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Ferme dite "les Rosiers", actuellement maisons
France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Mignaloux-Beauvoir
Historique
La première mention de la métairie des Rosiers remonte à 1404. Son propriétaire devait hommage au seigneur des Touches. A partir du 15e siècle au moins, elle appartient à la famille Gillier. Etienne Gillier, seigneur de la Villedieu de Comblé, procureur du roi en Saintonge et à La Rochelle, époux de Jeanne Andrault, est propriétaire des Rosiers au 8 novembre 1456. Le 10 juin 1502, son fils Jean Gilier, écuyer, seigneur de la Villedieu de Comblé, époux de Françoise Méhée, rend aveu et dénombrement à Jeanne Girouarde, veuve du seigneur des Touches, pour son "hôtel et hébergement des Rouziers avec ses appartenances et dépendances tant en maisons, granges, courtillages, terres, prés et bois et autres choses quelconques". Le domaine s'étend au sud jusqu'au grand chemin de Poitiers à Chauvigny. Le 17 juillet 1541, c'est René Gillier, écuyer, seigneur de Salles, époux de Renée d'Eschoisy, qui rend aveu au seigneur des Touches "pour son hôtel et herbegement des Rouziers". Il est imité le 7 septembre 1578 par François Gillier, écuyer, seigneur de Verneuil. Les Rosiers restent aux mains des Gilier jusqu'au 15 janvier 1626. A cette date, Françoise Gillier, veuve en premières noces de René de La Jaille, écuyer, sieur de Thou et de Marsilly, et en secondes noces de Roch Izore, écuyer sieur de Varannes, demeurant à Chauvigny, vend pour 13000 livres la "maison, mestairie noble, fief et seigneurie appelée des Roziers" à l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers. Le domaine comprend des "bastimans, cours, coursoires, entrées et issues, boys taillis et aultres prés, vignes, chènevières, jardins, terres labourables et non labourables". Françoise Gillier en avait hérité de son père, Jacques Gillier, écuyer, sieur de la Tort Tranche. La vente concerne aussi le Colombier voisin, mais dont l'abbaye se défait peu après. Sous l'Ancien Régime, la métairie des Rosiers est l'une des plus riches des paroisses de Mignaloux et de Beauvoir. L'abbaye Sainte-Croix en reste propriétaire jusqu'à la Révolution, et en confie l'exploitation à des fermiers : par exemple Bonaventure Sabourin puis Catherin, son fils, au milieu du 17e siècle, Pierre Venien en 1740, Jean Gauvin en 1780. En 1694, la métairie apparaît de manière assez sommaire sur un plan des environs du manoir du Colombier, puis de façon plus précise sur l'atlas de Trudaine, établi dans la seconde moitié du 18e siècle. Le 13 mai 1765 a lieu une visite de la métairie des Rosiers, alors exploitée par Joseph Audinet. La maison a une chambre avec deux fenêtres sur la cour et deux autres sur le pré. Une autre chambre se trouve à gauche de la première, avec une porte et deux fenêtres sur la cour ; le sol est en terre battue. Viennent ensuite un petit cellier avec une cave. Une troisième chambre se situe à droite de la première, avec une porte sur la cour, une autre qui donne dans la première chambre, et une échelle pour monter au grenier par une trappe. Un fournil abrite le four et une grande met à pétrir. La ferme comprend aussi un petit toit à côté du fournil, avec une porte qui donne sur les prés et vers le puits ; des toits à brebis et à cochons ; une grange avec de grandes portes à abourdonneaux, une petite porte, une autre donnant sur l'aire à battre, et une autre du côté de l'écurie ; une écurie avec mangeoire ; enfin une écurie "nouvelle" aux boeufs. De cette époque d'Ancien Régime, la partie la plus ancienne du logis conserve notamment une porte en plein cintre et une fenêtre carrée à chanfrein surmontant une pierre d'évier, qui peuvent remonter aux 17e ou 18e siècles. Saisie comme bien national à la Révolution, la métairie des Rosiers est vendue le 28 avril 1791, dans le même lot que la métairie de Sainte-Croix, située au Breuil-l'Abbesse et possédée également par l'abbaye. Elles sont acquises pour 34100 francs par les sieurs Bourbeau, Boncenne et Le Roi, peut-être des hommes de loi attachés à l'abbaye Sainte-Croix. En 1819, d'après le cadastre, la ferme