Manoir de la Faucherie

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > La Rochelle

Extrait de Chasseboeuf, Frédéric. Châteaux, manoirs et logis : la Charente-Maritime. Prahecq : Patrimoines et Médias, 2008, p. 238 : "C'est en 1650 que Pierre Yvon, conseiller du roi en ses conseils d'État et privés, anoblit la maison de La Faucherie avec "le droit de pouvoir la faire décorer et embellir de tours, pavillons, girouettes, mascoulis, flancs, fuye et autres embellissements qui peuvent et doivent compéter et appartenir aux maisons qui tiennent en pareil droit, sans cependant y avoir aucun droit de juridiction", à condition qu'elle relève de la châtellenie de Laleu à foi et hommage plein au devoir d'un pigeon blanc à mutation de seigneur et de vassal. Dès 1660, Richard Creagh, un bourgeois d'origine irlandaise établi à La Rochelle et naturalisé par lettres patentes de Louis XIV en 1655, en rend hommage. Devenue la propriété de Catherine Arthur, veuve de Jacques Creagh, et d'Edmond Giraldin, qui en rendent aveu en 1733, elle passe par voie d'héritage en 1735 à Philippe de Gilagh, négociant à Nantes, et à son épouse, Marie Knolles, avant de revenir à l'héritier de cette dernière, François-Xavier-Jacques Whyte, seigneur de Malleville, un capitaine irlandais au service du roi de France. Acquis en 1786 par Antoine-Raymond Viaulz, capitaine de navire, le domaine est cédé en 1807 par sa veuve à Marie-Paul-François de Sartre de Salles, puis en 1832 à Alexandre Duchâtel, conducteur des ponts et chaussées, avant de passer, à la fin du XIXe siècle, aux mains des Mörch, une famille d'origine norvégienne dont l'un des membres, Christian (1861-1941), armateur, vice-consul de Russie (fils de Wladimir (1832-1894), président de la chambre de commerce de La Rochelle), a fait construire le môle d'escale du port de La Pallice.Un procès-verbal dressé en 1767 pour la veuve de Philippe de Gilagh montre que le premier édifice comprenait des bâtiments organisés autour d'une cour. On y pénétrait en franchissant une porte cochère accompagnée d'une porte piétonne. Le logis, limité à un rez-de-chaussée, renfermait une cuisine ouvrant sur le jardin, un salon pavé, un vestibule, une salle avec une cheminée à trumeau englobant une glace, une chambre et une ancienne cuisine. Un escalier aménagé à proximité du vestibule permettait d'accéder dans une pièce haute contenue dans un pavillon coiffé d'une toiture couverte d'ardoise. Vers 1880, l'ancienne maison noble est remplacée par le château actuel. Désormais isolé, le nouvel édifice est annoncé par une grille en fer forgé au chiffre de la famille Mörch. Accolée à un pavillon de gardiens, elle fait face à de nouvelles dépendances établies de l'autre côté d'un chemin. Composée de deux ailes en retour d'équerre, la demeure est entièrement couverte d'ardoises. Sa façade antérieure, comprise entre un avant-corps à pignon et une tour cylindrique presque aveugle, comprend deux portes d'entrée desservies chacune par un perron. Sa façade postérieure s'organise autour d'une tour rectangulaire très élancée placée dans l'angle rentrant des deux ailes. Bien que très éclectique, le décor des façades se développe selon une hiérarchie harmonieuse. Les fenêtres du rez-de-chaussée sont ornées de moulures à accolade, tandis que les fenêtres de l'étage puisent leur inspiration dans le répertoire ornemental de la Renaissance et que les lucarnes des combles, couronnées par un fronton triangulaire, utilisent des références plus classiques. Ce jeu décoratif, conjugué à des proportions justes et à une qualité d'exécution irréprochable, donne à cette séduisante demeure un cachet intemporel". Le cadastre napoléonien fait apparaître que ce lieu abritait déjà un ensemble sur cour implanté en L (manoir et/ou ferme) avant que la riche famille d´armateurs des Morck ne construise l´ensemble aujourd´hui visible au début du XXème siècle. Louis Grima rapporte dans son ouvrage consacré à Laleu que le parc du château servit, le 21 décembre 1912, de théâtre au duel à l´épée opposant Eugène Decout (maire de La Rochelle) à Léonce Vieljeux (conseiller municipal) suite à une vive altercation en plein conseil. L´épisode se soldat par une blessure au bras pour Eugène Decout. La Faucherie fut réquisitionnée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale puis occupée par un officier supérieur américain jusqu´en 1964. Aujourd´hui les différents édifices de l´ensemble sont occupés par plusieurs familles. Source : Grima Louis ; Laleu Village d´aujourd´hui comme hier ; p. 107.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Situé au nord-est de Laleu à la limite de la commune de Lagord, cet ensemble se compose d'un manoir, d'un logement destiné au concierge et aux domestiques, de plusieurs dépendances dont un chenil et des écuries, d'un pavillon bas à toit terrasse et d'un vaste parc. L'entrée est marquée par un portail dont les piles sont coiffées de boulets en pierre. La grille en fer forgée porte le chiffre (WM entremêlés) de l'ancien propriétaire Wladimir Morck. Source : Grima Louis ; Laleu Village d'aujourd'hui comme hier ; p. 107.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , La Rochelle

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: la Pallice

Cadastre: 2003 BX 228

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...