Collège, actuellement lycée Jaufré-Rudel

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Blaye

Un premier établissement d'enseignement destiné à l'éducation des jeunes filles, dispensé par des religieuses "minimettes" (sœurs éponymes de la rue des "Nolettes"), existe, semble-t-il, dès les années 1740 dans une maison affectée à cet effet. Un siècle plus tard, la commune décide de la création d'un collège sous les auspices du sous-préfet Haussmann, autorisée par ordonnance royale du 4 novembre 1842. Selon la tradition, les locaux sont installés dans cette même maison, louée au conseiller général Pierre Jérôme Brun, à charge pour la commune d'en faire l'acquisition. C'est chose faite l'année suivante, avec l'achat de plusieurs bâtiments et d'un vaste emplacement, ainsi qu'un chai, afin d'établir une construction nouvelle. Les travaux de réparation des anciens locaux et de construction d'une nouvelle aile, adjugés en 1843 à l'entrepreneur Eymery fils, sont achevés en 1846. La construction d'un dortoir et d'une étude sont engagés et achevés l'année suivante à l'emplacement d'un bâtiment rural et dans le prolongement du corps de bâtiment sur rue. Une première chapelle ainsi que le local d'un aumônier sont aménagés dès cette époque.

Confrontée à la concurrence d'un établissement confessionnel et à des problèmes financiers, la municipalité décide en 1853 de la concession du collège à des ecclésiastiques, qui acquiert ainsi le statut de collège diocésain. Des travaux sont mentionnés en 1860, réalisés par l'entrepreneur Bernard Chaudet, également adjudicataire en 1863 de la construction dans la cour d'une chapelle, édifiée sur les plans de l'architecte Jules Hosteing et bénie en juillet 1864. Face au déclin de l'établissement et à des besoins nouveaux, la commune décide, en 1868, du rétablissement du collège, autorisé par un décret de l'année suivante.

Un cabinet de physique et chimie est construit en 1869. Le collège étant bientôt jugé insuffisant, l'acquisition d'un immeuble enclavé pour son agrandissement est effectué en 1875 ; l'adjudication pour des grosses réparations intervient la même année.

Des travaux de réparation et de restauration sont encore mentionnés entre 1886 et 1889, dont est notamment adjudicataire l'entrepreneur Chaudet jeune, mais la campagne la plus importante intervient au début du 20e siècle avec un ambitieux projet d'agrandissement. Le percement d'une rue nouvelle, perpendiculaire à la rue Jaufré-Rudel avec laquelle elle communique, appelée d'abord rue du Collège puis Urbain-Chasseloup, autorise l'aménagement d'un nouvel accès à l'îlot. Le premier projet de construction réalisé en 1910 par l'architecte blayais Lucien Nadaud est refusé par l'administration de l'Instruction publique, qui impose l'architecte des Monuments historiques et de l'Université Ernest Lacombe, avec Nadaud comme collaborateur (bientôt écarté du chantier). Le projet, qui nécessite l'acquisition de la maison Jollet, est approuvé en 1913, complété par la remise en état de la façade sur rue ; les travaux sont achevés avec quelque retard en 1915. Les marquises des préaux sont installées d'après un devis de 1920 d'Ernest Lacombe.

L'établissement prend le nom de "collège Jaufré Rudel", du nom du troubadour blayais, en 1933.

Des agrandissements limités et quelques démolitions sont signalées dans les années 1960, alors que le collège passe d'un statut communal à celui de lycée nationalisé mixte. L'établissement devient uniquement lycée de second cycle en 1972, après l'inauguration du nouveau collège.

Après la décentralisation des années 1980 et le rattachement du lycée à la Région, une nouvelle entrée est créée rue Urbain-Chasseloup ainsi qu'une vaste extension dans la cour en 1991-1995, comprenant notamment le bâtiment de la vie scolaire, le CDI et le bâtiment scientifique, réalisée par les architectes Michel Camborde, Jean-Michel Lamaison et Paul Zaruba.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Principale : 4e quart 20e siècle

Secondaire : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Hosteing Jules

En activité dans la seconde moitié du 19e siècle. Père de l'architecte E. Hosteing : signe J. Hosteing et fils dans les années 1880. Indiqué au début des années 1860 comme architecte à Lesparre en Médoc, il est par la suite domicilié au 148, rue Judaïque à Bordeaux, selon les annuaires professionnels.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Lacombe Ernest

Mentionné comme architecte de l'Université en 1920, installé 4, rue Buhan à Bordeaux (AM, Blaye).

, architecte des Monuments historiques (attribution par source)
Auteur : Nadaud Lucien

Fils d'Aurélien Nadaud, architecte à Blaye, époux de Claire Aline Gélineau (nièce du docteur Gélineau) en décembre 1902. Mort sans postérité à 70 ans en 1936 [Le Réveil Blayais, 4 avril 1936, p. 2].

, architecte (attribution par source)
Auteur : Emerit Jean

Qualifié d'Eymery fils en 1846. Entrepreneur de bâtisses à Blaye, rue des Nolettes, époux de Catherine Michaux, père de Félix Emerit (AD Gironde, 4 E 5235/3, 20 avril 1841) ; probablement Félix Emerit connu comme tailleur de pierre rue du Marché à Blaye, dans les années 1870 (matrice cadastrale).

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Chaudet Bernard

Entrepreneur à Blaye, connu sous le nom de Chaudet aîné, décédé en 1891 (L'Espérance, 20 décembre 1891, p. 4).

, entrepreneur (attribution par source)

L'actuel lycée général occupe un vaste îlot en périphérie du bourg ancien, aligné sur la rue Jaufré-Rudel et délimité par la rue Urbain-Chasseloup. Avec le lycée professionnel de l'Estuaire situé en face, l'ensemble, avoisiné par quelques maisons particulières, fait figure de "cité scolaire". Les bâtiments sont organisés aujourd'hui depuis le corps d'entrée rue Urbain-Chasseloup, articulé avec une vaste cour intérieure arborée par la nouvelle aile construite dans les années 1990. Le bâtiment dit de la "salle des professeurs" et celui de l'administration, en L, ferment la cour au nord. Ces deux bâtiments, les plus anciens de l'établissement, sont bâtis en moellon calcaire. Une cave voûtée en berceau, vestige de l'ancienne maison, subsiste sous une partie du bâtiment de la salle des professeurs. Sa façade sur la rue comporte un léger avant-corps de 3 travées surmonté par un fronton triangulaire, correspondant à l'ancienne entrée ménagée dans le niveau de soubassement. La porte en ressaut est surmontée par les armoiries de la ville et l'inscription : LYCÉE MIXTE / JAUFRE RUDEL ; le parement de façade est constitué d'un enduit d'imitation formant un faux-appareil à bossage. Le bâtiment "B", ancien internat de 2 étages, est bâti en moellon avec chaînes et harpes apparentes. Les escaliers des différents bâtiments sont dans-œuvre, tournant à retour avec jour. Les derniers bâtiments à avoir été édifiés sont en béton préfabriqué et sablé, ouverts de larges vitrages.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse, tuile mécanique
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés

Couvrements
  1. voûte en berceau plein-cintre
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

  2. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : armoiries


Précision sur la représentation :

Les armoiries de la ville de Blaye sont sculptées au-dessus du portail d'entrée de la rue Jaufré-Rudel.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Blaye , 2 rue Urbain-Chasseloup

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1832 B3 1538, 1543, 1547, 1549, 1550, 2015 AM 381

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