Présentation de la commune d'Arsac

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Arsac était une seigneurie dépendante de la châtellenie de Blanquefort (jusqu'en 1601), dont les traces les plus anciennes remontent au début du 12e siècle. En 1124, le seigneur fait don de terres aux religieux de l'abbaye de Sainte-Croix de Bordeaux qui y construisent quelques temps après la chapelle de Birac. Cette dernière est érigée proche d'une ancienne route rectiligne, nommée "levade", dite d'époque gallo-romaine, et qui permettait de relier Bordeaux à la pointe du Médoc.

Arsac semble se développer au cours des 12e et 13e siècles autour de l'église et de son porche, seul témoin de cette époque.

Après la guerre de Cent Ans, la seigneurie est aux mains des familles d'Arsac et de Montaigne. Ces derniers par le biais de Thomas (frère de Michel), font l'acquisition de nombreuses terres sur la commune, limitrophe de la maison noble. D'autres membres de la noblesse et grands tenanciers se sont installés sur la commune, notamment à Linas ou encore à Angludet.

Plusieurs documents nous renseignent pour le 18e siècle. La commune qui compte environ 500 âmes semble en proie à une désolation certaine s'il on en croit les dires de Pierre Côme, curé d'Arsac, dans son compte-rendu de paroisse en 1772 :

"L'étendue de la paroisse est au moins de quatre lieues carrées, où on ne voit que les horreurs d'une vaste lande, à l'exception toutefois d'un quart de lieues de terrain au plus et en tous sens cultivé en champs et en vignes, à la distance du clocher de la paroisse, parmi des lambeaux de landes qui y demeurent incultes pour y avoir été abandonnés ou considérés incapables de produire aucun fruits. Lors qu'à peine les terres les mieux cultivées et fumées donnent quart de ce que rapportent habituellement les bons fonds".

Ce témoignage renseigne sur l'état paysager de la commune qui perdure au long du siècle suivant, c'est-à-dire une frontière assez nette entre zones de landes à l'ouest et passage en culture de la vigne au nord et à l'est du village. La vigne attire en médoc de nombreux "investisseurs" issus du négoce bordelais comme Pierre Mitchell, qui s'installe et fait construire au Tertre ; on trouve aussi le comte de Ségur, jurat de Bordeaux, au château d'Arsac, ou encore l'avocat Pierre Legras à Angludet. Le ruisseau principal qui traverse la commune est rentabilisé par trois, puis quatre moulins ; chiffre équivalent pour les moulins à vent, détenus par les notables d'Arsac, parfois soumis à la banalité. On note également la présence d'une carrière de pierres, proche de Linas, où les habitants viennent se fournir.

Au 19e siècle, la commune créé et exploite plusieurs gravières, met en place des mares à sangsues, et poursuit le défrichement de ses landes après la loi de 1857. La municipalité profite des ventes massives (et à bas coût) de parcelles pour financer ses nouveaux équipements. On déplace le cimetière dans un endroit plus salubre, on construit de nouveaux ponts, une mairie-école, une école de filles, un nouveau presbytère et une grande partie de l'église. Ces campagnes successives des années 1850 vaut au maire Léger Chrétin les louanges du préfet de la Gironde. La plupart des constructions civiles du village et des écarts datent de cette période de la seconde moitié du 19e siècle. Elles témoignent en grande majorité d'une économie basée sur l'exploitation forestière, l'élevage, et la vigne qui connaît un fort développement. En 1888, trois briqueteries fournissent tuiles, briques et carreaux pour la construction aux habitants de la région. La proximité du port de Macau offre à la commune un moyen d'exporter et d'importer des matériaux. Cette dynamique se pressent dans le bâti : chaque maison possède une dépendance attenante, dans le prolongement ou en appentis. Ces dépendances sont souvent bâties en brique tandis que certains logis, avec façade sur rue se distinguent par un décor plus fourni et une belle pierre de taille.

Le 20e siècle voit une perte de l'économie traditionnelle basée sur le bois, l'élevage ; les moulins s'arrêtent un à un. À l'exode rural des années 1950 s'adjoint dès les années 1970 un regain de population venue de Bordeaux. Cette arrivée massive d'habitants se poursuit jusqu'au début du 21e siècle : le village du Comte présente ce profil de résidences pavillonnaires situées en bordure de la D1, l'axe rapide menant à Bordeaux. Dans ce cas, l'habitat traditionnel a été soit détruit, soit transformé, parfois réhabilité.

En 2002, Arsac est devenu le siège de la communauté de communes Médoc-Estuaire, ce qui a entraîné de nombreux aménagements dans le cœur de bourg, notamment autour des places et des commerces.

Arsac est une commune située à moins de 20km au nord de Bordeaux. Son territoire, d'une superficie de 32,6km2 est bordé au nord par les communes de Cantenac et Labarde, à l'est par celles de Macau et du Pian-Médoc, au sud et à l'ouest par Saint-Aubin-de-Médoc et Avensan.

Le paysage est caractérisé par des zones sablono-graveleuses, sols propices à la culture de la vigne au nord-est, puis une grande partie du sud et de l'ouest couverte de landes et de pins.

Le ruisseau de la Moulinat est le principal réseau hydrographique et coule d'ouest en est en alimentant plusieurs canaux d'irrigation des cultures. De nombreuses gravières encore exploitées marquent le paysage, notamment au nord et à l'est.

La route départementale 1 dite de Bordeaux à Castelnau traverse la commune au sud-ouest ; elle est bordée par une zone artisanale et vers l'est par les hameaux du Comte, de Linas puis dessert le bourg.

L'habitat se concentre dans le bourg et dans ses proches alentours qui ont accrus leur population depuis la fin des années 1970, accueillant de vastes zones pavillonnaires.

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