Présentation de la commune d'Archignac

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Les origines

Il est admis qu'à l'époque gallo-romaine (Haut-Empire), la Chironde marquait la limite entre la civitas des Pétrucores et celle des Cadurci, situant ainsi Archignac sur le territoire de la seconde. Des vestiges antiques ont été repérés au Bois de Péchauriol (mosaïque, pilettes d'hypocauste, fragments de marbre, tégulae...), indiquant une occupation ancienne. La désinence latine du nom Archignac (le suffixe toponymique celto-latin -acum) et l'implantation du village sur une colline d'où sourd un ruisseau, Le Gour, sont les autres indices qui font penser à une implantation dès cette haute époque.

Le Moyen Âge

Dans le bourg, la découverte de sarcophages trapézoïdaux (dont un est conservé dans l'église, cf. IA24001611) atteste la présence d'un cimetière dès le haut Moyen Age et probablement d'un lieu de culte à l'origine de l'église paroissiale actuelle dès les VIe-VIIIe siècles, soit la première période d'évangélisation dans la vallée de la Vézère, tout particulièrement autour de Montignac. Un village se serait ainsi développé autour de lui. Mais rien ne subsiste de ce premier pôle ecclésial.

L'église actuelle est rebâtie sur le premier lieu de culte au XIIe siècle, pour accueillir des fidèles plus nombreux, signe de l'accroissement de la population locale. L'implantation de nombreux moulins sur le Sireyjol et l'Hyronde (neuf moulins sont repérés sur le territoire communal) n'est peut-être pas étrangère à ce phénomène : elle aura contribué à cette croissance démographique. C'est aussi au cours de ce siècle que la paroisse est en partie donnée en bénéfice à l'abbaye de Saint-Amand-de-Coly ; elle relève pour l'autre moitié de l'archiprêtré de Sarlat – avant qu'il ne devienne évêché au XIVe siècle.

Par ailleurs, dans le bourg ou à proximité immédiate s'élevait également un château qui, au XIIIe siècle, dépendait de la châtellenie de Larche (Gourgues). La seigneurie d'Archignac est le théâtre de mutations dès le XIVe siècle : aux mains des du Val au début du XIVe, le mariage d'Amélie du Val avec Armand de Guerre en 1338 fait entrer Jayac et Archignac dans cette famille ; mais en 1444, c'est le mariage de Catherine de Guerre, fille unique de Bernard de Guerre, seigneur de Jayac et co-seigneur d'Archignac, avec Jean III de Carbonnières qui fait à son tour entrer ces domaines dans cette dernière famille. Il ne reste aucun vestige visible du château, siège de la seigneurie d'Archignac, qui a disparu avant la Révolution. En réalité, hors l'église, il faut peut-être attendre le XIVe siècle pour trouver un vestige – du moins le seul encore en place et visible – d'une construction dans la commune (cf. IA24001664) : un reste de baie (murée) et un fond de cheminée saillant sur le gouttereau d'une maison du bourg. En revanche, les textes sont beaucoup plus diserts sur cette période : des nobles, tels les chevaliers Amalvi Aitz en 1276 et Remond de Val en 1291, le "donzel" (damoiseau, écuyer) Peyre de Tromaretz en 1310, tous "del loc d'Archinhac", s'échangent des terres, des rentes ou rendent aveu pour leurs biens situés sur la paroisse, telle "la meytat del mas". Ils témoignent de l'implantation de nobles dans la paroisse et, indirectement, de la mise en valeur des terres agricoles alentours. En 1365, la paroisse d'"Archinhaco" comprenait 52 feux, soit environ 260 habitants.

Comme d’autres paroisses de la vallée de la Vézère, Archignac a dû subir d'importants dommages lors de la guerre de Cent Ans. Ceux-ci ont laissé des traces : les nombreuses pierres rubéfiées remployées dans les maçonneries modernes, qui sont les stigmates de violents incendies. En creux, ce sont aussi les rares éléments en élévation antérieurs au XVe siècle conservés. Au bout du compte, seuls l’église d'Archignac et la maison du bourg déjà signalée datent de cette période.

