destruction des armements et des munitions déclassés. A partir de 1958, elle est rattachée à l'établissement des constructions et armes navales de Ruelle. Un décret du 5 mai 1997 abroge celui de 1937, le site est déclassé en tant que dépôt servant à la conservation, à la manipulation ou à la fabrication des poudres, munitions, artifices et explosifs.

En 1961, 85 personnes y travaillent ; dans les années 1980, elles sont 41.

Périodes

Principale : 3e quart 17e siècle (détruit)

Principale : 3e quart 18e siècle

Principale : 2e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1673, daté par source, daté par travaux historiques

1674, daté par source

1759, daté par source

1844, daté par source

1850, daté par source

Auteurs Auteur : Augias Onésime, ingénieur (attribution par source)

Le bâtiment d'apprêtés des gargousses est en moellon enduit et couvert d'une charpente enbois et d'un toit en tuile. Les ateliers de la fin du 19e siècle sont en pan de pierre et remplissage de brique, et couverts de charpentes en bois et toits en tuile mécanique. Le magasin de fulmicoton, terminé en 1910, est en pan de béton et moellon, à charpente métallique et toit en tuile mécanique.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : brique

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  3. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, ardoise, tuile mécanique
Étages

en rez-de-chaussée, comble à surcroît

Couvrements
  1. charpente en bois apparente
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

État de conservation
  1. établissement industriel désaffecté

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Vergeroux

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: le Petit-Vergeroux

Cadastre: 1848 A1 206, 2010 AD 12, 61,66

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