Phares dits feux directionnels de Soumard

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Fouras

Cet ensemble constitué de deux feux directionnels sert aux bateaux pour leur entrée dans la Charente la nuit, leur alignement sur la rive droite donnant la direction à prendre. Les deux feux sont de hauteur différente de manière à ce que le plus éloigné ne soit jamais masqué, aux yeux du navigateur, par la construction qui supporte l'autre.

Quatre feux de direction de conception identique, dessinés par l'ingénieur Paul Guillemain, sont construits à l'entrée de la Charente, en 1868, deux sur chaque rive, à Fouras et à Port-des-Barques. Les travaux sont réalisés par Emmanuel Berthelin à la suite d'une adjudication passée le 1er mai 1867. Ils sont ensuite gérés par l'ingénieur Polony, chargé des ports de l'estuaire. Les tours des feux de Soumard sont inaugurés le 30 septembre 1869, à minuit. Elles font respectivement 7,60 et 13,80 mètres de hauteur. Leur entretien, comme celui des autres phares et balises des ports de la subdivision de la Charente, est confié par une adjudication à un entrepreneur de travaux publics ; en 1887, le marché est passé avec Emmanuel Charles, pour une durée de 4 ans. Les deux tours sont fondées sur des pieux battus dans le marais et reliés par des moises pour former une plateforme complétée par des madriers. En même temps que les tours est édifié un logement pour le gardien à une certaine distance, de manière à l'établir sur la terre ferme et non dans le marais.

Pour améliorer la signalisation, le feu rouge amont devient blanc et la couleur verte du feu aval est changée en rouge, en 1888. A partir des année 1890, ce sont des feux scintillants rouges - couleur réservée aux balises de babord - d'une portée de 20 milles nautiques pour le plus élevé. Ils sont surveillés par un gardien qui habite dans une maison, décrite dans un document de 1902 comme assez éloignée d'eux [dans l'écart des Cabanes], distants de 600 mètres l'un de l'autre. Deux visites par nuit en hiver permettent la surveillance de ces feux qui fonctionnent alors à l'huile et sont dotés d'appareils fumivores.

En août 1944, lors de leur départ de la région, les troupes allemandes détruisent les deux tours en maçonnerie, qui sont alors remplacées provisoirement par deux pylônes en bois.

Les plans pour la reconstruction de ces feux sont réalisés par l'architecte parisien Georges Martin en 1947. Les travaux de fondation sont réalisés cette même année. Un appel d'offres est lancé à la fin de l'année 1948 et la Société Le Bâtiment français, dont le siège social est à Royan, est retenue. Les travaux de construction se font sous le contrôle des ingénieurs des Ponts et Chaussées, Baste et Cassard. Ils sont terminées en octobre 1949, et il ne reste alors qu'à installer les équipements au gaz des deux lanternes. L'électrification des feux semble se faire dans les années 1950.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle (détruit)

Principale : 2e quart 20e siècle

Dates

1949, daté par source

Auteurs Auteur : Martin Georges

Architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux : feux directionnels de Soumard (Fouras) en 1947.

, architecte (attribution par source)

Les deux feux s'élèvent à une distance d'environ 500 mètres l'un de l'autre, dans le marais de Soumard et se trouvent assez éloignés de la rive du fleuve. En raison du caractère marécageux du sol, les fondations ont été réalisées sous le forme de radiers en béton avec 16 pieux battus au rocher pour la tour amont, la plus lourde, et 36 pieux flottants pour la tour aval.

Le feu aval, le moins élevé, a une hauteur de 9 mètres et une portée de 19 milles nautiques. Le feu amont mesure 23 mètres de haut et a une portée de 20 milles. Les deux feux s'élèvent au centre d'un enclos formant un demi-cercle et ouvrant chacun sur un chemin de service ; ces enclos sont formés d'un mur d'appui en béton ponctué par des colonnes un peu plus élevées, surmontées d'un chapeau arrondi.

Seules leurs proportions et quelques détails différencient les deux tours, qui sont en béton avec incorporation et parement de pierre de Chauvigny broyée. Les joints de reprise sont soulignés par des creux, au-dessus d'un soubassement en pierre de taille de Chauvigny. Cette pierre est également utilisée pour l'encadrement et le linteau de la porte d'entrée, les corniches et les encadrements des baies. Les tours de plan carré, aux murs légèrement talutés, sont peintes en blanc. Elles renferment les escaliers et sont éclairées par des petites ouvertures quadrangulaires percées au centre de la façade ouest.

La partie haute peinte en rouge, qui correspond à la lanterne, est traitée dans l'esprit d'une passerelle de commandement d'un paquebot. Celle de la tour amont, qui s'élève au-dessus d'une corniche, est dotée d'une partie en hémicycle, pendante, qui forme un léger débord. Celle du feu aval est moins haute ; au-dessous, la façade ouest accueille en son centre une travée délimitée par une moulure à profil demi-circulaire et formée de trois petites ouvertures carrées au-dessus de la porte.

La base du feu amont est constituée par un soubassement formé de trois ressauts. L'accès se fait par une porte à l'encadrement constitué d'une large moulure et surmontée d'une agrafe et d'un lourd linteau rectangulaire très saillant. De part et d'autre de la porte sont ménagés deux petits bancs en pierre de Chauvigny, dont les extrémités libres sont arrondies en quart de cercle.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. béton en couverture
Couvrements
  1. dalle de béton
Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant

    Structure : en maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Fouras

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Marais de la Cabane

Cadastre: 2016 OF 5, 17, 147

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