Pont suspendu (détruit), puis pont en pierre dit Palissy

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saintes

Un pont suspendu est construit dans les années 1840, sous le contrôle de l'ingénieur Jules Chalumeau, pour remplacer l'ancien pont dont le radier est supprimé pour faciliter la navigation. Ce nouveau pont est établi sur l'axe de la route royale 138 de Bordeaux à Rouen. L'adjudication des travaux a lieu le 29 août 1838 à la faveur de l'entrepreneur Charles Gon.

Le 12 juillet 1841, la nouvelle construction est soumise à l'épreuve avant d'être livrée à la circulation, mais des câbles rompent et le tablier chute. L'entrepreneur demande dès lors la résiliation de son marché et c'est une régie économique qui assure la reprise des travaux, avec le renforcement du système d'amarrage des câbles. Benoît Auguste Forestier, ingénieur des Ponts et Chaussées, est chargé des travaux. Les travaux sont adjugés à l'entrepreneur Prévost, le 21 juin 1843. Le pont, mis en service en 1842, n'est complètement terminé qu'en 1843.

Vers 1850, le pont suspendu fait l'objet de travaux de réparation. En 1855, le conseil d'arrondissement réitère le voeu que le Gouvernement remplace ce pont, dont "l'état inspire chaque jour de nouvelles inquiétudes à la population qui le traverse par les oscillations qu'imprime au tablier la circulation de la moindre voiture." En 1857, le Conseil général de la Charente-Maritime réclame également que lui soit substitué un pont en pierre.

Les plans d'un nouveau pont sont dressés par l'ingénieur Ernest Victor Polony et le projet est approuvé par décision ministérielle le 10 novembre 1874. Les travaux de construction sont adjugés à Auguste Rateau, en février 1876. Ils sont réalisés sous le contrôle de l'ingénieur ordinaire Thurninger. Après la réalisation d'un pont provisoire en bois et la démolition du pont suspendu (deux piles et deux culées), la construction s'échelonne entre 1876 et 1879 (date portée). Les projets initiaux prévoient de réutiliser les fondations des culées du pont suspendu, mais des désordres dans leur maçonnerie contraignent à leur reconstruction complète et entraînent des travaux supplémentaires. Les piles sont fondées sur des pieux de pin maritime des Landes en grume, parfois d'une longueur supérieure à 10 mètres. C'est du sapin du Nord qui est employé pour les pieux de fondation des culées. Un parapet en pierre est installé au-dessus des culées, prolongé par une garde-corps en fonte sur le pont.

A la suite de l'avis du Conseil général, le pont est élargi en 1906 d'un peu plus de 3 mètres, la chaussée passant de 5,90 mètres à 10 mètres, par encorbellement en béton armé.

En 1986-1987, l'ancien chemin de halage sous le pont est supprimé de façon à élargir le lit du fleuve à cet endroit. Une campagne de travaux de réhabilitation de l'ouvrage est organisée en 2015.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle (détruit)

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1879, porte la date

Auteurs Auteur : Forestier Benoît Auguste

Ingénieur des Ponts et Chaussées ; intervient à Saintes vers 1841.

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source)
Auteur : Polony Victor Marie Edouard Ernest

ingénieur des Ponts et Chaussées ; au service des ports maritimes de commerce de l'arrondissement de Rochefort à partir de 1869, puis directeur des travaux hydrauliques de Rochefort de 1882 à son décès. Jetée de la Fumée de Fouras, 1873.

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source)
Auteur : Rateau Auguste

Entrepreneur et architecte à Royan et dans ses environs, maire de la ville de 1908 à 1912.

,
Auteur : Chalumeau Jules

Ingénieur, chargé de la navigation de la Charente, en Charente et Charente-Maritime, jusqu'en 1841 (chute du pont suspendu de Saintes).

,

Ce pont relie le Cours National sur la rive gauche à l'avenue Gambetta sur la rive droite, formant l'axe principal de la ville. Il est constitué de trois travées qui s'appuient sur les culées et deux piles reliées par des arcs surbaissés. La pierre de taille mise en oeuvre est du calcaire en provenance de Crazannes pour les voussoirs, et du granite pour les retombées. Sa largeur est de 10 mètres pour une longueur de 69 mètres. De part et d'autre de la chaussée, les trottoirs correspondent à un élargissement en béton armé supporté par des consoles régulièrement disposées. Au-dessus court le garde-corps métallique d'origine réinstallé après les travaux d'élargissement.

Les dates 1876 et 1879 sont gravées du côté sud de la culée de la rive gauche.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saintes

Milieu d'implantation: en ville

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