Maison, puis atelier de teinturerie Gabert, puis Nivet, puis Roger

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Aubusson

La maison a été édifiée le long de l'ancien canal de fuite du moulin des Récollets (voir notice IA23000569). Elle n'apparaît ni sur le relevé cadastral de 1812, ni sur un plan du quartier des Tanneurs daté de 1860 environ. Elle a sans doute été bâtie dans le dernier quart du 19e siècle, par accolement au bâtiment d'eau du moulin, dont elle est venue englober une petite extension, au sud. En 1982, la commune d'Aubusson achète la maison pour y installer un atelier de teinturier, afin de relancer cette activité artisanale absente de la cité. Jacques Gabert, originaire du Nord de la France, s'y établit en 1983, dans le cadre d'un contrat de pays, avec l'aide financière de l'Association de Développement du Pays d'Aubusson. En 1995, lui succède André Nivet, ancien maître teinturier de la manufacture Hamot-Hecquet, qui fonde sa propre entreprise sous la forme d'une S.A. baptisée Teinturerie artisanale aubussonnaise. Depuis octobre 2003, à la suite du départ à la retraite d'André Nivet, Thierry Roger, également originaire du Nord de la France et formé à la teinturerie de la manufacture Four, a pris sa relève. Thierry Roger teint pour les ateliers de basse lisse du secteur Aubusson-Felletin, mais aussi pour des fabricants de tapisseries à l'aiguille, des restaurateurs de tapisseries anciennes et des particuliers. Il vend également de la laine et de la soie au détail, en écheveau de cent grammes.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Dates

1982, daté par source

La maison se trouve dans le quartier de l'ancienne rue des Tanneurs (actuelle rue Jean Jaurès), à proximité de la Creuse, dont elle n'est séparée que par un bâtiment bas abritant des garages. Elle présente un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble, en moellons de granite partiellement enduits, sous un toit à longs pans recouvert de tuiles plates. L'élévation est, profondément dénaturée par le percement d'une double porte vitrée donnant accès à l'atelier, comporte trois baies à encadrement chanfreiné, avec linteaux, appuis et piédroits harpés en pierre de taille. L'élévation ouest, visible depuis la cour, se distingue par ses chaînages harpés en pierre de taille. Elle offre, à l'étage, deux larges fenêtres à linteaux droits et encadrement harpé, tandis que le rez-de-chaussée est ouvert d'une étroite baie à plate-bande appareillée et d'une fenêtre en bandeau, surmontée d'un linteau métallique et ajoutée à une époque ultérieure à la construction, pour permettre l'éclairage de l'atelier. A l'intérieur, l'atelier se compose de deux pièces adjacentes : un magasin de laines et de soies, faisant également office de bureau et la teinturerie, au sol dallé, muni d'un système d'évacuation des eaux usées. Le premier étage de la maison, ainsi que les combles, ont été convertis en remise pour stocker le matériel et les matières premières destinés à la teinture. La laine utilisée par M. Roger est une laine mérinos de qualité supérieure. Provenant d'Australie et de Nouvelle-Zélande, elle est généralement filée en Suisse et fournie en bobines. Le teinturier la met en écheveaux, avant de la dégraisser et de la traiter contre les mites. La première opération est le mordançage : la laine est trempée dans un mélange d'acide et de sulfate de soude, à une température de 40 degrés, afin d'améliorer ses propriétés de fixation du colorant. Puis vient l'étape de la teinture, qui se déroule dans les quatre barques (cuves) métalliques rectangulaires en acier inoxydable, disposées parallèlement contre le mur sud. Les trois premières sont destinées à la coloration, la quatrième au rinçage. Le teinturier travaille à partir de maquettes (carton, gouache) et avec trois colorants chimiques de base (bleu, rouge et jaune, selon la technique de la trichromie). La teinte finale est obtenue par trempages successifs, à 80 degrés, dans des bains de couleurs primaires, auxquels le teinturier ajoute progressivement des nuances à l'aide d'un cassin (sorte de grande louche). Cette opération se fait à l'œil. Pour parvenir à la couleur désirée, il faut quatre heures au minimum et une quinzaine de retouches. Les écheveaux sont regroupés à quatre ou cinq sur un bâton de bois, le lissoir, qui en tournant dans les barques, permet de bien les imprégner.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

  2. Revêtement : enduit partiel

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile plate
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

1 étage carré, étage de comble

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , 4 B rue Jean-Jaurès

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2007 AL 265

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