Chapelle funéraire de la famille Poisson

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Rion-des-Landes

La date 1875 portée sur l'unique verrière, due au Toulousain Louis-Victor Gesta (1828-1894), est sans doute celle de la construction de la chapelle (*). Elle correspond à la mort de Bernard-Victor Poisson (Soustons 6 août 1828 - Rion-des-Landes 11 avril 1875). Cet industriel natif de la côte landaise s'installa à Rion après son mariage, le 5 septembre 1854, avec Madeleine Dufourcq (1836-1910), fille naturelle de Marie Dufourcq et de Jacques Maque, maire de Rion de 1833 à 1838. Leur fils Albert Poisson (1855-1931) fut à son tour maire de la commune de 1888 à 1925, conseiller général et président de la Chambre de commerce des Landes. La famille possédait à Rion une grande demeure, probablement bâtie par Jacques Maque, dénommée plus tard "château Bellegarde" et devenue en 1997 la mairie de Rion.

La chapelle, certainement commandée par Madeleine Dufourcq-Poisson (son monogramme MDP figure sur la porte) et par son fils à la mort de leur mari et père, abrite leurs dépouilles, celles d'Antoinette Jeanne Marie Courros (1861-1911), épouse d'Albert Poisson, et de plusieurs de leurs neuf enfants, parmi lesquels le Père Louis Poisson (1887-1916), jésuite mort sous les ruines du fort de Douaumont en mai 1916.

L'autel à l'intérieur de la chapelle porte encore une garniture en bronze (croix et quatre chandeliers) dont les modèles figurent au catalogue de l'orfèvre et bronzier parisien Alexandre Chertier en 1878, respectivement à la planche 9, n° 5 (croix) et à la planche 10, n° 4 (chandeliers). Le modèle reproduit une garniture romane d'origine mosellane découverte au milieu du XIXe siècle.

(*) La concession acquise par Albert Poisson le 12 février 1905 "pour y établir des sépultures privées" (AD Landes, 2 O 1751) ne semble pas correspondre à celle sur laquelle est établi le tombeau familial ici étudié.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1875, porte la date

Auteurs Auteur : Gesta Louis-Victor

Né Victor-Louis Fabre à Toulouse le 26 septembre 1828 et mort dans la même ville le 6 septembre 1894, fils naturel d'Antoinette Françoise Fabre, il prend après le mariage de sa mère en 1835 le nom de son beau-père Jean Pierre Gesta, fondeur de caractères. Peintre-verrier à Toulouse (rue du Faubourg-Arnaud-Bernard), où il fonda la manufacture familiale en 1852. Marié en premières noces, à Toulouse le 22 juin 1859, avec Joséphine Marie Naves (1838-1873), puis en secondes noces, à Toulouse le 25 avril 1875, à Marie Louise Deljougla (1847-1886), il eut cinq enfants du premier lit : Jeanne Marie Louise Philomène (1861), Gabriel Louis Henri Francois (1862-après 1910), Henri Louis Victor (1864-1938), Louis Jean Joseph Henri (1866-1938) et Jean Pierre Francois Antoine (1868-1868). Les trois fils survivants furent peintres-verriers.

