Cités, lotissements
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > La Rochelle
Historique
On sait qu´en dehors du bourg de Laleu, ce secteur était quasi vierge de tout habitat avant la construction du port. A partir de 1890, et en seulement quelques années, nombre d´établissements industriels s´implantent autour de ce dernier et attirent une importante population ouvrière. La rapidité de ce développement, l´éloignement avec La Rochelle, sans oublier les perturbations occasionnées par les deux conflits mondiaux peuvent être évoquées pour expliquer la crise du logement ouvrier et social qui se fait très tôt sentir à La Pallice. Les multiples problèmes posés par l´habitat illégal ou l´insalubrité des logements sont d´ailleurs clairement évoqués par les sources. Pour faire face à la demande, un certain nombre d´entrepreneurs proposent des logements à leurs employés. C´est par exemple le cas de la filature Migeon qui fait construire une cité d´une quarantaine de maisons au début du XXème siècle. D´après les sources, d´autres cités sont construites par les industriels, mais elles ne comprennent que quelques maisons. Parmi les programmes d´habitat mis en place, il convient d´évoquer le rôle joué par la Société rochelaise des habitations à bon marché puis par l´Office public d´habitations à bon marché. La société rochelaise des habitations à bon marché est fondée le 25 mai 1891 et achète rapidement un terrain à La Pallice pour y construire des maisons ouvrières qu´elle loue à des tarifs modérés. L´Office public d´habitations à bon marché de La Rochelle est créé en 1913 mais ses premiers programmes de constructions sont suspendus lorsque la guerre éclate. Il faut donc attendre les années 1920 pour que 70 maisons pour familles nombreuses soient édifiées à Chef-de-Baie. A la même époque, l´Office public rachète un certain nombre de maisons à la Société rochelaise des habitations qui est dissoute. L´action menée par ces organismes, est donc fortement perturbée par l´avènement des deux conflits mondiaux. Surtout, l´essentiel de leurs réalisations sont détruites par les bombardements qui touchent La Pallice lors de la seconde guerre mondiale. En 1945, la pénurie de logement est plus que jamais préoccupante et constitue de fait l´un des enjeux majeurs du programme de reconstruction. Avant sa démission en 1947, Le Corbusier proposera notamment la construction de plusieurs grandes unités d´habitation : des « cités radieuses », du type de celle qu´il se prépare alors à exécuter à Marseille, pour apporter une solution à cette question cruciale. A défaut, on réalisera dans ce quartier des opérations plus modestes, telle celle de la « cité du bourg de Laleu », avant le développement de plusieurs lotissements à partir des années 1960-1970.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 4e quart 19e siècle Principale : 20e siècle |
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Description
En dehors de la cité Migeon et de la cité Lefebvre (Phospho-Guano), et du fait des destructions occasionnées par les bombardements de la seconde guerre mondiale et de l'évolution naturelle du bâti, la plupart des cités ouvrières sont aujourd'hui disparues ou très largement remaniées. Divers projets sont connus grâce aux documents et aux plans conservés aux archives municipales. Ces documents nous renseignent sur l'architecture et la conception générale de ces ensembles de logements ouvriers. D'ampleur modeste, ces habitations offraient cependant un nombre de pièce et des surfaces habitables à même de recevoir dans des conditions décentes les ouvriers et leurs familles. L'aération, la lumière, le chauffage font l'objet d'une grande attention. Au sein de la maison ou dans des constructions attenantes, la réalisation de sanitaires est également mise en oeuvre pour améliorer les conditions de vie et d'hygiène. De manière quasi-systématique - et dans le même esprit qui conduisait à cette période à la constitution des jardins familiaux pour les ouvriers des industries textiles et minières du nord de la France - un petit jardin potager était en outre associé au logement. A côté de ces exemples cohérents de cités et lotissements, on trouve un certain nombre de petites séries bien souvent composées de deux ou trois habitations qui peuvent également être ici évoquées. Qu'il s'agisse ou non de cités à proprement parler ces rangées ou ces vestiges de rangées de maisons basses et de petites maisons de villes, qui datent pour l'essentiel de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle, constituent une part importante de l'habitat observé dans ce secteur. Bien que très souvent transformées, et parfois réunies pour former des logements plus spacieux, ces maisons héritées du passé économique et social de La Pallice contribuent à définir l'identité urbaine du quartier.