Chapelle Notre-Dame de Buglose, dite chapelle des Miracles

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Saint-Vincent-de-Paul

Selon les auteurs anciens, au premier rang desquels le Bordelais Gilbert Grymaud (1630), la fameuse statue de Notre-Dame de Buglose aurait été découverte par un jeune berger en 1620, après un demi-siècle d'enfouissement. Elle fut aussitôt transportée à la paroisse de Pouy, puis installée dans une première chapelle érigée à l'emplacement de la découverte, à proximité d'une source réputée miraculeuse, et le pèlerinage se développa alors rapidement. Ce modeste oratoire fut rebâti à plusieurs reprises au cours des siècles, sans laisser beaucoup de traces documentaires. Après que la statue "miraculeuse" eut été déplacée vers la nouvelle église de pèlerinage (1855), intervint l'avant-dernière "restauration" de la chapelle - en réalité, une reconstruction quasi-totale - dans la première moitié des années 1860 sous la supervision du missionnaire Joseph Dupouy (1828-1897), trésorier de la fabrique de Buglose à partir de 1861. C'est à cette campagne que remontent les trois murs (nord, est et ouest) et la voûte de la chapelle actuelle.

Aux travaux des années 1860 appartenaient aussi les deux kiosques qui protégeaient autrefois les fontaines miraculeuses, de part et d'autre de l'allée d'accès à la chapelle, ainsi que le kiosque dit "de Notre-Dame de Pitié" dans le parc des Pèlerins, fabriques aujourd'hui disparues mais documentées par de nombreuses photographies et cartes postales anciennes. A disparu de même le grand autel installé pour les célébrations en plein air à gauche de la chapelle, à l'entrée du parc.

En novembre 1965, l'architecte dacquois René Guichemerre (1911-1988) présenta un ambitieux projet de reconstruction de la chapelle et de réaménagement de ses abords, inclus dans un plan général de restauration du site de Buglose, de ses bâtiments (basilique, couvent, maison Saint-Jean, etc.) et du parc des Pèlerins. L'architecte proposait une refonte radicale du complexe chapelle des Miracles - source - fontaines, avec la création d'un large parvis clôturé, l'aménagement de fontaines dans le muret de clôture et, surtout, la construction devant la chapelle d'un vaste "podium" surélevé, partiellement couvert et doté d'un autel "face au peuple". Ce dispositif devait être complété par l'installation, sur le côté oriental du muret, de la reproduction en bronze de la statue de Notre-Dame de Buglose qui couronnait depuis 1927 la tour du grand sanctuaire. Enfin, la chapelle elle-même, dont les murs anciens seraient conservés "comme une relique", serait complétée à l'ouest par une sacristie et à l'est par une pièce "formant fontaine des malades", le tout surmonté d'une charpente monumentale à forte pente recouverte d'ardoises, modifiant considérablement l'aspect primitif du bâtiment. Le projet, dont la réalisation était estimée à 250.000 francs environ, fut toutefois jugé trop onéreux. L'architecte et l'entreprise dacquoise Farthouat, chargée des travaux, présentèrent conséquemment en juin 1966 "un devis plus serré" et un nouveau plan réduit (supprimant le vaste parvis et ses annexes), qui fut immédiatement mis en œuvre. L'inauguration eut lieu lors de la clôture de l'année mariale, le 11 septembre 1966.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 20e siècle

Dates

1862, daté par source

1966, daté par source

Auteurs Auteur : Guichemerre René

Né à Dax le 14 décembre 1911, élève de Gabriel Héraud, Maurice Boutterin et Marcel Chappey à l’École des beaux-arts de Paris du 10 mars 1931 au 21 février 1939, dont il sort avec une mention très bien. D’abord architecte à Paris 14e de 1949 à 1951, il remporte avec Maurice Genin le concours pour la reconstruction de l’hôtel de ville de Brest, réalise pour le ministère de la Reconstruction vingt maisons individuelles dans la Cité de la Grosse-Pierre à Sartrouville. En 1951, il ouvre à Dax une agence d’architecte et où il travailla toute sa vie. A partir de 1956, il aménage à son usage le domaine familial du Sarrat, y construisant une maison qui est aussi le siège de son agence. Il mène alors une intense activité constructive, principalement à Dax et sur la côte landaise (Capbreton, Hossegor), dans un style et avec des techniques représentatifs des Trente Glorieuses (béton armé, vitrages). A Dax, il construit ou remanie l'hôtel de ville, le Centre social, l'hôtel Miradour, plusieurs résidences et immeubles HLM, ainsi que l'église du quartier du Gond. Source : archives Guichemerre (Ville de Dax), dossier de René Guichemerre (Cité de l'architecture et du patrimoine).

, architecte (attribution par source)
Auteur : Farthouat père et fils, entrepreneur (attribution par source)

La chapelle reconstruite au début des années 1860 est un petit bâtiment de plan rectangulaire, bâti en moellon enduit, à façade pignon percée d'une grande arcade surbaissée fermée par une clôture à hauteur d'appui. Une autre clôture, de hauteur celle-là, sépare le chœur de l'espace réservé aux pèlerins. Le fronton avait été orné après la Seconde Guerre d'un décor peint imitant la mosaïque (Notre-Dame de Buglose entre deux anges). L'édifice actuel a conservé l'essentiel de cette construction, à l'exception de sa façade. Celle-ci a été reconstruite en 1966, en pierre de taille ; sur le devant, une large plate-forme, également appareillée, à laquelle on accède du côté sud par un degré de six marches, sert à la fois de "parvis" à la chapelle et d'espace de célébration (un autel de pierre y est érigé). L'ensemble est unifié par un grand toit à deux versants en bois collé, à forte pente, qui évoque la silhouette d'une bergerie landaise.

Devant la chapelle, à l'est de l'allée d'accès, se situe la source miraculeuse, dont les murs de soutènement et l'escalier d'accès actuels ont été aménagés en même temps que les parties modernes de la chapelle. La source et la "piscine" qui lui faisait pendant de l'autre côté de l'allée (et qui n'existe plus aujourd'hui) ont longtemps été protégées par des structures de formes et de matériaux divers : kiosques carrés en menuiserie et croisillons coiffés de toits à l'impériale (au tournant des 19e et 20e siècles), puis pavillons rectangulaires en maçonnerie enduite, avec toits à deux versants couverts de tuiles creuses (années 1930 ?). Après la Seconde guerre est installée une "nouvelle fontaine miraculeuse" couverte d'un auvent, au décor de (fausse ?) mosaïque, supprimée lors des travaux de 1966.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : bois

Toits
  1. ardoise
Étages

1 vaisseau

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à deux pans

Décors/Technique
  1. peinture (étudié)

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Saint-Vincent-de-Paul

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Buglose

Cadastre: 2007 AK 121

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