Hôtel de la Poste, actuellement Hôtel des Eaux-Bonnes

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Eaux-Bonnes

Relevant de la deuxième vague de construction de la station après les abords immédiats de l'établissement thermal, cet édifice endosse dès l'origine la fonction d'hôtel de voyageurs. Situé à l'emplacement d'une pension appartenant au cadet de la puissante famille Taverne et présent sur le plan touristique de 1841, le bâtiment actuel fut construit entre 1853 et juin 1854 pour Bernard Cazaux, issu d'une autre famille renommée d'Eaux-Bonnes, comptant notamment de célèbres pharmaciens ou fermiers des eaux.

Sur le cadastre approuvé par le préfet en 1866, la mention Maison Cazaux est barrée et remplacée par la désignation Hôtel de la Poste. En 1869, le Guide Jam indique que l'hôtel est exploité par un dénommé Ferré et qu'il accueille le service des télégraphes, qui fait sans doute suite au projet de construction de bureau de poste imaginé en 1857 près du Jardin Darralde. Entre 1867 et 1884, le receveur des Postes et Télégraphes est un dénommé Collonges, qui bénéficie d'un portrait laudateur dans le Courrier d'Eaux-Bonnes au moment de son départ en retraite.

L'Hôtel de la Poste entre en possession de Marie Julie Doubrères, veuve Jeanton, domiciliée à Pau, en 1905. Longtemps en activité sous le nom d'Hôtel des Eaux-Bonnes, il fit l'objet de remaniements et d'aménagements à l'initiative de Serge Pierre Hervé en 1964 (couverture de la cour par une verrière notamment). Il accueille également un restaurant et figure sur de nombreuses cartes postales illustrant le Jardin Darralde.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1837, daté par source

1853, daté par source

Situé à proximité du jardin Darralde, l'Hôtel des Eaux-Bonnes s'inscrit dans le contexte des constructions urbaines de la seconde moitié du 19e siècle, participant de ce fait au singulier ensemble architectural de la station. Son architecture mêle les prérogatives de l'urbanisme haussmannien naissant, l'inspiration de l'antiquité classique et les influences vernaculaires ossaloises.

Au regard des immeubles voisins, cet édifice, situé à l'angle de la rue Louis-Barthou et de la place de la Poste, se distingue par une facture plus élégante et élaborée impliquant davantage de moyens financiers à l'origine.

Il s'appuie sur un plan carré pour élever ses trois étages de logements, ainsi qu'un niveau de combles agrémenté de fenêtres en chien-assis de style vernaculaire ossalois, similaires à celles des immeubles voisins, mais aussi des Maisons Cazaux aîné, Cazaux et Paris, Prat-Dumas et de l'Hôtel des Princes bâtis de l'autre côté du parc.

La façade principale composée de cinq travées et arborant l'enseigne de l'hôtel est recouverte d'un enduit crème, excepté pour les encadrements de baie et les bandeaux en pierre de taille d'Arudy. Les baies du premier étage se caractérisent par leur forme en plein-cintre néoclassique, leur ouverture en porte-fenêtre et un balcon filant, érigeant ce niveau comme l'étage noble de la bâtisse.

La façade donnant sur la place de la Poste, épousant la pente naturelle, comprend un étage en soubassement en continuité du rez-de-chaussée de la rue Louis-Barthou, ainsi qu'un rez-de-chaussée, deux étages et un niveau de comble. Avec ses sept larges travées, cette élévation se déploie bien plus en profondeur. Sa situation à l'angle de deux rues laisse deviner les imposantes proportions de l'édifice, contrairement aux constructions voisines dont les dimensions réelles sont dissimulées par leur contigüité. Cette élévation, cependant, est devenue visible et a été pleinement exploitée suite à la démolition de l'hôtel Cazères attenant au début des années 1870 afin d'aménager la place de la Poste. Les baies en plein-cintre qui ornèrent cette façade latérale après cette destruction ont été élargies et remplacées à une date inconnue par des baies rectangulaires, faisant perdre à l'édifice une certaine cohérence architecturale et la prestance de cette élévation.

Au rez-de-chaussée, la salle de restaurant accessible depuis la rue Louis-Barthou ouvre sur une cour intérieure, autrefois à ciel ouvert, recouverte par une verrière. Ce patio aux nuances ocres est entouré de galeries sur trois niveaux ainsi que d'un escalier donnant accès aux chambres.

Avec ses baies en plein-cintre, son ordonnancement, son plan carré et sa cour intérieure, l'édifice, empreint de citations néoclassiques, et plus encore avant son remaniement, s'harmonisait avec l'architecture de l'établissement thermal situé plus haut. Il se distingue par ses proportions et son vocabulaire historiciste au cœur d'un quartier portant essentiellement le sceau de l'urbanisme haussmannien.

Murs
  1. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Plans

plan carré régulier

Étages

3 étages carrés, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Eaux-Bonnes , 19 rue Louis-Barthou

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2018 AN 229

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