, peintre-verrier (signature)
Auteur : Chertier Jean-Alexandre

Orfèvre et bronzier d'art à Paris, né à Paris (183, rue Saint-Martin) le 3 décembre 1825 et mort dans la même ville le 27 septembre 1890 ; fils de Charles Gabriel Chertier, marchand épicier, et Marie Madeleine Sophie Wallet ; marié en premières noces, le 30 juin 1855, avec Louise Anaïs Duflos (1836-1886), et en secondes noces, à Boulogne-Billancourt le 17 septembre 1888, avec Noémie Victoire Duval (1838-?), veuve de Gustave Eugène Gresle. D'abord contremaître de la maison Louis Bachelet avant de fonder en 1857 sa propre entreprise au 7, rue Férou (puis rue Mazarine) à Paris. Son poinçon fut insculpé le 14 avril 1857 et biffé le 16 juin 1890 (son successeur Edmond Lesage insculpe le sien le même jour). Il collabora régulièrement avec des architectes célèbres comme Jean-Charles Danjoy, Eugène Viollet-le-Duc, Verdier, Pierre Prosper Chabrol ou Edmond Duthoit. Parmi ses œuvres les plus connues figurent la statue de Notre-Dame d'Aquitaine au sommet de la tour Pey-Berland à Bordeaux (1862), le ciborium du tombeau de saint Martin à Tours (1864) et les portes en cuivre de la cathédrale de Strasbourg (1879). Source : B. Berthod, G. Favier, É. Hardouin-Fugier, Dictionnaire des arts liturgiques du Moyen Âge à nos jours, Lyon, 2015, p. 191-192.

, bronzier (attribution par travaux historiques)
Personnalite : Poisson Madeleine

Madeleine / Magdelaine Dufourcq (Rion-des-Landes, 22 juillet 1836 - 1910), fille naturelle de Marie Dufourcq et de père inconnu - en réalité, Jacques Maque, maire de Rion (de 1833 à 1838), qui enregistra la naissance de sa fille. Elle épousa à Rion, le 5 septembre 1854, Bernard Victor Poisson (1828-1875), conseiller municipal de Rion, dont elle eut, entre autres enfants, Albert Poisson (1855-1931), maire de Rion de 1887 à 1925, et Marthe Marie Madeleine Poisson (1859-?), Mme Bernard Riquoir.

, commanditaire
Personnalite : Poisson Albert

Jacques Bernard Albert Poisson (Rion-des-Landes, 9 juin 1855 - Rion-des-Landes, 1er juin 1931), industriel et avocat, fut maire de Rion-des-Landes de 1888 à 1925, conseiller général, président de la Chambre de commerce des Landes et propriétaire du château Bellegarde (actuelle mairie de Rion). Fils de Bernard-Victor Poisson et de Madeleine Dufourcq, il épousa à Taller, le 16 janvier 1882, Antoinette Jeanne Marie Courros (Onesse-et-Laharie, 18 juillet 1861 - Rion-des-Landes, 9 mai 1911), dont il eut neuf enfants : Charles Victor Marie Augustin (1882-1966), jésuite à Madagascar ; Bernard Marie Antoine (1884-1915), capitaine au 10e génie, tué à Neuville-Saint-Vaast ; Henri Jacques Frédéric (1885-1950), industriel ; Jacques Joseph Louis (1887-1916), jésuite et sergent au 34e R.I., tué à Douaumont ; Jeanne Marie Madeleine (1889-1957), religieuse ; Marie Marthe Madeleine (1891-1978), en 1917 vicomtesse Louis de Monck d'Uzer ; Marie (1893-1954), religieuse ; Antoine Jean Louis (1895-1916), soldat de 2e classe tué à Belloy-en-Santerre ; André Jean Charles (1897-1918), aviateur tué à Korba (Tunisie).

, commanditaire
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

lieu d'exécution

Chapelle de style néogothique en calcaire appareillé, sur plate-forme dallée entourée d'une clôture en fer forgé avec portillon à deux battants sur la face est. Porte à battant unique en arc brisé, en fer battu et fonte de fer ajourée ; pignon découvert aigu sur les faces antérieure et postérieure, percé d'un oculus quadrilobé sur la face antérieure et d'une haute fenêtre en lancette cintrée (garnie d'un vitrail figuré) sur la face postérieure ; chacun des murs latéraux percé de deux petites baies jumelées trilobées sur colonnettes, fermées par de simples grillages (remplaçant sans doute des verrières détruites) ; toit en bâtière couvert de dalles de pierre découpées en chevrons. A l'intérieur, dallage en carreaux de céramique blancs et noirs ; contre le mur du fond, un autel en marbre blanc (tombeau droit à pilastres, faux tabernacle encastré dans un gradin à deux redents) ; posée sur l'autel, une garniture en bronze composée d'une croix et de quatre chandeliers.

