Présentation de la commune d'Urepel

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Urepel

Urepel dispose d’un important patrimoine archéologique avec plus d’une vingtaine de sites répertoriés sur la carte archéologique nationale. L’occupation humaine y est notamment attestée grâce à la découverte de tumulus (Madaria, Mizipira) et de dolmens (Kutxaxarria, Iratzu) attribués à des communautés présentes dans le secteur dès l’âge du bronze. L’occupation des montagnes s’est maintenue pendant l’âge du fer et à l’antiquité autour de l’extraction et la production de minerais métalliques, notamment sur les montagnes d’Hayra et d’Errola.

Le toponyme Urepel est présent dès 1276 dans les textes ; il signifie "eaux tièdes" en basque. Situé dans la vallée des Aldudes, le secteur appartient à la vicomté navarraise de Baigorri dont le siège est situé dans le bourg éponyme. Malgré l’existence d’un toponyme Gazteluzar faisant référence à une fortification médiévale, il est peu probable que la localité ait accueilli une population pérenne au 13e siècle. À cette époque, les sources écrites mentionnent néanmoins des buztalizas (biens fonciers à vocation pastorale) dans les montagnes d’Aldudes et appartenant à l’Abbaye de Roncevaux. Aucune paroisse n’étant attestée à cet endroit avant le 19e siècle, il est probable qu’Urepel n’accueillait au Moyen Âge que des estives.

Durant le 16e siècle, la Navarre fait l'objet de la convoitise de ses puissants voisins. Le Royaume d’Espagne conquiert ainsi la Haute-Navarre en 1512, avant que la Basse-Navarre, d’abord indépendante, ne soit à son tour annexée par le Royaume de France en 1589. Les montagnes d’Aldudes, précédemment situées au cœur d’un royaume unifié, marquent désormais la frontière entre les couronnes de France et d’Espagne, entrainant des dissensions entre les communautés de part et d’autre des montagnes.

L'essor démographique des 17e et 18e siècles pousse les cadets des fermes de Baigorri à habiter les pâturages communs des Aldudes, entrainant l’anthropisation des montagnes. La carte des montagnes d'Aldudes réalisée en 1754 témoigne de l’existence du quartier Caharguliandy dans les limites actuelles de la commune d’Urepel, attestant d'ores et déjà d’un peuplement pérenne, avant que la communauté ne soit reconnue comme telle. La création de la paroisse des Aldudes intervient en 1773, celle de la commune de Banca en 1793 et enfin celle d’Urepel en 1862.

Les affrontements de part et d'autre de la montagne sont alors fréquents. Visant au règlement des conflits, le traité de délimitation signé à Bayonne le 2 décembre 1856 confirme la ligne d’Ornano, fixant définitivement la frontière Franco-Espagnole. Les terres indivises des Aldudes ou "Quint Royal", autrefois librement arpenté par les troupeaux de Baigorri, deviennent propriétés des vallées espagnoles d'Erro et de Baztan. La population de la vallée de Baigorry conserve cependant un droit d’usage sur l’ensemble du massif, moyennant un paiement par l’État Français. Elle assure la gestion pastorale du Pays Quint Septentrional. Malgré la volonté initiale du traité, ce dernier ne suffit pas à mettre fin aux conflits d'usages des montagnes qui animent les communautés Aldudar jusque dans la première moitié du 20e siècle.

Comptant encore 724 âmes à la veille de la grande guerre (1911), la commune subit l'exode rural tout au long du 20e siècle. Sa population se stabilise néanmoins au début du 21e siècle. En 2023, Urepel compte ainsi 302 habitants. L’économie de la commune est tournée vers l’élevage de vaches et de brebis, notamment à des fins de production fromagère, et vers la pisciculture de truites. La commune promeut le patrimoine basque, à l’image du centre d’interprétation Amzeikanoinea qui fait la part belle au patrimoine pastoral et au bertso, une joute de chant improvisée en vers. La commune fait partie de la communauté d’agglomération Pays basque depuis sa création le 1er janvier 2017. 

La commune a été étudiée en 2000 par Nelly Labat dans le cadre d'un inventaire topographique menée dans le cadre d'un partenariat avec le département des Pyrénées-Atlantiques sur le canton de Baigorri. Côté Espagnol, le gouvernement de Navarre a fait procéder en 2005 à un recensement des équipements pastoraux du Pays Quint, dans le cadre du Projecto de ordenacion y estudio de regulation de usos de la vertiente septentrional del monte Quinto Real. En 2021 et en 2022, les montagnes d'Aldudes ont fait l'objet de recensements consacrés aux cayolars de la Montagne Basque et aux bordes des Aldudes. Effectués avec le concours de la mission inventaire du patrimoine de la communauté d'agglomération Pays-Basque (CAPB), ces travaux ont été conduits par Nathalie Jaury de l'Euskal Herriko Mendi Elkargoen Batasuna, association des quatre commissions syndicales basques et Lucie Paroix de la commission syndicale de Baigorri. Enfin, Urepel a été de nouveau étudiée en 2022 dans le cadre d’un inventaire thématique menée par la CAPB et consacré au patrimoine pastoral de la Montagne basque.

Urepel est située en Nouvelle Aquitaine, dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Elle fait partie de la communauté d’agglomération Pays Basque. Antérieurement, la localité relevait de la province basque de Basse Navarre, de l’arrondissement de Bayonne et du canton de Baigorri. Le bourg (405 m d'altitude) et ses quartiers sont situés au bout de la vallée des Aldudes. Ils sont desservis par les routes départementales D948 en direction de Baigorri et D158 en direction de l’Espagne.

La Nive des Aldudes partage le territoire communal selon un axe nord-sud. Le cours d’eau est composé d’un chevelu d’affluents provenant des montagnes, ayant entraîné le creusement de nombreux vallons.

Les terres agricoles, majoritairement constituées de prairies, sont situées dans la vallée. Tout autour, les montagnes dominent le territoire communal. Au nord, les cols (Garzéla 707 m, Mizpira 832 m, Paradar 652 m) et les sommets (Othamasto 606 m, Zohuta 580 m) marquent la limite avec la commune des Aldudes ; à l’ouest et au sud, le massif des sommets d’Ichterbegui (1033 m), Sorogain (858 m) et Urtarai (1152 m) marque la frontière avec la Pays Quint Espagnol ; et enfin, les cols d’Auzarai (960 m), Teilary (932 m) et le sommet d’Errola (909 m) séparent Urepel de la commune de Banca. Les pentes de ces montagnes sont couvertes de forêts de feuillus, à l’image de celle d’Hayra. À mesure que l’altitude augmente, les arbres laissent néanmoins progressivement place à des pâturages naturels.

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