Maison Froment

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Aubusson

Selon Cyprien Pérathon (1886), cette maison daterait du « commencement du 15e siècle » et serait l´une des plus anciennes de la ville. Suivant la tradition, elle aurait été construite pour un officier du comte de la Marche et constituerait peut-être la « maison-forte » des sieurs de Froment, dans laquelle on aurait transporté, en 1525, les titres de franchise de la commune, afin de les préserver des pillages et des désordres qui suivirent la capture du roi François 1er à Pavie et furent orchestrés par deux capitaines, « l´un Thibault et l´autre Grosdon », qui ravagèrent Aubusson. Pour l´abbé Courteau et Maurice Dayras (1922), en revanche, la maison ne daterait que de la fin du 15e siècle, ou du premier quart du 16e siècle. Les nombreux remaniements survenus à des époques ultérieures, ainsi que son profond état de délabrement, rendent toutefois difficile l´appréhension de son état originel. La structure intérieure aurait été reprise durant le dernier quart du 16e siècle (date portée : 1596, sur un fragment de linteau de cheminée du corps de logis est), puis à nouveau durant la première moitié du 17e siècle, puisqu´en 1923, on pouvait encore voir, dans la maison (emplacement indéterminé), une salle ornée de boiseries de style Louis XIII, dont il ne reste plus aucun vestige aujourd´hui. En 1812, l´examen du cadastre napoléonien montre que la maison était divisée en deux habitations, l´une (parcelle 309) appartenant aux héritiers de Joseph Sarciron et l´autre (parcelle 310), transformée en écurie et propriété de l´officier d´infanterie Léonard Tixier. Des remaniements importants furent vraisemblablement exécutés au cours de la seconde moitié du 19e siècle, ainsi qu´en témoignent quelques éléments intérieurs (un escalier droit en charpente, des papiers peints) et des ouvertures de facture 19e siècle (à encadrement à angle vif). La maison, achetée par la commune, a été laissée à l´écart des rénovations survenues dans les années 1975 dans la partie est de la rue Vieille, autour de la place Tabard. Elle a subi les effets d´un long abandon. Seule une partie du corps de logis nord, partiellement détruit, est aujourd´hui habitée. Le corps de logis est, dont la toiture s´est effondrée, ne subsiste plus aujourd´hui qu´à l´état de ruines, envahies par la végétation. Sa tour d´escalier nord-est, encore visible sur le cadastre de 2007, a été démolie. Dans les sources (Courteau et Dayras, 1923), cette maison est également dénommée, sans raison argumentée, Tour de Nesle.

Périodes

Principale : 1er quart 15e siècle, limite 15e siècle 16e siècle (incertitude)

Secondaire : 4e quart 16e siècle

Secondaire : 1ère moitié 17e siècle

Secondaire : 2e moitié 19e siècle

Secondaire : 20e siècle

Dates

1596, porte la date

Cette maison, bâtie sur une parcelle d´angle, située à la rencontre de la rue Vieille et d´un étroit chemin pentu montant vers l´allée de l´Horloge, a été édifiée contre les premiers degrés du versant sud du plateau des Granges. Elle se développe sur les deux côtés d´une petite cour de forme irrégulière, accessible, depuis la rue Vieille, par un escalier droit en pierre et fermée par deux murets de soutènement. Elle comporte deux corps de logis doubles en profondeur. Le premier (parcelle 55), au nord, qui présentait un plan régulier en L, a été partiellement détruit. Seule subsiste aujourd´hui sa partie ouest, qui comporte trois étages carrés sous un toit à longs pans recouvert de tuiles plates. Son élévation sud, sur la rue, recouverte de vigne vierge, offre une unique travée, percée au rez-de-chaussée, d´une porte à encadrement chanfreiné, surmontée d´un auvent porté par deux aisseliers de bois (de facture 20e) et d´une baie remaniée (piédroits refaits en brique). Aux étages, les fenêtres, dont les appuis ont été repris, présentent une modénature soignée : ébrasement concave, moulurations croisées, bases prismatiques et traces d´arrachement de meneau. Contre cette élévation, en légère saillie, se situe une tour en demi-hors-œuvre formée de deux pans coupés, qui abrite l´escalier en vis en pierre assurant la liaison entre les deux corps de logis. Son soubassement présente un appareil en pierres de taille inégales. La porte donnant accès à l´escalier est surmontée d´un arc en anse de panier et la cage est éclairée par trois étroites baies alignées verticalement, dont l´une, au second niveau, a conservé son appui saillant mouluré et sa traverse. Les parties hautes de la tour, qui était encore, au début du 20e siècle, recouverte d´une demi-croupe couverte en bardeaux de châtaignier (comme le montrent les cartes postales éditées à l´époque), menacent aujourd´hui de s´effondrer. A l'origine, la tour devait vraisemblablement comporter un niveau supplémentaire et s'élever au-dessus de la toiture du corps de logis nord, ainsi qu'en témoignent l'interruption brutale de la dernière volée de l'escalier et l'état des murs de cage. Le corps de logis est (parcelles 66 et 67), à deux étages carrés, bâti en alignement de la rue Vieille, est presque totalement ruiné et envahi par la végétation. Sa toiture s´est effondrée et les pièces y sont à ciel ouvert. Son élévation sud, non ordonnancée, est épaulée par deux massifs contreforts. Traitée en moellons de granite partiellement enduits, elle montre de très nombreux remaniements (percement d´une porte à imposte vitrée et linteau en bois, condamnation d´une ancienne porte d´entrée, présence d´une baie murée, traces d´arrachement et de reprises de maçonneries). L´élévation latérale ouest présente, quant à elle, des ouvertures de facture 19e (une porte en arc surbaissé avec un linteau à clef pendante ; deux fenêtres à encadrement à angle vif, dont l´une, au niveau médian, devancée par un garde-corps en ferronnerie). A l´intérieur, au niveau du premier étage, sont visibles, dans la pièce ouvrant sur la rue Vieille, de part et d´autre d´une cloison moderne, les vestiges d´une cheminée en pierre de grandes proportions, avec des piédroits ornés de colonnettes à base prismatique. De l´angle nord-ouest de cette pièce part un escalier droit en charpente menant au second étage (escalier vraisemblablement aménagé au 19e siècle). Adossée au mur est, se trouve une autre cheminée de facture 15e-16e, avec une hotte en léger retrait de la corniche et un linteau mouluré orné d´un écu bûché.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

  2. Revêtement : enduit partiel

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile plate
Étages

2 étages carrés, 3 étages carrés

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Escaliers
  1. Emplacement : escalier demi-hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

    Structure : en maçonnerie

  2. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier droit

    Structure : en charpente

État de conservation
  1. mauvais état
  2. menacé
  3. vestiges
Décors/Technique
  1. papier peint
  2. ferronnerie
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement végétal

  2. Representations : ornement animal

  3. Representations : ornement géométrique


Précision sur la représentation :

Papiers peints milieu 20e siècle à motifs végétaux et animaux recouvrant les murs de la pièce du premier étage du corps de logis est, ouvrant sur la rue Vieille. Un garde-corps en fer forgé devance la baie médiane de l'élévation latérale ouest.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , 17, 17 A, 17 B rue Vieille

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1812 (C 309, 310), 2007 (AN 55, 66, 67)

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