Village de Saint-Estèphe

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Estèphe

A distance de l'estuaire, sur une hauteur, le bâti est regroupé autour de l'église d'origine médiévale entourée du cimetière. Le village de Saint-Estèphe apparaît déjà bien étoffé sur les cartes du 18e siècle. Plusieurs chemins à l'ouest et au sud y convergent ; au nord, une route mène à l'estey d'Un et, à l'est, au port de la Chapelle.

La représentation du bâti est plus précise sur le plan cadastral de 1825. Le chemin de Saint-Seurin et celui de Vertheuil se rejoignent à l'ouest pour former l'une des traverses principales qui mène au port à l'est. Le chemin de Pauillac à Saint-Estèphe forme l'autre axe principal, du sud au nord. Les habitations bordent ces axes principaux ; quelques rues et chemins secondaires complètent ce maillage. Une vaste parcelle au sud de l'église est encore à cette époque libre de toute construction ; elle sera peu à peu lotie au moment de la construction du nouveau presbytère, dans les années 1870, avec le percement de la rue des Martyrs-de-la-Résistance.

Si le bâti se répartit le long des axes de communication, on remarque également quelques îlots de maisons et de vastes bâtiments correspondant à des dépendances viticoles (chais, cuviers) ou agricoles (remises, écuries).

La place de l'église figure sur le plan cadastral de 1825 : un puits y est représenté. Dès 1841, le déplacement du cimetière situé au nord et au sud de l'église est envisagé pour des raisons d’exiguïté et d'hygiène. La commune acquiert en 1850 des terrains à distance, au lieu-dit Lafue. L’ancien cimetière est progressivement abandonné, ce qui favorise la circulation autour de l'église et permet l'organisation du marché sur la place dans de meilleures conditions.

L'accès à l'eau dans le village est un enjeu majeur, évoqué tout au long du 19e siècle dans les registres de délibérations du conseil municipal : le puits de la place de l'église ainsi que le puits dit de l'Hôtel de Ville sont les deux points d'eau principaux. A la fin du 19e siècle, le maire de la commune envisage même l'installation d'une éolienne de type Bollée pour puiser l'eau du puits de la place de l'église.

Dans la 2e moitié du 19e siècle, des travaux sont engagés pour élargir les chemins de traverse du bourg : la largeur de 6 mètres est alors préconisée. Un plan d'alignement est mentionné en 1864. Les rues Phélan, Montesquieu, du Centre et les quartiers du Porge et du Domaine (qui devaient se situer au nord de l'actuelle rue de l'Estuaire) sont indiquées dans les archives. La rue de l'Hôtel de Ville, actuelle rue Gorry, est percée dans les années 1860 alors que la mairie-école est en cours de construction, sur un terrain cédé à la commune par Franck Phélan.

La question des écoles du village est récurrente dans les registres de délibérations : la position excentrée du village par rapport aux autres hameaux de la commune pose problème. Le hameau de Leyssac est jugé plus central et l'école de garçons y est finalement construite à la fin du 19e siècle.

Au cours du 20e siècle, la mairie est transférée dans l'ancien château Canteloup. Les bâtiments de l'actuelle rue Maurice Gorry abritent aujourd'hui une école primaire privée et un internat des Apprentis d'Auteuil.

Les activités au sein du village étaient variées : la présence de tonnelleries est indiquée dans les matrices cadastrales. Un abattoir est installé en plein cœur du bourg en 1855 par Jean Allard (actuelle rue Michel-Audoy). Un autre abattoir est établi en 1898 par le boucher Roulet dans le quartier du Porge. Les cartes postales du début du 20e siècle permettent d'identifier les commerces qui existaient dans le bourg : épiceries, boucherie Roulet, café-hôtel Larrieu, "Au bon marché", droguerie, café Chevrier, etc. Des châteaux viticoles sont implantés au sein même du village, avec leurs dépendances : le château Capbern-Gasqueton est ainsi accolé à l'ancien presbytère, au chevet de l'église.

La collection de photographies aériennes de l'IGN (Géoportail) permet de mesurer l'évolution de l'emprise du village de 1937 à nos jours. Les constructions s'étendent dans la partie sud et à l'ouest, notamment avec l'aménagement des terrains de sport et de la salle polyvalente.

Périodes

Principale : Moyen Age

Principale : 18e siècle

Principale : 19e siècle

Principale : 2e moitié 20e siècle

Le village de Saint-Estèphe se situe au nord-est de la commune, sur une hauteur dominant les terres basses qui rejoignent l'estuaire.

Il est délimité au sud par le domaine de Phélan-Ségur et au nord par celui de Calon-Ségur. A l'est, un chemin mène au port aménagé au bord du chenal et de l'estuaire ; à l'ouest, les chemins relient le bourg aux hameaux de Leyssac, Pez et Saint-Corbian.

L'église avec sa place constitue le cœur du village. Deux axes principaux, les actuelles rue du Commerce et de l'Estuaire, concentrent les habitations et les quelques commerces qui subsistent.

Les maisons présentent des façades en pierre de taille au décor soigné ; on note la présence de nombreuses dépendances agricoles et viticoles. L'habitat se concentre également par endroit en îlots, certains associant habitations et jardins.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, tuile mécanique

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Estèphe

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1825 A5, 2015

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