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Ferme dite le Grand Theuillac, actuellement maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Arces
Historique
La métairie de Teuillac est mentionnée en 1666 dans un aveu rendu au roi par le prince de Mortagne. Le domaine du Grand Theuillac tel qu'il se présente aujourd'hui a vraisemblablement été édifié dans la seconde moitié du 18e siècle par François Pillet, bourgeois, et par son fils, Pierre-François Pillet, notaire royal. Les dates 1763, 1766 et 1787 sont inscrites sur des dépendances (la grange-étable au nord, celle à l'est) et sur le logement secondaire. L'architecture et le décor du logis (forme des ouvertures, cheminées) se rattachent à cette époque, tout en conservant peut-être des éléments plus anciens (porte basse en plein cintre, ancienne ouverture à traverse).
Sur la clé de linteau de la grande porte charretière de la grange-étable au nord, on lit : "PETRUS FRANCISCUS PILLET REAEDIFICAVIT 1787", soit "Pierre François Pillet a reconstruit, 1787". Cette inscription fait référence au notaire Pierre-François Pillet, de même que les initiales "PFP" visibles sur le garde-corps de la fenêtre au-dessus de la porte du logis. Deux ans avant la reconstruction de la grange-étable, le 24 octobre 1785, Pierre-François Pillet a épousé sa cousine, Victoire Viviat, fille d'un capitaine de navires demeurant au Caillaud, à Talmont. Un an plus tard, le 28 octobre 1786, le père de Pierre-François Pillet, François, est décédé à l'âge de 70 ans, transmettant le Grand Theuillac à son fils. C'est peu de temps après que la grange-étable au nord a été reconstruite, comme l'indique l'inscription.
Pierre-François Pillet est toujours propriétaire du Grand Theuillac lorsque le cadastre d'Arces est établi en 1833. Le plan cadastral montre tous les bâtiments tels qu'ils se présentent aujourd'hui, notamment le logis, l'étable avec l'escalier extérieur et le puits couvert. Le plan indique toutefois la présence d'éléments aujourd'hui disparus : un petit bâtiment en retour d'équerre par rapport au logis, fermant presque l'entrée de la cour au nord ; et un autre bâtiment qui reliait le logement secondaire à la grange-étable. Le domaine comprenait aussi à cette époque un moulin à vent qui se trouvait au sud, en pleins champs. Selon le cadastre, ce moulin a été démoli dès 1836.
Pierre-François Pillet décède au Grand Theuillac le 15 mars 1837, à 77 ans. Ses héritiers vendent le domaine en 1857 à Jules Desmaries, négociant à Cozes, époux de Coralie Guillot, et qui a déjà acheté le château de Conteneuil quelques années plus tôt. Pendant plus d'un siècle, le Grand Theuillac va rester dans les mains des propriétaires de Conteneuil. Peu de modifications sont apportées aux bâtiments, si ce n'est probablement la reconstruction de l'étable située au sud (et récemment remaniée). Après Jules Desmaries, le Grand Theuillac passe avec Conteneuil à son gendre, Georges Godeau, puis au gendre de ce dernier, Albert Verneuil, un important viticulteur qui participe à la reconstitution du vignoble dans la région après la crise du phylloxéra, grâce à l'importation de plants américains. Comme Conteneuil, le Grand Theuillac appartient ensuite au fils d'Albert Verneuil, Georges-Pierre Verneuil (1886-1975), brièvement préfet de la Charente-Maritime à la Libération, et dont le frère, Jacques Verneuil (1899-1982), est député puis sénateur de la Charente-Maritime de 1955 à 1980.
Description
Cette ancienne ferme consacrée en grande partie à l'élevage, est constituée de plusieus bâtiments répartis autour d'une vaste cour. Le logis s'élève au nord de cette cour, avec une petite grange dans son prolongement à gauche, sous un même toit. Une vaste grange-étable à façade sur le mur pignon occupe le nord-ouest de la cour. Comme tous les bâtiments de ce type, la grange se trouvait au centre et les étables de part et d'autre. Le bâtiment abritait aussi une laiterie-fromagerie. Il ouvre par une grande porte charretière en arc en plein cintre, avec clé de linteau saillante (sur laquelle figurent la date 1787 et l'inscription).
Au sud de cette dépendance, sur le côté ouest de la cour, viennent ensuite un logement secondaire (la date 1763 est inscrite au-dessus d'une ouverture) puis un fournil-buanderie et des toits à porcs et à volaille. Le fournil abrite toujours le four avec sa porte métallique mue par un mécanisme. De part et d'autre, deux ponnes à lessive sont accessibles chacune par quelques marches.
La propriété est fermée au sud par une ancienne dépendance réaménagée en habitation, soit une ancienne étable avec une grande porte en plein cinrte. Une autre étable, sur laquelle est inscrite la date 1766, se trouve à l'est de la cour, dans le prolongement du logis à droite. Un escalier droit extérieur en pierre donne accès au grenier de cette dépendance. Entre le logis et cette dépendance, un autre petit corps de bâtiment comprend un étage, lui-aussi accessible par un escalier extérieur en pierre, tournant et soutenu par une arche. Devant ce corps de bâtiment, se trouve le puits, à margelle carrée, abrité sous une structure charpentée couverte en tuile creuse.
Le logis est couvert d'un toit à croupes, orné d'épis de faîtage en terre cuite vernissée. La façade, orientée au sud-ouest, présente quatre travées d'ouvertures et cinq baies au rez-de-chaussée. A l'angle sud du bâtiment, on remarque un cadran solaire. La porte du logis ouvre sur un couloir qui dessert une pièce de chaque côté. Un escalier en bois a dû remplacer un ancien escalier en pierre, dont on devine la dernière marche, aujourd'hui incorporée dans le sol qui a été surélevé. On observe par ailleurs quatre cheminées, toutes à décor mouluré et sculpté.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
en rez-de-chaussée, étage en surcroît |
Couvertures |
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Typologie |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Le décor sculpté des cheminées du logis est constitué de motifs végétaux et floraux et de coquilles. |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17045618 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2013 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Ferme dite le Grand Theuillac, actuellement maison, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/4ccfc9f3-f87d-4ea6-a85d-6016f71979f9 |
Titre courant |
Ferme dite le Grand Theuillac, actuellement maison |
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Dénomination |
ferme |
Parties constituantes non étudiées |
cour jardin puits logement grange étable laiterie fournil toit à porcs |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Arces
Milieu d'implantation: isolé
Cadastre: 1833 B 158, 2009 B 496