Lotissement concerté de Barzan-Plage

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Le site de Barzan-Plage est identifié comme celui d'un ancien port romain, en lien avec la ville du Fâ. L'ingénieur Claude Masse, vers 1700, le mentionne comme tel sur une de ses cartes. En ce début du 18e siècle, un hameau (appelé Ory par Claude Masse) se trouve à l'est du lotissement actuel, là où le terrain commence à s'élever et où se situe encore une ancienne ferme, au lieu-dit la Combe du Rit. Le hameau du Rit figure encore, bien que réduit, sur le plan cadastral de 1833.

Ce plan montre aussi qu'à cette époque, et comme aujourd'hui, une partie de la baie de Chant-Dorat est envasée. L'espace occupé par les vases est appelé "les mattes". Propriété communale, il est exploité par les habitants des environs pour la pêche à pied en particulier. En 1911, selon le cadastre, cet espace est repris par l'estuaire, sans doute à la suite d'une tempête. Les photographies aériennes de l'IGN prises entre 1945 et le milieu des années 1970, montrent qu'une plage de sable a remplacé les anciennes "mattes".

Dans le même temps, le tourisme balnéaire de masse est en pleine expansion, créant une forte pression économique et foncière sur Royan et ses alentours. Les effets de cette pression se font sentir jusqu'à Barzan : dans les années 1960, deux frères, Jean-André et Jean Beaufils, décident de profiter du site de la baie de Chant Dorat, de sa plage entourée de falaises, et de son potentiel foncier (les terrains, marécageux, sont à bas prix) pour y créer une nouvelle station balnéaire : Barzan-Plage.

Le 14 octobre 1965, les Beaufils constituent la société civile immobilière "Côte-d'Azur", ayant son siège à Nice (le nom d'une des rues du lotissement, l'avenue des Anglais, est peut-être une référence à la Promenade des Anglais). Le projet comprend plusieurs dizaines de maisons individuelles, des hôtels, des magasins, une piscine olympique et même une station thermale pour tirer parti de la boue de la baie. Une campagne promotionnelle est lancée par les Beaufils et la municipalité de Barzan, vantant les mérites de Barzan-Plage auprès des touristes et des investisseurs.

Les premières constructions sortent de terre en 1968. Elles apparaissent sur la vue aérienne des lieux en 1976. A la fin de la décennie, le lotissement compte près de 80 maisons. Pourtant, de graves difficultés se font jour rapidement, du point de vue à la fois technique et administratif. Absence d'autorisations, empiètements sur le domaine maritime et sur des terrains agricoles non constructibles, malfaçons dans les constructions s'ajoutent à un phénomène naturel : comme au temps des anciennes "mattes", la baie s'envase à nouveau et la plage de sable fin fait place à une vasière couverte d'herbe et de roseaux. Cet envasement est encore en cours de nos jours.

Le projet de station balnéaire périclite et se termine devant les tribunaux, la construction d'hôtels et d'une station thermale est abandonnée. Au début des années 1980, l'installation d'une piscine publique non couverte avec trois bassins et d'un centre commercial avec galerie marchande constitue le dernier soubresaut du projet, sans plus de succès. En 1983 et 1984, des tempêtes endommagent la digue qui est réparée en 1990 et 1996 à l'aide de gros blocs de pierre.

En 1990, la copropriété de Barzan-Plage est cédée gratuitement à la municipalité de Barzan. Transformé en restaurant "l'Ouragan", l'ancien centre commercial est finalement acheté par le Conseil général de Charente-Maritime en 2008 pour y abriter la base archéologique du Fâ. Un nouveau coup est porté à Barzan-Plage lors des tempêtes de 1999 et de 2010 au cours desquelles l'eau de l'estuaire submerge une grande partie du lotissement, construit sur des terrains trop bas. Depuis, de nouveaux enrochements ont été réalisés et des batardeaux protègent les maisons le long de l'estuaire.

Périodes

Principale : 4e quart 20e siècle

Le lotissement de Barzan-Plage s'étend de part et d'autre de la Route verte qui relie Talmont au port des Monards en longeant l'estuaire de la Gironde. Le lotissement comprend près d'une centaine de maisons individuelles réparties le long de rues sinueuses, parfois autour de ronds-points.

La plupart des maisons sont indépendantes et différentes les unes des autres. Une dizaine, situées entre l'avenue des Anglais et le front de mer, sont accolées et présentent une certaine homogénéité architecturale. A l'origine, un lien était également créé entre les constructions par certains détails décoratifs, par exemple une frise de losanges en béton que l'on trouve encore parfois au-dessus de murets délimitant les propriétés.

Le lotissement comprend aussi des aménagements et structures collectifs, encore en activité ou non : une promenade le long de l'estuaire, une ancienne piscine collective désaffectée, un ancien centre commercial qui abrite désormais la base archéologique départementale. Juste à côté se trouve aussi un terrain de camping.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Barzan , avenue des Route verte

Milieu d'implantation: en écart

Cadastre: 2009 AA et AB

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