Maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion

L'édifice actuel procède de la réunion de deux unités d'habitation, comme le montre une photographie de la fin du 19e siècle, où il était encore couvert par deux toitures distinctes. Le cadastre de 1810 atteste que la fusion est ancienne, puisque les deux constructions appartenaient déjà à une même unité cadastrale. Les vestiges apparents attribuables au Moyen Âge sont concentrés dans la partie ouest, qui constituent une unité d'habitation médiévale.

Sa datation est indiquée par une donnée de chronologie relative : la demeure est postérieure à la construction de celle de la parcelle voisine cad. AP 073, puisque son mur oriental a occulté les fenestrons de la façade arrière de celle-ci. Par ailleurs, le module des maçonneries (hauteur d'assises autour de 0,30 m) et la typologie de la porte conservée dans le mur ouest suggèrent le courant du 13e siècle ou le début du 14e siècle. Le contrefort en bâtière qui a été monté contre la face externe du mur gouttereau ouest semble appartenir à une phase de remaniement plus tardive. Toutefois, son aspect, et notamment le glacis qui en assure le couvrement, appartient au répertoire de forme et de mise en oeuvre de la fin du Moyen Âge. Les phases de construction rapprochées que suggèrent les deux maisons voisines des parcelles AP 073 et AP 075 constituent un signe marquant de la pression foncière qui s'exerce aux 13e et 14e siècles, d'autant plus remarquable ici que l'îlot concerné, à proximité de la porte Brunet, est situé en marge du foyer de développement de la ville.

L'édifice a connu une phase de réhabilitation à l'époque moderne ou au début de l'époque contemporaine (début 19e siècle ?), comme en témoigne le mur nord en moellon de la salle du rez-de-jardin, et les reprises du mur sud qui lui sont contemporaines (similitude de matériau et de mise en oeuvre des encadrements d'ouvertures).

Les aménagements du 20e siècle les plus lourds ont consisté en l'ouverture de deux grandes baies vitrées sur le mur ouest, qui ont dû faire disparaître une grande part des maçonneries médiévales et de ces aménagements existants.

Périodes

Principale : 13e siècle (incertitude)

Principale : 14e siècle (incertitude)

Secondaire : Temps modernes

Secondaire : 19e siècle

Secondaire : 20e siècle

L'unité d'habitation ne concerne que la partie ouest de la parcelle, la construction mitoyenne côté est étant beaucoup plus récente. La cohérence des vestiges les plus anciens permet d'établir l'existence d'un édifice de plan perpendiculaire à la ruelle qui en assurait l'accès depuis la rue Porte Brunet. Cette dernière est devenue impasse seulement à l'époque du percement de la rue Guadet, un mur de soutènement ayant condamné les cheminements à flanc de coteaux qui reliaient la rue de la Porte Brunet à la ville basse.

Les deux portes dont le mur sud conserve des traces sont situées à ses deux extrémités. Leur position à des niveaux différents, et leurs dimensions respectives très dissemblables, suggèrent que la porte en arc brisé étroite, côté est, a pu desservir l'étage, niveau habituel du logis, par un escalier droit adossé au mur est, tandis que la large porte située plus bas, côté ouest, ouvrait directement sur la salle basse, probablement dédiée aux fonctions de stockage. Les aménagements intérieurs et les enduits qui recouvrent tous les parements extérieurs ne permettent pas de savoir si des vestiges subsistent au-dessus du niveau de soubassement. Toutefois, une fenêtre dont les dimensions ne correspondent à aucun standard et dont l'appui débordant est ennoyé dans le ciment de l'enduit, peut avoir été aménagée dans une des ouvertures d'une fenêtre médiévale à baie multiples.

A l'intérieur, le mur est, dégagé de tout revêtement, présente les vestiges d'une maçonnerie de moyen appareil marquée par une rupture verticale nette en son milieu : il s'agit sans conteste de l'arrachement d'un mur de refend, percé d'une porte à cet emplacement. La grande salle actuelle de 9,50 m et 5 m de large était donc scindée en deux parties, l'encadrement extérieur de la porte de communication étant tournée du côté de la première pièce depuis l'accès par la ruelle.

Une porte en arc brisé dégagée dans le mur ouest soulève par ailleurs la question de déterminer si la maison était bien dès l'origine de plan barlong, ou si le mur ouest actuel servait de mur de refend central à un édifice beaucoup plus large, se prolongeant vers l'ouest à l'emplacement actuel de la terrasse. De fait, l'encadrement de la porte est tourné vers l'intérieur de la salle actuelle, position qui indique qu'elle desservait un bâtiment attenant. L'hypothèse d'un accès à une logette de latrines reste possible, mais néanmoins peu probable, tous les autres accès à ce type d'aménagement encore conservés à Saint-Emilion étant de forme beaucoup plus simple et de dimensions plus réduites. Par ailleurs, le contrefort adossé à la face extérieure de ce mur, à peu près dans l'axe du mur de refend est-ouest disparu, semble avoir été monté après coup, afin de stopper le déversement du mur ouest, déformation encore bien visible. Organe de stabilité obligatoirement placé en extérieur, comme en témoigne son couvrement en bâtière, il signale du même coup un probable remaniement important, avec possible abandon d'une partie ou de la totalité des constructions attenantes côté ouest. Sa mise en oeuvre de qualité incite à en situer la construction dans la seconde moitié du 14e siècle.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moyen appareil

  2. Mise en oeuvre : moellon

Toits
Étages

2 étages de soubassement, 2 étages carrés

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à un pan

État de conservation
  1. vestiges

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , impasse de la Porte-Brunet

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Ville haute

Cadastre: 1845 C 385, 386, 2010 AP 75

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