Château

France > Nouvelle-Aquitaine > Haute-Vienne > Le Vigen

Le Reynou est un domaine agricole mentionné dans le cartulaire de l´abbaye de Solignac sous le nom de manso rayno. Le château du Reynou, propriété de Charles Edward Haviland, s´est développé autour de la maison de maître du domaine agricole de la famille de sa première épouse Marie Guillet, arrière petite fille du porcelainier Baignol. Cette maison semble être la maison que le sieur Peyroche a achevée en 1841 et qui est imposable en 1844. La vue plaisante qu´elle offre sur la campagne aurait séduit Charles Haviland. A la mort de son épouse en 1873, Charles Haviland qui en devient propriétaire, ne cesse de l´agrandir. Les premiers travaux d´agrandissement imposables en 1879, datent de 1877. L´ancienne maison est alors agrandie de deux tours couvertes en pavillon, disposées de part et d´autre du corps d´origine. Des lucarnes sont ajoutées à la toiture de l´ancienne maison ainsi qu´un fronton triangulaire. En 1894-95, le château est agrandi à nouveau au nord-ouest par l´ajout d´un important corps de construction accessible par un corps d'entrée indépendant et distribué par un escalier. Le nom de l´architecte n´est pas connu pour cette campagne de travaux mais c´est l´entrepreneur limousin Rouveroux qui les dirige. A la suite de ces travaux, une tour hors-oeuvre, néo-rustique, est ajoutée contre la façade postérieure de l´ancienne maison pour loger un escalier monumental qui distribue à la fois l´ancienne maison et le dernier corps de construction ajouté au sud-est en 1895. Consécutivement à ces ajouts, la couverture de l´ancienne maison est modifiée et mise en harmonie avec le pavillon nord. La corniche moulurée (aménagée semble-t-il, lors de la construction des deux premières tours néo-classiques) est remplacée par un égout retroussé reposant sur des aisseliers apparents proches les uns des autres identiques à ceux du pavillon nord. De même les lucarnes ont été modifiées pour être semblables à celles du pavillon nord et à celles de la tour escalier. (Ces lucarnes ont disparu lors des dernières réfections de couverture dans les années 1990-95). Enfin, vers 1895 une salle de billard couverte en terrasse est ajoutée contre la façade nord de l´ancienne maison. Une nouvelle entrée principale est alors aménagée entre cette salle de billard et la tour rustique du grand escalier d´honneur. Selon les matrices cadastrales cette maison est appelée château en 1897. A partir de 1906, un projet de grand salon d´honneur voit le jour à l´intérieur de l´ancienne maison. Tout l´intérieur de cette construction est évidé de façon à libérer la totalité du volume pour y réaliser un salon sur les deux niveaux d´habitation. Une galerie est aménagée au premier étage constituant à la fois un élément du décor et un passage entre le corps central (vielle maison) et les adjonctions nord et sud nouvellement réalisées. En 1908, le chauffage par la vapeur à basse pression ou par l´eau chaude est installé dans le château. Ces derniers travaux à dater entre 1906 et 1910, semblent avoir été commandités pour Jeanne Haviland, la fille de Charles. A partir de 1909, Louis Albert Camu, gendre de Charles Haviland devient propriétaire. Il semble avoir commandité les derniers travaux qui concernent la réfection de la façade sud ouest de l´ancienne maison. Cette dernière est entièrement ouverte sur les deux premiers niveaux par de grandes baies aux vitres épaisses de façon à ouvrir le grand salon sur la campagne et le parc. Il semblerait que c´est à la suite de ces travaux que la galerie couverte en fonte de la terrasse ait été refaite et agrandie en remplacement d´une galerie antérieure moins développée. Selon les matrices cadastrales, en 1876 un logement, une remise et une écurie sont construits et c´est en 1895 qu´une (autre ?) écurie et une sellerie sont édifiées. Les premiers travaux concernant le parc paysager datent semble-t-il des années 1880 alors qu´une seconde campagne de travaux semble plutôt concerner les années 1893-95.

