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Historique
Cette église possède des éléments d’une verrière de la Crucifixion de facture naïve, qui paraît dater des premières années du 16e siècle d’après le motif de ses bordures. Ce vitrail, autrefois apposé devant une des fenêtres méridionales de l’édifice, est présenté depuis 1982 dans une vitrine munie d’un éclairage artificiel, accrochée à la paroi nord de la nef. L’œuvre résulte de l’association de deux panneaux de mêmes dimensions à l’origine distincts, liés par une « couture » verticale, opération probablement pratiquée à la fin du 19e siècle.
L’œuvre est réputée étrangère au monument, offerte par un collectionneur, dans des circonstances non élucidées. Dans cette hypothèse, les éléments conservés pouvaient être initialement montés dans des registres différents, ce qui expliquerait la rupture d’échelle entre les deux parties de la représentation. Il faudrait de plus envisager que, s’il s’agissait d’un Calvaire réparti en trois lancettes, l’identité des saints patrons était autre, ne pouvant répéter la Vierge et l’apôtre déjà figurés au-dessus (un jeune saint dont le riche costume indiquerait l’origine aristocratique, accompagné de sainte Anne ?). On ne peut cependant écarter que la verrière ait été faite pour l’église elle-même. En ce cas, elle n’a pu appartenir qu’à la baie axiale du chevet, bouchée par l’adossement d’un grand retable de la fin du 17e siècle, mais dont le remplage est visible de l’extérieur. La configuration de cette fenêtre à deux lancettes trilobées, chacune haute de 2,40 m sur 0, 51 m de large, pouvait justifier le regroupement de la Vierge et de saint Jean dans la partie droite de la composition, présentant du même coup le donateur au Christ en croix logé dans la lancette gauche. La position de la bordure unilatérale des deux panneaux et la traverse de la croix qui se prolonge dans celui de droite accréditent cette seconde hypothèse, confirmée par la largeur des deux éléments aujourd’hui réunis (47 à 48 cm chacun), ce qui, en ajoutant un filet de scellement de 3 cm, correspond précisément aux mesures des lancettes. On peut ainsi supposer que les vestiges de la verrière qui surmontait l’ancien maître-autel, restés en dépôt sur place depuis une époque reculée, furent redécouverts au 19e siècle et qu’on prit alors des dispositions pour les réutiliser en les affichant devant une fenêtre de l’édifice.
Ce vitrail, en partie brisé et lacunaire lorsqu’il fut protégé comme objet en 1974, a été restauré et complété en 1982 par Dominique de Raed, peintre verrier à Saint-Priest-de-Gimel, à la demande de la mairie d’Ussel. Compléments principaux : une dizaine de pièces du panneau de gauche, dont le périzonium du Christ et le bas de la tunique de l’ange de droite.
Description
Ce vitrail rectangulaire a des angles supérieurs en forme d’amortissement. Il est composé de deux panneaux réunis artificiellement avant 1900 ; éléments provenant d’une verrière du Calvaire (partie supérieure de la scène). La bordure à motif de feuillages enroulés autour d’une tige en grisaille et jaune d’argent alternent avec des pièces colorés. Le fond bleu est peint de losanges enfermant des fleurons et des fleurs de lys héraldiques dans la partie supérieure, relayé à mi-hauteur par une tenture damassée rouge bordée d’un galon d’or perlé. À gauche, le Christ en croix entouré de deux anges en tuniques blanches recueillent le Saint Sang dans des calices dorés. Au-dessus de la croix, se trouvent la lune à tête anthropomorphe, et le soleil, à rayons ondés. À droite, la Vierge debout, vêtue d’une robe rouge et d’un manteau bleu, le visage enserré d’une guimpe blanche, désigne le Christ et protège le donateur agenouillé à ses pieds, dont seuls la tête au front dégarni et le col du vêtement sont conservés. Derrière elle, la tenant par l’épaule, saint Jean en tunique damassée d’or bordée d’hermine, couverte d’un manteau bleu sombre. Les modelés à la grisaille brune sont puissants. La coloration se limite à l’emploi de verres bleus, rouges et blancs, combinés à l’emploi extensif d’un jaune d’argent de teinte soutenue (chevelures, nimbes festonnés, bois de la croix, accessoires, etc.).
La Vierge et saint Jean sont curieusement de proportions plus grandes que celles du Christ. Le caractère inhabituel de la représentation dans le contexte d’un Calvaire, où ils se trouvent plus fréquemment disposés de part et d’autre du Crucifié, mérite d’être remarqué.
Détail de la description
Catégories |
vitrail |
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Structures |
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Matériaux |
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Dimensions |
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Iconographie |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre objet mobilier |
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Référence du dossier |
IM19005157 |
Dossier réalisé par |
Gatouillat Françoise
Ingénieur de recherche au Centre André Chastel. Monuments Historiques Lefebvre Barbara Chargée de recherches_Centre André Chastel (octobre-décembre 2015). |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Limousin |
Phase |
recensé |
Date d'enquête |
2011 |
Copyrights |
(c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Monuments historiques, (c) Centre André Chastel - Françoise Gatouillat |
Citer ce contenu |
Verrière figurée : le Calvaire avec donateur, Dossier réalisé par Gatouillat Françoise, (c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Monuments historiques, (c) Centre André Chastel - Françoise Gatouillat, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/3653de7a-87bb-468f-ac55-56f4c5d84b8d |
Titre courant |
Verrière figurée : le Calvaire avec donateur |
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Dénomination |
verrière |
Précisions sur la dénomination |
Verrière figurée |
Titres |
Le Calvaire |
Statut |
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Protection |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Cantal , Ussel
Milieu d'implantation: en écart
Lieu-dit/quartier: La Tourette
Cadastre: 2014 267 ZB 01 40