Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

L'ensemble du maître-autel, non documenté dans les archives de la paroisse, pourrait remonter, pour ses éléments les plus anciens (le retable et les trois tableaux du niveau médian), aux années 1650-1670, comme semblent l'indiquer leurs caractères structurels (corps latéraux étroits amortis par des frontons brisés et échancrés) et décoratifs (les colonnes vitineae). Le retable, autrefois disposé sur un plan droit et adossé à une cloison dissimulant la sacristie derrière le chœur, fut reculé contre le mur de l'abside vers 1742, après que l'évêque Suarez d'Aulan eut demandé la suppression de cette sacristie, rebâtie sur le flanc sud du chœur. La nouvelle disposition à pans coupés entraîna certainement la réduction en largeur des corps latéraux, notamment la suppression de leurs colonnes internes. La réfection presque totale, au XIXe ou au XXe siècle, des éléments de la structure du tabernacle et du retable pourris par l'humidité, sur lesquels ont été remontés les reliefs et ornements en bois doré d'origine, a pu toutefois occasionner d'autres remaniements non signalés.

Le tabernacle, très architecturé et présentant des détails ornementaux communs avec le retable (les frontons échancrés à chutes de fruits et linges noués), a probablement été exécuté par le même atelier en une seule campagne. L'autel-tombeau, en revanche, n'est pas antérieur au début du XIXe siècle. En 1853, l'ensemble du meuble fit l'objet d'une vaste restauration consistant en la redorure générale "de tout ce qui est boiserie", le rentoilage des trois tableaux du registre inférieur du retable et la commande au peintre montois Louis-Anselme Longa (1809-1869) d'un nouveau tableau d'attique, un classique Père éternel remplaçant une peinture du XVIIe siècle sur le même sujet "qui n'a pu être réparée" (registre de fabrique, 1er janvier 1854").

L'ensemble, inventorié en février 1906 sous le n° 82 ("Autel en bois de chêne avec retable et exposition, 4 tableaux grands et anciens, 2 grands bustes en bois, statue du Sacré-Cœur, 2 gradins, fixé au sol"), a été restauré en 1992 par l'atelier Lafourcade, de Bayonne.