Périodes

Principale : 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

, daté par source, daté par travaux historiques

Auteurs Personnalite : Haviland Charles Edward, commanditaire (attribution par source)

Le château du Reynou constitue un exemple d´organisation domestique pour un mode de vie en autarcie tenu par environ 27 domestiques. Les bâtiments sont situés au milieu d´un domaine agricole, sur un replat qui domine le Ribardy, petit ruisseau qui alimente la Briance. Ce ruisseau a pris sur la carte IGN actuelle le nom du ruisseau du Roseau. Toutes les dépendances sont situées à l´arrière du château ainsi que le jardin potager, le jardin bouquetier et le verger, laissant le château déployer sa façade vers la campagne bocagère. Le parc paysager se dessine principalement avant d´arriver au château le long de l´allée d´arrivée, se poursuit devant le château et se déploie vers le sud. La construction du pavillon sud, dernier construit et largement ouvert sur le parc paysager, est très probablement liée à l'extensuin du parc vers le sud. Le château ouvre sa façade principale au sud ouest sur une terrasse puis sur la campagne plus lointaine tandis que la façade postérieure nord est, est réservée aux corps d´entrée ainsi qu'aux dégagements aménagés pour la circulation des voitures à cheval. L´ancienne maison, à l´origine à cinq travées d´ouvertures est couverte d´un toit à croupes à forte pente dont les tuiles plates initiales ont été remplacées par de l´ardoise. Les deux pavillons de plan carré d´une travée chacun qui encadrent la vieille maison sont couverts d´un toit en pavillon à terrasse faitière. Des lucarnes à fenêtres pendantes, couvertes d´un fronton triangulaire, ornent ces toits. Au pavillon nord à cinq travées d´ouverture jumelées trois et deux est ajoutée une tour escalier de plan carré couverte en pavillon ainsi qu´une tour circulaire également couverte en pavillon. La tour de l´escalier d´honneur située contre la façade nord de la vieille maison est construite en pierre et bois à la manière des chalets rustiques. Le pavillon sud présente une façade sud à deux niveaux de galeries couvertes permettant la vue sur les pièces d´eau du parc. La façade nord de ce pavillon présente des baies néo-gothiques et au premier étage, un balcon dont le garde-corps est à remplages néo-gothiques. Ce pavillon à l´origine couvert d´une toiture en terrasse est maintenant couvert d´un toit d´ardoise. Dans le grand salon les supports verticaux, en fonte, soutenant la galerie sont masqués par un habillage de bois au grain fin formant des colonnes carrées à cannelures, terminées au niveau du plafond par des chapiteaux ioniques. La cheminée également en bois est constituée d´un manteau reposant sur deux piédroits par l´intermédiaire de chapiteaux également ioniques. Ces boiseries du salon sont à rapprocher par la nature du bois mais aussi par leur facture des boiseries qui ornent l´intérieur du château de Montméry à Ambazac, domaine de campagne de Théodore Haviland achevé de construire en 1889. Comme la chronologie le montre le château du Reynou est le résultat d´agrandissements successifs où s´additionnent des styles disparus, néo-classique, rustique ou pittoresque plus que la réalisation d´un programme architectural éclectique au sens typologique du terme.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

  2. Matériau du gros oeuvre : brique

  3. Revêtement : enduit

  4. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. ardoise, tuile creuse, tuile mécanique, tuile plate
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Type de couverture : verrière

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

  3. Forme de la couverture : toit en pavillon

  4. Forme de la couverture : flèche conique

  5. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution

    Forme : escalier tournant à retours

    Structure : en charpente

  2. Emplacement : escalier de distribution

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. fonderie
  2. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement géométrique

  2. Representations : ornement architectural

  3. Representations : ordre ionique


Précision sur la représentation :

Le pavillon nord présente un décor à forme architecturale, à pilastre, à cannelure, à bossage. La corniche est à oves, à denticules, à fleurettes, à caisson, à enroulements. Le pavillon sud présente un décor à rosace et à trilobe. Les auvents (de la porte d'entrée, de la terrasse sud-ouest ou de la sellerie) sont en charpente de fonte aux motifs géométriques. Les colonnes porteuses du salon sont à chapiteaux ioniques.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Haute-Vienne , Le Vigen

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: le Reynou

Cadastre: 1814 (C3 191 à 205), 2005 AO 16

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