Catégories

taille de pierre, sculpture, vitrail, fonderie, ferronnerie, bronze d'art

Structures
  1. plan, rectangulaire
  2. élévation, droit
  3. battant, en arc brisé
Matériaux
  1. Matériau principal : calcaire

    Mise en oeuvre : appareillé

    Techniques : décor en relief, décor dans la masse, décor en ronde bosse, décor rapporté

  2. Matériau principal : fonte de fer

    Techniques : ajouré

  3. Matériau principal : fer

    Techniques : forgé

  4. Matériau principal : verre transparent

    Techniques : peint

  5. Matériau principal : plomb

    Mise en oeuvre : réseau

  6. Matériau principal : marbre uni

    Mise en oeuvre : blanc

    Techniques : gravé

  7. Matériau principal : bronze

    Techniques : fondu

Iconographie
  1. Thèmes : Vierge de douleur

  2. Caractère général : ornementation

    Thèmes : chapiteau, gable, quadrilobe, pinacle, croix, fleuron, crochet, fleur de lys


Précision sur l'iconographie :

L'ensemble de la chapelle est orné d'un décor sculpté de style néogothique : colonnettes à chapiteau feuillagé et arc d'archivolte à feuilles de chou frisé et fleuron sommital sur culots à roses et feuilles de vigne pour la porte d'entrée ; gâble à crochets percé d'un oculus quadrilobé et amorti d'une croix pattée et nimbée en ronde bosse sur les faces antérieure et postérieure ; arc trilobé et colonnettes à chapiteau feuillagé pour les fenêtres latérales ; frise faîtière de fleurs de lys au sommet du toit en bâtière ; pinacles à remplages, crochets et fleuron sommital aux quatre angles.

La clôture en fer forgé est décorée de piques et de volutes. Le battant en fer de la porte porte un décor forgé de volutes affrontées formant des motifs cordiformes, encadrant des médaillons circulaires avec croix fleuronnée et monogramme ; ce décor se répète sur le tympan ajouré.

La verrière de la fenêtre du mur postérieur est peinte d'une Vierge de douleur percée des sept glaives, sur fond damassé bleu, sous un dais architectural à gâble fleuronné, toit de tuiles et tourelle sommitale.

A l'intérieur de la chapelle, l'autel en marbre est gravé, sur la face du tombeau, d'une rosace à volutes, fleurettes et feuilles ; sur le faux tabernacle, d'une croix grecque tréflée et nimbée ; sur le gradin, de rinceaux.

Inscriptions et marques
  • inscription concernant l'iconographie, peint
  • signature, peint
  • date, peint
  • inscription, gravé, sur partie rapportée
  • inscription concernant le commanditaire, monogramme, forgé

Inscription concernant l'iconographie, signature et date (au bas de la verrière du mur ouest) : MATER DOLOROSA / L.V. GESTA Toulouse 1875.

Monogramme du commanditaire (forgé sur le battant de la porte) : MDP (= Madeleine Dufourcq-Poisson).

Inscription commémorative (sur une plaque de marbre blanc apposée à l'intérieur, sur le mur de gauche) : A la mémoire de / Louis Joseph Jacques POISSON / de la Compagnie de JÉSUS / sergent du 34ème de ligne / MORT POUR LA FRANCE / enseveli sous les ruines / du FORT de DOUAUMONT / le 23 Mai 1916.

État de conservation
  • mauvais état
  • manque

Il manque sans doute des verrières aux fenêtres des murs latéraux. La croix sommitale du gâble de la façade antérieure et le fleuron sommital du pinacle nord-est sont brisés et déposés à l'intérieur de la chapelle. La pierre de l'arc d'entrée est très érodée, la sculpture du chapiteau et du culot d'archivolte à gauche a entièrement disparu.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Rion-des-Landes , avenue Frédéric-Bastiat

Milieu d'implantation: en village

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