Les Temps modernes

Après la fin des hostilités, la reconstruction semble très importante, comme en attestent les nombreuses constructions datées des XVe, XVIe et XVIIe siècles de la commune : maisons nobles, fermes, maisons du bourg ou moulins. La terre de Jayac et d'Archignac est érigée en baronnie (transactions des 23 mars 1471 et janvier 1486), et leurs seigneurs, les Carbonnières, ayant désormais haute justice sur toute l'étendue de la paroisse y compris le bourg d'Archignac et étant patrons de la paroisse, se font construire une chapelle seigneuriale adossée à l'église. Au cours des guerres civiles de la seconde moitié du XVIe siècle, Charles de Carbonnières, seigneur d'Archignac et de Jayac, chevalier de l'ordre du roi, se distingue en participant pour le roi à la libération de Sarlat en 1570.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Archignac semble connaître une relative prospérité. La carte de Belleyme, levée en 1768 pour cette partie de la vallée de la Vézère, figure de grandes plaines agricoles bordées d'importantes zones boisées et de quelques zones viticoles sur les coteaux voisins, principalement autour de "Pegouil" (Pégouy) et les Escures, les Bordes, Péchauriol, Maison Selve, la "Noujarede" (Pech Landry), Péchaude ou encore dans quelques endroits isolés. En outre, la paroisse compte alors neuf moulins et une forge : la forge des Ans. En revanche, la carte ne figure aucune route importante reliant Archignac au reste du territoire périgourdin. Sur le plan démographique, les premiers dénombrements des feux de la paroisse datent du début du XVIIIe siècle. Archignac compte une moyenne régulière de 130 feux environ au cours de ce siècle, soit autour de 700 à 800 habitants.

Époque contemporaine

En 1790, la paroisse devient la commune d'Archignac. Elle est dès lors rattachée au canton de La Cassagne. Lorsque ce canton est supprimé par la loi du 8 pluviôse an IX (28 janvier 1801), la commune est rattachée au canton de Salignac. La fin du XVIIIe siècle marque une hausse démographique (avec 864 habitants en 1793, 904 en 1806), qui se poursuit jusqu'au milieu du siècle suivant ; le maxima est atteint en 1846 avec le franchissement du seuil des 1 000 habitants. Cette période correspond également, selon la carte d'état major, à une intensification de la viticulture. En revanche, la  Carte industrielle et minéralogie de Conrad et Brard de 1823 (AD Dordogne, 1 Fi Dordogne 14) révèle qu'Archignac ne possède aucun gisement susceptible d'alimenter l'industrie – contrairement à ses communes voisines, Coly au nord (pierres lithographiques), Paulin à l'est (mine de fer), Salignac au sud (hemalite à brunir) et Valojoux à l'ouest (manganèse). Ensuite, une longue crise démographique liée à l'exode rural s'amorce et se prolonge jusqu'à la fin des années 1990 où la commune perd les deux tiers de sa population qui tombe sous le seuil des 300 habitants. Depuis 2000, la population croît légèrement. Archignac compte 369 habitants au recensement de 2018.

Dans le même temps, l'activité des moulins périclite, ce que révèle déjà en partie le cadastre ancien de 1823 : les moulins de Mons et de Carbonière (ou moulin de Barrot), tous deux situés sur le Gour (ou ruisseau de Mons) et figurés sur la carte de Belleyme ont disparu. En revanche, le moulin de Jardoule a été détruit plus tard dans le siècle, lors de l'établissement de la voie ferrée Hautefort-Sarlat vers 1880.

Depuis 2014, Archignac fait partie de la communauté de communes du Pays de Fénelon.

La commune d'Archignac est située au nord du canton de Salignac-Eyvigues (arrondissement de Sarlat), à mi-chemin entre Sarlat-la-Canéda et Terrasson-Lavilledieu. Elle se développe sur un territoire rural de 2 290 hectares où dominent les bois. Le relief est caractérisé par de vastes collines aux formes lourdes et présentant parfois des dénivelés importants en bordure de vallée. Ces collines culminent entre 230 et 300 mètres d'altitude (336 mètres au Puy Lagarde), et enserrent deux vallées principales : celle de l'Hyronde (159 m. aux Ans), ruisseau affluent de la Chironde, qui borde la commune au sud-ouest et celle du Gour (219 m. au Moulin Barrot), affluent de l'Hyronde, traversant la commune d'est en ouest, du bourg jusqu'aux Loys. Le paysage marque ainsi, au sud d'une faille Jayac-Auriac-du-Périgord, la transition entre les causses périgourdins de Terrasson-Nadaillac et le Périgord Sarladais entre Vézère et Dordogne. La présence de calcaire dur (pierre de lève) explique l'usage fréquent de la lauze sur les toits et la construction de nombreuses cabanes, en lien avec l'ancienne viticulture, qui ponctuent l'ensemble du territoire. Le réseau routier est fait de routes secondaires qui suivent les vallées ou les lignes de crête, rayonnant depuis le bourg situé à l'est, reliant, hors territoire, la D64 à la D62, et irriguant la quarantaine d'écarts et autres habitations isolées répartis sur l'espace communal. Il ne reste que peu de vestiges de la ligne de chemin de fer qui bordait la commune à l'ouest, de la forge des Ans au Moulin de la Vergne.

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