appartient à Joly, avoué à Poitiers. Elle comprend les bâtiments autour de la cour (parcelle 102), une seconde cour derrière la grange (parcelle 100), deux jardins (parcelles 99 et 101), une parcelle en friche (97), six parcelles de champs (98, 103, 104, 106, 108) dont une nommée le "Champ des Souches" (96), une parcelle de taillis (107) et une mare (parcelle 105). Joly possédait aussi le Bois des Deux Chemins (parcelles 94 et 95). Vers 1850, un tableau des dépendances de la ferme des Rosiers, alors exploitée par un certain Taffet, indique que les bâtiments comprennent trois chambres basses (comme en 1765), trois greniers, un cellier divisé en deux parties, un toit à volailles, un à brebis, une écurie à vaches, un four, un fournil, un toit y attenant, deux autres toits y attenant, l'écurie à juments, l'étable à boeufs, une vaste grange, une cour dans laquelle est un puits, deux jardins et une aire. Le tout couvre 42 ares 50 centiares. En 1857, la ferme est vendue à Hippolyte Brunet, demeurant à La Cousinière de Montravert, puis en 1876 à François Héraud-Vénien, qui vit aux Rosiers. La propriété est ensuite partagée en 1901 entre Jacques Héraud et Armand Fouquet, qui habitent aussi les lieux. Entre temps, les bâtiments ont connu quelques transformations. Si les dépendances ont gardé leur implantation au nord-ouest, au sud-est, et au sud de la cour, un hangar a été construit au nord de la grange. En 1931, selon une date portée sur la façade, un nouveau logis a été construit au nord-est dans le prolongement de l'ancien, et à l'emplacement d'un précédent bâtiment. Les terres de la ferme ont été exploitées jusqu'aux années 1990. Les bâtiments sont aujourd'hui partagés en deux propriétés.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 17e siècle (incertitude) Principale : 18e siècle (incertitude) Principale : 19e siècle Principale : 3e quart 20e siècle |
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Dates |
1931, porte la date |
Description
Les bâtiments de l'ancienne ferme sont disposés autour d'une cour. Au nord-est, se trouvent le logis, divisé en deux parties. La partie la plus récente, au nord-est, comprend un étage carré et présente une façade ordonnancée, au-dessus d'un solin, avec porte centrale entre deux travées. La partie la plus ancienne du logis, dans le prolongement ouest de la précédente, est plus basse, avec un rez-de-chaussée et un comble. En façade, on observe à gauche une porte en plein cintre et à droite une petite fenêtre carrée à encadrement chanfreiné, surmontant une pierre d'évier. Au nord-ouest et au sud-est de la cour se trouvent deux petites dépendances : la première est en moellons apparents et a gardé des éléments de structure en bois anciens ; la seconde est recouverte d'un enduit. Au sud-est de la cour, le hangar et la grange sont accolés l'un à l'autre de manière perpendiculaire. L'ensemble des bâtiments est couvert de tuiles creuses.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
étage en surcroît |
Élévations extérieures |
élévation ordonnancée |
Couvertures |
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Typologie |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86004652 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. Royer Amandine |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Communauté d'Agglomération de Poitiers |
Phase |
repéré |
Date d'enquête |
2007 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Poitiers |
Citer ce contenu |
Ferme dite "les Rosiers", actuellement maisons, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Poitiers, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/449f8711-c3aa-49bb-9496-eb605a47c119 |
Titre courant |
Ferme dite "les Rosiers", actuellement maisons |
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Dénomination |
ferme |
Appellation |
Les Rosiers |
Parties constituantes non étudiées |
cour jardin dépendance grange hangar |
Statut |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Mignaloux-Beauvoir , 549, 555 et 573 route des Rosiers
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: les Rosiers
Cadastre: 1819 B1 94 à 108, 2004 B2 64, 65 et 318