Château Beychevelle

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Julien-Beychevelle

Un château féodal est attesté dès le 14e siècle, appartenant aux comtes de Foix. L'évêque François de Foix-Candale fait construire un premier château en 1565.

Puis le château passe dans les mains de la maison d'Epernon, notamment Jean-Louis de Nogaret de la Valette, 1er duc d'Epernon, Grand Amiral de France. Son fils Bernard de Foix et de la Valette, 2e duc d'Epernon, gouverneur de la Guyenne, fait reconstruire la partie centrale du château en 1644 (contrats avec les architectes, Gassiot Delerm et Pierre Coutereau, et le maître-charpentier, Pierre Husset).

Au début du 18e siècle, le domaine passe à Jean-Baptiste d'Abadie, baron de Lamarque et Beychevelle, président du Parlement de Bordeaux. Son neveu, Étienne-François de Brassier, Baron de Lamarque et Beychevelle, Conseiller au Parlement, hérite de la propriété en 1717.

En 1757, son fils aîné François-Armand de Brassier fait reconstruire le château. Un plan du domaine à cette époque montre comment le château d'origine en forme de U est complété de deux cours latérales formées par les ailes en retour d'équerre.

Au 19e siècle, ce sont Pierre-François Guestier (de 1825 à 1875) et Armand Heine (de 1875 à 1883) qui marquent l'histoire du château. Le premier fait aménager des écuries et le second apporte de nombreuses modifications et agrandissements comme en attestent les augmentations et diminutions des matrices cadastrales : construction nouvelle d'une cuisine en 1874 (D18), augmentation de construction d'une maison en 1880 (D18), construction nouvelle d'une maison en 1881 (D13), augmentation de construction du château en 1883 (D18). C'est notamment l'aile nord qui a été modifiée et augmentée à cette époque avec le concours de l'architecte Henri Duphot. L'épouse d'Armand Heine, Marie-Amélie Kohn, originaire de Louisiane, dirigea les travaux de décoration intérieure. Elle est aussi à l'origine de la restauration de la chapelle du château, pour laquelle elle demande à un peintre serbe, Vlacho Bukovac, de peindre une Descente de croix (le tableau d'autel de la chapelle représente une Assomption de la Vierge signée Bukovac). Elle commande à Victor Lambert, qui avait à Bordeaux un atelier d'objets pieux et de "chasublerie", une collection d'objets sacrés. A la mort de Marie-Amélie Heine, c'est son gendre Charles Achille-Fould qui reprend le domaine jusqu'à sa mort en 1926.

Le parc est réaménagé à la demande de son fils, Armand Achille-Fould, par le paysagiste Ferdinand Duprat vers 1928.

Un cuvier béton est installé en 1960.

Depuis 1989, la propriété appartient aux groupes Grands Millésimes de France et Suntory. D'importants travaux ont été réalisés : construction d'un bâtiment d'accueil (1991), réception des vendanges (1992).

Un nouveau cuvier avec salle de dégustation est construit en 2015-2016.

Périodes

Principale : Moyen Age (détruit)

Principale : 4e quart 16e siècle (détruit)

Principale : 2e quart 17e siècle

Principale : 3e quart 18e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1757, daté par source

1644, daté par source

Auteurs Auteur : Delerm Gassiot, maître maçon (attribution par source)
Auteur : Coutereau Pierre, maître maçon (attribution par source)
Auteur : Husset Pierre, maître charpentier (attribution par source)
Auteur : Duphot Théodore Henri, architecte (attribution par travaux historiques)
Auteur : Duprat Ferdinand, paysagiste (attribution par source)

La demeure présente sa façade occidentale sur une cour formée par deux ailes en retour d'équerre, plantée d'un cèdre, et donnant sur la route de Bordeaux à Pauillac. Cette façade est ouverte de 11 baies en arc segmentaire et encadrée de deux pavillons à étage carré avec lucarne. Les trois travées centrales forment ressaut et sont surmontées d'un fronton triangulaire orné d'un décor sculpté. L'aile nord de la cour se termine à l'ouest par un pavillon abritant une chapelle.

La façade orientale ouvre sur le jardin auquel on accède par une terrasse et un escalier à double volée. Cette vaste façade en rez-de-chaussée surélevé est scandée de 24 ouvertures et rythmée par deux pavillons à étage, de deux travées avec lucarnes, et par un avant-corps central de trois travées surmonté d'un fronton triangulaire sculpté. Des jambes à bossage renforcent également le rythme de la façade. Les baies sont en arc segmentaire avec chambranle mouluré à crossettes. Une corniche moulurée règne sur l'ensemble des façades et est surmontée d'une balustrade d'attique. La porte centrale est encadrée de deux pilastres à chapiteaux ioniques qui soutiennent un entablement mouluré surmonté d'une corniche à denticules.

Une vaste aile est disposée en retour d'équerre au nord-est : en rez-de-chaussée surélevé, elle est ouverte de 16 baies en arc segmentaire à crossettes. Les baies du niveau de soubassement, traité en bossage, sont également en arc segmentaire. Une travée se distingue avec une triple baie dotée d'un balcon et coiffée d'un dôme en ardoise ouvert par une lucarne et surmonté d'un lanterneau. Un accès à cette aile est ménagé sur la façade est avec un escalier en pierre. Cette aile est doublée au nord par une aile en rez-de-chaussée abritant les chais.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Étages

en rez-de-chaussée surélevé, en rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : dôme polygonal

  3. Forme de la couverture : toit en pavillon

  4. Partie de toit : croupe

  5. Partie de toit : lanterneau

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier tournant à retours

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : fronton

  2. Representations : pilastre

  3. Representations : denticule

  4. Representations : cuir découpé

  5. Representations : médaillon

  6. Representations : perle

  7. Representations : guirlande

  8. Representations : enroulement

  9. Representations : raisin

  10. Representations : vigne

  11. Representations : volute


Précision sur la représentation :

Le fronton de l'avant-corps est sculpté d'un cuir découpé portant un médaillon perlé, encadré de guirlandes végétales, de feuillage (palmes) et de pampres de vigne. Les rampants du fronton sont ornés de volutes, de part et d'autre d'une table décorative.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Julien-Beychevelle

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Beychevelle

Cadastre: 1825 D1 17 à 20, 2011 D2 1918

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