Demeure La Grainetière

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > La Flotte

Théodore Phelippot, dans son Précis historique sur la Grenetière, évoque le domaine de la Grenetière formant "le siège d'une seigneurie assez considérable et dont les possesseurs percevaient droits nobles et féodaux, de cens, comptants, terrages, dîmes, etc.dans toute l'étendue de leurs fiefs, plus ils avaient le droit de garenne noble et un colombier à pieds". Le plus ancien propriétaire connu serait Messire Jehan-Thomas de Bernon, écuyer seigneur de la Bernonière, de Bernonville, du fief des Arbuisseaux, du Buisseau et autres terres, fils du maire de La Rochelle et trésorier de France, en 1440. La famille de Bernon de Bernonville posséde pendant plus d'un siècle le domaine de la Grenetière. Puis, en 1715, Jean Masseau, écuyer, sieur de Beauséjour, ancien receveur général des droits et fermes des seigneuries d'Ars, de Loix et des Portes, seigneur et baron châtelain de l'Ile de Ré, de Villeneuve, des Bardonnières, de Montamerr et de la Grenetière. Ses enfants, Messsire Jean-Pierre Masseau, écuyer chevalier, et damoiselle Marie-Madeleine Masseau de Ré en hérite en 1734. Un arrêt de la Cour royale de Paris, en date du 23 avril 1743, ordonne la vente de la baronnie de l'Ile de Ré et domaines des sieur et dame Masseau. Dame Claudine-Alexandrine de Guerin de Tencin, marquise de Tencin, religieuse et supérieure de Montfleurie, chanoinesse du chapitre noble de la baronnie de Neufville est adjudicataire de l'Ile de Ré et des domaines Masseau de Ré. Messire Elie Penaud des Marais, écuyer, sieur des Prairies, conseiller du roi, ancien notaire et procureur de la juridiction d'Ars et de Saint-Martin, contrôleur général des actes et garde-sceaux des seigneuries et baronnies de l'Ile de Ré, devient seigneur de la Grenetière par contrat passé devant maître Descomps, notaire et conseiller du roi à La Rochelle le 4 mai 1745. Le 3 février 1758, dame Marguerite d'Armand, veuve de Messire Penaud des Marais, prêtre, bachelier en théologie, maître ès Arts et membre de l'Université de Poitiers, vicaire à Saint-Martin, et Messire Annet-Jannet de Guimard, écuyer, chevalier, seigneur de Puy-François, de Fontegibaud, de Jalmais, de Pouvières et autres lieux, transportent le domaine de la Grenetière à messire Jean-Simon-David Foucault, écuyer, seiur des Prises, conseiller du Roi, docteur en droit, avocat au parlement de Paris, sénéchal, seul juge civil, criminel et de police de la juridiction royale, baronnale te seigneurile de l'Ile de Ré, et à dame Anne-Henriette Foucault, son épouse. Messire Ambroise Ignace Gigaux de Grandpré, écuyer, sieur de Chafaud, conseiller au parlement de Paris, procureur du roi au siège royalm et seigneurial de la baronnie de l'Ile de Ré devient seigneur et propriétaire de la Grenetière par acte d'acquisition en date du 1er novembre 1774. Le domaine devient ensuite la propriété de Louis J. Adrien Ponsin, naturaliste, cbachelier ès-lettres et sciences, docteur en médecine de la Faculté de Parios, ancien maire de La Flotte, médecin en chef d el'hospice civil et militaire de Saint-Martin.

Le domaine a ainsi appartenu à de riches propriétaires de l'île et était important, divers actes des XVIIe et XVIIIe siècles suggèrent plutôt l'image d'une grande exploitation vinicole, possédant un pigeonnier (mentionné en 1730 et 1734) et un pavillon (mentionné en 1758 et 1783).

En 1734, la maison est en très mauvais état et semble avoir été restaurée avant 1783 sans que le pigeonnier puisse être relevé.

Un texte de 1836 indique que La Grainetière serait devenue une importante exploitation vinicole de rapport dont une partie des dépendances vient d'être rebâtie. Le logement de maître consiste alors en un rez-de-chaussée se composant d'une cuisine, d'un office et de trois caveaux ouvrant par des portes à deux battants sur la cour ; un escalier en pierre extérieur donne accès aux chambres à l'étage. Le pavillon au fond du jardin est alors en ruine. Le 27 février 1859, le terrain de la Grénetière est vendue à Adrien Louis Jacques Ponsin, docteur Médecine à Saint-Martin. Entre 1859 et 1860, le docteur Ponsin fait construire une nouvelle maison de maître à l'emplacement des anciens bâtiments, cette nouvelle construction comprend un péristyle orné de très belles statuettes. Les toit-terrasses des pavillons latéraux du corps de logis principal sont transformés en toits en pavillon. La chapelle attenante au corps de logis principal est transformée, l'édifice est prolongé vers l'ouest et surélevé d'un étage.

La demeure devient une colonie de vacances fondée par Paul Firino Martell, industriel de cognac. En 1933, la colonie est rachetée par la fondation du préventorium Louise de Bettignies. L'ouverture est inaugurée le 14 août 1933. L'établissement reçoit la bénédiction de monseigneur Curien, évêque de La Rochelle et de Saintes. La colonie La Grainetière pouvait accueillir jusqu'à 250 enfants l'été.

En 1967, Jean Taittinger, fils du fondateur du préventorium Louise de Bettignies et maire de Reims, fait don à la Ville de Reims de 12 ha de terre comprenant les constructions de La Grainetière. La colonie appartient dès lors à la ville de Reims. Le site est aménagé par la Caisse des Ecoles en lieu de vacances pour les enfants de 8 à 10 ans.

Périodes

Principale : 1er quart 17e siècle (incertitude)

Principale : milieu 19e siècle

Auteurs Personnalite : Taittinger Jean

Maire de Reims. Fils de Pierre Charles Taittinger, fondateur du préventorium Louise de Bettignies à Saint-Martin-de-Ré.

, propriétaire (attribution par source)

La construction est isolée au milieu d'une parcelle triangulaire, délimitée par trois chemins. La partie sud de la propriété est occupée par un bois, les bâtiments se trouvent en bordure du chemin nord. L'ensemble, très remanié, est accessible au nord par un portail formé de deux piles carrées ouvrant sur une cour avec puits. Celle-ci est bordée à l'est par des corps de bâtiments modernes ou remaniés et à l'ouest par un corps de logis prolongé au nord et au sud par des communs.

Le corps de logis principal se compose d'un corps central, à étage carré, flanqué de deux pavillons rectangulaires plus élevés. Le pavillon nord présente un étage attique percé d'un oculus ovale ; le pavillon sud présente deux étages carrés. Ces deux corps de logis sont couverts d'un toit-terrasse présentant des balustrades à claustra. L'élévation antérieure du logis principal est à travées ordonnancées et agrémentée d'un bandeau au-dessus du rez-de-chaussée et d'une corniche au-dessus de l'étage carré. Les chaînes d'angle, l'encadrement des baies et les corniches sont en pierre de taille. Les élévations latérales sont dépourvues de décor ; à l'arrière sont accolés d'autres corps de bâtiment. Les édifices sont couverts d'un toit en tuile mécanique, à longs pans avec croupes sur les pavillons.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , La Flotte , rue de la Grainetière

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: la Grainetière

Cadastre: 1843 K3 1180, 1871 K3 801, 2014 AM 714

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